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Négociations oui ! Bavardages rituels, non merci ! »

— Communiqué de presse —

Lyannaj Pou dépolyé Matinik a reçu du Préfet de la Martinique une invitation à une réunion du COPIL (comité de pilotage) sur le chlordécone. Nous sommes au regret de devoir décliner cette invitation.

Ce que nous réclamons, c’est une invitation à participer, en tant que composante plurielle et reconnue du mouvement social, à une véritable négociation où l’Etat qui a avoué ses responsabilités dans la tragédie que nous vivons serait face à une représentation de toute la population pour arrêter les mesures et le financement nécessaires à la sortie de cette catastrophe.

Les solutions existent. Les 52 points de revendications du mouvement social, résumés dans nos 10 exigences présentées à la population le 7 novembre, sont une contribution incontournable.

Lyannaj Pou dépolyé Matinik ne mettra aucun obstacle à ce que certaines organisations qui la composent continuent, si elles le souhaitent, de participer à ces grand-messes, qui à ce jour n’ont porté aucune preuve de leur utilité pour résoudre les problèmes de santé, de pollution et de justice que nous connaissons.

Nous rappelons avec force que c’est en se mettant debout pour la vie que le peuple pourra imposer la négociation nécessaire, dans le respect des générations actuelles et futures.

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Collectif des ouvriers (es) agricoles empoisonnés (es) par les pesticides

Memorandum et revendications

I/ Contexte et Historique

A) Un empoisonnement massif perpétré en toute connaissance de cause

L’économie de la Martinique repose majoritairement sur la monoculture de la banane destinée à l’exportation. Le choix d’une agriculture extensive et productiviste mettant en avant la rentabilité, au profit des investisseurs, a impliqué l’épandage de toutes sortes de produits phytosanitaires dont l’un ayant été mis en avant par l’actualité, à savoir : le chlordécone.

Le chlordécone, substance active ayant composé des pesticides organochlorés ultratoxiques et ultra-persistant dans l’environnement, ont été massivement utilisés, officiellement durant plus de vingt ans, entre 1972 et 1993, sous les noms commerciaux de Képone, de Curlone, et de Musalone afin de lutter contre le <charançon>.

En 1975, la toxicité du chlordécone était connue<. En effet, un accident industriel, survenu à <l’

<C’est en février 1972 que le ministre de l’Agriculture Jacques CHIRAC signe la première autorisation provisoire de mise sur le marché, compte tenu de la pertinence du produit pour lutter contre le charan<çHCH< »<) dont l’effet s’amenuisait au vu de la résistance développée par le charançon, avec un gain d’efficacité de l’ordre 100 pour la molécule de chlordécone<.

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Interdiction des pesticides : soutien de la CGTM au maire du Prêcheur

« Lyannaj Pou Dépolyé Matinink » : rassemblement samedi 7 novembre 2020 à 15 heures à la Savane

L’utilisation de pesticides en Martinique a empoisonné durablement les sols et les personnes, notamment des ouvrières et ouvriers agricoles en contact direct avec les produits utilisés dont la nocivité était connue.

Aujourd’hui, l’utilisation de certains de ces produits se poursuit chez des patrons de l’agriculture qui n’ont en tête que leur profit au détriment de la santé des travailleurs et des populations.

Les personnes atteintes des maladies et séquelles que causent les molécules qui composent ces produits sont les victimes de la complicité de l’Etat français qui a autorisé en Martinique et en Guadeloupe, la poursuite de l’épandage de substances interdites depuis longtemps en France et ailleurs dans le monde.

C’est dans ces conditions que le maire du Prêcheur a pris un arrêté pour interdire l’utilisation de ces pesticides dans certains quartiers du territoire de sa commune. Cet arrêté a fait l’objet d’un recours en annulation par le préfet auprès du tribunal administratif de Fort-de-France qui est allé dans le sens de l’annulation.

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L’impossible transformation de l’agriculture martiniquaise ?

— Par Nicaise Monrose, maire de Sainte-Luce —
C’est désormais une évidence : une autre agriculture est souhaitable et attendue.
L’enjeu de cette autre agriculture n’est plus seulement la diversification de la production pour l’autosuffisance alimentaire.
Les enjeux sont aussi désormais : la modification des pratiques culturales par l’agroécologie ; la vitalité des territoires ruraux ; la résilience face au changement climatique ; l’identité et la qualité de l’offre alimentaire et malheureusement… la disparition à bas bruit de la paysannerie martiniquaise.
Étude après étude, enquête après enquête, le désir de la population en faveur d’une autre agriculture se confirme.

Face à cette évidence, les autorités publiques semblent prendre position.

En réponse, sans doute préoccupé par la contestation du « modèle agricole » qui a cours à la Martinique, l’État n’hésite plus à reprendre à son compte le mot d’ordre « d’autonomie alimentaire ». Une révolution…
Le président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, dans son discours devant l’Assemblée de Martinique du 5 mai 2020, affirmait que « la réflexion sur un nouveau modèle de développement est incontournable »…
Dès l’année 2000, la Chambre d’agriculture de Martinique organisait un colloque caribéen sur le thème de « l’Agriculture autrement ».

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17 octobre, Journée mondiale de refus de la misère & clôture de la 5° Marche Mondiale des Femmes.

— Communiqué de l’UFM —

Ce samedi 17 octobre marque 2 évènements importants : la journée mondiale de refus de la misère et la clôture de la 5° Marche Mondiale des Femmes.

17 octobre, Journée mondiale de refus de la misère

Le constat des inégalités de notre société martiniquaise était déjà insupportable. Quelques chiffres sont édifiants :

– en 2017, 29% des martniquais·es vivaient en dessous du seuil de pauvreté, soit 2 fois plus qu’en France (chiffres INSEE). Parmi cette population, les familles monoparentales, donc les femmes, sont majoritaires, ainsi que les jeunes ménages.

– Alors que le niveau de vie des plus riches est équivalent à celui de la France,

– Les 10% des plus riches gagnent 4,2 fois plus que les 10% des plus pauvres, écart plus important qu’en France de 23%.

– Le taux de chômage « officiel » était de 15% en 2019, 2 fois plus que la France, sans compter les personnes ayant arrêté de chercher un emploi par lassitude et celles n’ayant trouvé que des emplois précaires (parmi lesquelles les femmes sont majoritaires) les plaçant presque au même niveau que les chômeurs.ses.

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Les Révoltés du Monde : « Tu crois que la terre est chose morte »

Le 4 octobre lui est décerné le Prix Caribéen au Festival du Documentaire « Les Révoltés du Monde ». Le documentaire va être présenté à Paris, à Beaubourg, dans le cadre Cinéma du réel.

— par Janine Bailly —

La réalisatrice Florence Lazar nous parle des terres souffrantes de Martinique

Nous avons pu le voir le 4 mai sur la chaîne Arte, il est resté en ligne sur le Net jusqu’au 2 juillet 2020, le voici qui bien heureusement nous revient dans la sélection proposée par le Festival Les Révoltés de l’histoire.

Le documentaire, « Tu crois que la terre est chose morte », d’une durée de 70 minutes, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et accompagné par ALCA, figurait parmi la sélection officielle du « Festival IDFA » qui s’est tenu à Amsterdam du 20 novembre au premier décembre 2019. L’IDFA, « International Documentary Filmfestival Amsterdam », en français « Festival International du Documentaire d’Amsterdam », est le plus grand festival mondial du film documentaire. Il fut créé en 1988 et se tient depuis lors au centre d’Amsterdam. Son but est de promouvoir la création de documentaires, et de les présenter au plus large public possible.

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Septembre, mois du 150ème Anniversaire de l’Insurrection du Sud à la Martinique.

Une lecture théâtralisée est organisée par l’Association Féministe Martiniquaise « Culture Égalité », ce mercredi 30 septembre 2020, de 18:30 à 20:30, à la Maison pour toutes et tous de Tivoli

La lecture est celle de « 1870, FEMMES AU CONSEIL DE GUERRE », une pièce d’Huguette Bellemare et Hervé Deluge, d’après les travaux de l’historien Gilbert Pago.

Le site « Cases Rebelles » parle de la place des Femmes dans les procès qui ont suivi les événements ; extraits.

Un conseil de guerre : 

L’instruction judiciaire aura lieu alors que le Sud est en état de siège, sous l’entière responsabilité des forces armées coloniales : c’est donc un conseil de guerre « réuni pour juger les accusés compromis dans l’insurrection du Sud ». Aux lendemains de l’insurrection, la bourgeoisie blanche réactionnaire avait réclamé des mesures expéditives et une répression terrible qui devrait « une fois pour toutes, mater toutes velléités de résistance ». 

La place des Femmes : 

Quant aux femmes , elles se signalèrent par leur ardeur, ce qui fit dire au gouverneur  qu’elles « se sont montrées dans la lutte plus cruelle que les hommes ».

Les pressions de l’accusation ont commencé dès les interrogatoires lors des arrestations.

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Festival International du Film Documentaire de Martinique.

Du 1er au 10 octobre 2020. À Madiana et en communes.

Pour sa quatrième édition du 1er au 4 octobre 2020 au Palais des Congrès de Madiana, le Festival International du Film Documentaire de Martinique Les Révoltés du Monde vous propose une sélection inédite de onze films en compétition pour les prix « professionnel », « public » et « jeunes » et trois films hors compétition sur Billie Holiday, Ella Fitzgerald et Fabrice di Falco.

La programmation (voir ci-après) ouvre largement le débat sur les solidarités citoyennes face aux questions environnementales, culturelles, politiques et socio-économiques.

Elle croise en ce sens les itinéraires de fortes personnalités

(Archie Shepp, Louis Théodore, Madonna Thunder Hawk) et de groupes atypiques (les orphelins envoyés par Thomas Sankara à Cuba, les jeunes comédiens ultra-marins formés à Limoges). Elle met en lumière des paysages de luttes avec les bananeraies empoisonnées au chlordécone en Martinique et les mines à ciel ouvert au Burkina Faso. L’Histoire est aussi à l’écran à l’instar de la dissidence antillaise sous l’Occupation, des luttes de décolonisation dans l’Empire français et des résistances à la dictature duvaliériste en Haïti.

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En octobre, la  4ème édition du Festival « Les Révoltés du Monde »

À Fort-de-France au complexe Madiana, et dans les communes, une manifestation proposée par l’association Protea

« Derrière Les Révoltés de l’Histoire, il y a une équipe de passionnés réunis au sein d’une association nommée Protea. Nous partageons la même cause : l’éducation à l’histoire à travers le cinéma documentaire. Nous organisons ainsi des festivals en Île-de-France, en Martinique et sur l’île de La Réunion. »

Pour mieux les connaître, ainsi que leurs actions, lire.

Le festival : 

Il devait avoir lieu en avril. Il avait été reporté en raison du confinement lié à la pandémie. Pour sa quatrième édition, qui se déroulera  du 1er au 4 octobre 2020 au Palais des Congrès de Madiana, le Festival International du Film Documentaire de Martinique « Les Révoltés du Monde » vous propose une sélection inédite de onze films, en compétition pour les prix  suivants : Prix Professionnel, Prix  Public et Prix Jeunes, et trois films hors compétition sur Billie Holiday, Ella Fitzgerald et Fabrice di Falco.

La programmation ouvre largement le débat sur les solidarités citoyennes face aux questions environnementales, culturelles, politiques et socio-économiques.

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Chemin d’avenir Martinique

— Par G. Constantin —

La journée du mercredi 19 août 2020 est certainement à marquer d’une pierre « rouge-vert-noir »… Un collectif de Martiniquais éveillés s’est réveillé au matin d’une nouvelle ère. Il avait appelé le peuple martiniquais à venir soutenir certains des leurs face au palais de justice où se déroulait leur procès, suite à des accusations de rebellions contre les forces de l’ordre lors d’une manifestation contre le chlordécone devant un supermarché. Jusqu’à maintenant de telles initiatives débouchaient malheureusement sur un affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants,ayant comme conséquences inéluctables des débordements violents, de part et d’autre. Et surtout débouchaient sur un brouillage du message de fond et des revendications, perdus dans le tumulte des cris, des bombes lacrymogènes, des infos et « fake news », du parti pris, de la récupération, et pour aboutir au clivage de la société martiniquaise : nous n’étions plus pour les actions contre le chlordécone, mais pour ou contre les manifestations, les activistes, les violences, les jeunes, les forces de l’ordre, l’État… Etc. L’objectif premier noble et sérieux, le chlordécone, s’enfouissait alors inexorablement dans la terre martiniquaise.

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La Martinique et les déboulonnages de statues

— Par Pierre Drela —
Que n’a-ton pas vu et entendu sur ces événements qui ont tenu en haleine la population ces derniers temps. Il y a eu les pour, les contres, et les indifférents. En analysant ces comportements, moi simple citoyen, je ne peux cautionner ces spectacles qui s’étalaient à longueur de journée dans les médias.

La Martinique, petite île de la Caraïbe autrefois appelée Madinina, a son histoire que nous connaissons tous, elle n’est pas glorieuse mais elle la supporte. Pourquoi l’amputer de ses statues ? Il y avait certainement une autre façon de faire que de croire qu’elle va ignorer son passé. Certes, nous n’en sommes pas fiers, mais nous gardons les traces qu’une minorité, par méconnaissance ou par mise en cause d’une certaine caste qu’elle ne veut plus tolérer, s’amuse à une provocation qui dérange le simple citoyen. On ne lui a pas demandé son avis à celui qu’on appelle Ti Sonson, le Martiniquais qui demande à vivre en paix. Un quarteron d’individus irresponsables soutenus par des revanchards se sont amusés à vandaliser, à s’en prendre à certains magasins appartenant à une ethnie qu’il montre du doigt pour avoir introduit un pesticide utilisé dans les bananeraies et destiné à éradiquer des charançons qui détruisaient les bananiers.

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Diffraction du temps et tensions au sein de la société martiniquaise

— Par André Lucrèce, Sociologue, Écrivain —
La plupart des réactions aux tensions existantes dans la société martiniquaise ne produisent pas de sens et encore moins d’analyses ou de solutions à une situation qui risque de perdurer. Diffraction du temps car tandis qu’une jeunesse en colère – et je ne parle pas seulement de ceux qui se revendiquent du drapeau « rouge, vert, noir » – dénonce une situation intolérable dans notre pays, la réponse de certains « analystes » et de certains médias est de tomber dans l’emphase historique.
Je l’ai rappelé récemment lors une interview donnée à France Culture à l’occasion d’une émission sur Fanon : Fanon a fertilisé à un niveau jamais atteint la connaissance du monde colonial. Son introspection de ce monde, intelligente et sensible, est éminemment précieuse. Une des idées fondamentales de Fanon est de ne jamais être en état de créance ou de débit vis-à-vis de l’histoire.
« Je ne suis pas prisonnier de l’histoire. Je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée » affirme-t-il et il ajoute : « Je ne suis pas esclave de l’Esclavage qui déshumanisa mes pères », « Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués ».

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Un silence assourdissant!

— Par Lucie Manuel, Présidente de Contact Entreprises —

Des salariés atterrés et effrayés, des clients sommés de faire demi-tour, qui se font bousculer et insulter s’ils n’obtempèrent pas, des rixes entre agents de sécurité et activistes… Ces scènes violentes se reproduisent, désormais chaque samedi, aux abords des centres commerciaux Carrefour.

Chaque samedi, en Martinique, la liberté fondamentale de circuler des citoyens est bafouée ; chaque samedi, en Martinique, des salariés martiniquais travaillent dans un climat dégradé et anxiogène ; chaque samedi, en Martinique, des entreprises deviennent des boucs émissaires faciles.

Et ce, dans le silence le plus absolu des pouvoirs concernés.

Au total, depuis décembre dernier, ce sont plus de 11 jours de blocage qui sont comptabilisés, avec des conséquences importantes sur l’activité des commerces de ces centres et des fournisseurs locaux.

Contact-Entreprises dénonce fermement ces actes de violence, tout autant que le silence qui s’y attache.

C’est ce même silence mortifère, cette politique de l’autruche voire du pourrissement, appliqués au « dossier chlordécone », qui a abouti à jeter de l’huile sur le feu des tensions sociétales martiniquaises et attiser les braises de la discorde.

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Vingt ans d’utilisation et sept siècles de contamination

La dangerosité du pesticide est connue depuis les années 1970. Mais la France a permis qu’il sévisse encore deux décennies aux Antilles. Les effets vont perdurer sur des générations.

Il a été utilisé en masse contre le charançon, un insecte qui ravage les bananiers en même temps que les profits des grands planteurs. Le chlordécone est un pesticide organochloré, toxique et persistant. Retiré de la vente en 1990 en France, il a continué à être autorisé par les pouvoirs publics, à titre dérogatoire, pour les grands planteurs de Martinique et de Guadeloupe, les békés, descendants directs des grandes familles d’esclavagistes. De 1972 à 1993, on estime que 300 tonnes ont été déversées sur les sols antillais. Alors même que la molécule est interdite aux États-Unis en 1975 et qu’en 1979, le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, le considère comme «  cancérogène possible ». Le bilan humain et écologique est désastreux : 91 % de la population antillaise est touchée et 25 % des terres sont contaminées. Si la substance n’est plus utilisée depuis 1993, elle provoque des maladies sur plusieurs générations : cancers de la prostate, du sein et des ovaires, réduction de la fertilité, prématurité des nourrissons, retard de développement moteur et cognitif chez les enfants, endométrioses sévères et de nombreuses autres pathologies cardiaques et dermatologiques.

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7 septembre : l’incroyable procès à la liberté d’expression

— Par Philippe Pierre-Charles & Max Rustal —

La Martinique aurait tort de s’installer dans la routine du spectacle des procès à répétition et à rallonges qui permettent aux autorités de tenter une diversion au lieu de faire face aux écrasantes responsabilités de l’État dans le scandale nommé chlordécone.

Outre son côté surréaliste, le procès du 7 septembre a tout l’air d’être celui d’une certaine modernité. C’est le procès d’un lanceur d’alerte que l’on aurait cru improbable en France, le procès de l’investigation libre et critique qui insupporte les puissants, de la vigilance citoyenne face aux violences policières qui prennent un nouvel essor en France et dans les colonies. C’est le procès des vidéos et des réseaux sociaux. Le procès du rejet de l’attentisme devant ce qui indigne et révolte. Le procès du droit à l’insoumission devant l’inhumain et l’insupportable. C’est parallèlement l’offensive d’un pouvoir cherchant à s’imposer jusque par la brutalité judiciaire, faute d’être en mesure de convaincre en s’attaquant aux vrais problèmes et aux réelles responsabilités, les siennes en premier lieu.

« Christian le gilet jaune » — serait-ce aussi le procès des Gilets Jaunes ?

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Aux Antilles , le socle culturel de l’assimilation n’est plus d’actualité !  

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Après la conquête de la liberté marquée par l’abolition de l’esclavage, débute la quête de l’égalité qui va durer bien après ce qui devait être son aboutissement, la transformation statutaire de colonie en département votée le 19 mars 1946. La période qui suit cette loi dite d’assimilation est particulièrement riche en manifestations, protestations, grèves et surtout de résistance culturelle .

L’objet de cet article n’est pas d’effectuer la genèse de la départementalisation mais plutôt, d’examiner les logiques à l’œuvre, les lignes de fracture que les revendications ou les justifications révèlent et la bascule rapide des comportements qui s’opère sous nos yeux. Au moment où le monde s’enfonce dans une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, et où s’annonce des mois, sinon des années, très difficiles, rien n’est plus utile que de chercher ce qui peut se produire bientôt dans l’avenir et sensibiliser le plus grand nombre de gens pour changer le cours des choses.

Lire aussi : Le poids de l’assimilation est encore réel — Par Frantz Succab —

Les images samedi soir montrant plusieurs centaines de protestataires manifestant contre l’occupation de l’ilet la grotte par des familles de békés ainsi que la dégradation et le vandalisme du buste du général de Gaulle au vert pré dans la commune du Robert , ont créé une onde de choc en Martinique.

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Le monde d’après ne se fera pas sans les peuples dits d’Outremer

— Par Les invités de Mediapart —

Le 27 août 2020, se tiendra à Fort-de-France en Martinique, le procès de militants poursuivis pour avoir dénoncé l’empoisonnement de terres, de l’eau ainsi que des populations Martiniquaise et Guadeloupéenne au chlordécone, pesticide organochloré, toxique, persistant et perturbateur endocrinien.

Un empoisonnement à l’origine de conséquences gravissimes et irréversibles tant sur le plan sanitaire (record mondial de cancer de la prostate, prématurité, retard de développement psychomoteur chez les enfants, endométriose sévère…) qu’écologique (rémanence de 7 siècles dans les sols, …), économique (zone de pêche interdite, sols impropres à la production agricole…), social (perte de revenus, chômage…) et culturel (méthode de culture des potagers privés remise en cause, alimentation traditionnelle en péril…).

Un empoisonnement consécutif au système de profit mis en place par de grands planteurs issus des familles esclavagistes qui bâtirent leur fortune à l’ombre du CODE NOIR de Colbert. Un empoisonnement criminel qui aura duré des décennies avec la complicité de l’État français accordant des dérogations pour un pesticide interdit en France.

Nous, acteurs et collectifs de la société civile, apportons notre soutien aux militants violentés et harcelés par les forces de l’ordre.

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À propos des conséquences d’un traumatisme colonial

— Par Jeanne Wiltord, psychiatre, psychanalyste —

Cénacle du festival culturel de Fort-de-France Juillet 2020-07-02

Remerciements au SERMAC et à la municipalité de Fort-de-France.

Après un temps médiatique où nous avons pu voir une accumulation d’images et de vidéos du déboulonnage, le 22 Mai jour de la commémoration de l’abolition définitive de l’esclavage en Martinique, des statues qui représentaient Victor Schoelcher dans l’espace public martiniquais, le Cénacle du SERMAC nous propose un temps, nécessaire. Il s’agit de prendre en compte la complexité de ce que peuvent nous donner à lire ces déboulonnages des statues du personnage politique français qui a joué un rôle central dans le vote à Paris des décrets de l’abolition immédiate de l’esclavage en 1848. Avant même l’arrivée de ces décrets aux Antilles, de violentes émeutes d’esclaves avaient contraint le gouverneur de la Martinique à proclamer l’abolition immédiate.

D’autres déboulonnages de statues situées dans l’espace public ont suivi ceux de Victor Schoelcher depuis mon intervention. Donnés à voir dans le monde entier ils trouvent sur les réseaux sociaux une visibilité incomparable.

Les déboulonnages des statues de personnages liés à la colonisation et à l’esclavage, ont eu lieu dans plusieurs villes des anciennes puissances coloniales européennes après la mort de George Floyd, afro-américain étranglé par la violence d’un policier Blanc lors de son arrestation aux Etats-Unis.

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Sur la situation politique que nous vivons

— Par Philippe Pierre-Charles et Gilbert Pago —
Lorsqu’une situation est complexe, la prise en compte de la totalité de ses aspects est la seule façon de voir clair et d’éviter de sombrer dans un opportunisme ou un autre. Voyons ces éléments sans les hiérarchiser ni oublier leur imbrication.

1). Un mouvement martiniquais et mondial de dénonciation du grand mensonge colonial européen (pour l’essentiel), de rétablissement de quelques vérités occultées par les dominants secoue la planète. Nous disons Eya ! Woulo ! Bravo ! Nous en sommes partie prenante comme bien d’autres de nos prédécesseurs. Mener ce travail de vérité ne peut aller sans débats et controverses. Refuser ces débats, en se prétendant détenteur unique et prétentieux de la vérité, reviendrait à accepter le risque que des contrevérités soient légitimées en lieux et place (et à la manière de l’encrage) du mensonge colonial. Rarement la petite phrase de Lénine a été aussi importante : seule la vérité est révolutionnaire !

2). Ce contexte idéologique enveloppe des sociétés dans lesquelles le colonialisme est maintenu sous toutes sortes de déguisements avec son cortège de domination sociale, de dépossession politique, de maldéveloppement chronique.

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Relever le défi des jeunes activistes

— Par Raphaël Constant —
Combien de martiniquais savaient que l’entrée du Parc Aimé Césaire avait été construit en 1935 pour le tricentenaire de la conquête française de la Martinique. A la même période que l’érection de la statue de d’Esnambuck ?

Peu de monde.

Au moins l’action des jeunes activistes aura permis cela.

Moins d’un an avant leur émergence sur la scène politique, ce courant a clarifié la scène politique martiniquaise mieux que des milliers de discours : dénonciation du rôle de l’état français dans le scandale du chlordécone, implication des békés dans ce même empoisonnement, démonstration du système « deux poids, deux mesures de la justice française, mise en cause du « schoelchérisme » et de ses contempteurs actuels etc…..

Elles ont aussi permis de clarifier le rôle des forces politiques en présence.

La réaction préfectorale n’a rien de bien étonnant. Dénoncer la violence, dénoncer une minorité sont les discours traditionnels des gouverneurs et préfets depuis 1635 quand l’ordre colonial et la présence française sont contesté.

Quelle ironie : le représentant d’un état qui a commis une série de crimes et de meurtres impunis sur cette terre martiniquaise et protège un ordre injuste qui ose donner des leçons de démocratie à une jeunesse en révolte !

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Prendre en compte la totalité de la situation politique que nous vivons!

— Une contribution de Philippe Pierre-Charles —

Lorsqu’une situation est complexe, la prise en compte de la totalité de ses aspects est la seule façon de voir clair et d’éviter de sombrer dans un opportunisme ou un autre.

Voyons ces éléments sans les hiérarchiser ni oublier leur imbrication.

1). Un mouvement martiniquais et mondial de dénonciation du grand mensonge colonial européen (pour l’essentiel), de rétablissement de quelques vérités occultées par les Dominants secoue la planète. Nous disons Eya ! Woulo ! Bravo ! Nous en sommes partie prenante comme bien d’autres de nos prédécesseurs. Mener ce travail de vérité ne peut aller sans débats et controverses. Refuser ces débats en se prétendant détenteur unique et prétentieux de la vérité, reviendrait à accepter le risque que des contre-vérités soient légitimées en lieux et place (et à la manière de l’encrage) du mensonge colonial. Rarement la petite phrase de Lénine a été aussi importante : seule la vérité est révolutionnaire !

2). Ce contexte idéologique enveloppe des sociétés (celles de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane) dans lesquelles le colonialisme est maintenu sous toutes sortes de déguisements avec son cortège de domination sociale, de dépossession politique, de maldéveloppement chronique.

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Vous avez dit récit national ?

— Par Anique Sylvestre —
Les récents événements qui troublent encore la Martinique, ont entraîné un sursaut des Martiniquais laissant pousser des prurits aux manifestations diverses : outre un conflit générationnel énoncé et manifeste-dommageable mais libérateur de soutien, chez les uns, de rejet, d’incompréhension, chez les autres, tout cela teinté de mépris voire de haine, je préfère constater une nécessité d’écrire un récit national (martiniquais s’entend) notre, propre.

Nous avons, aux époques décisives de notre histoire « post-coloniale », choisi majoritairement pour le maintien de nos relations avec la France, avec, certes, des sursauts « révolutionnaires » quelquefois, voulant entraîner le peuple martiniquais dans des revendications indépendantistes.

Notre récit national gamberge de cette volonté de sécurité de blaisance à cette velléité de séparation ; se réduisant à la seule époque de l’esclavage, seule mémoire sûre à laquelle il se réfère, il se limite dans le même temps à son unique filiation africaine donc noire, rejetant les autres apports qui ont contribué à la création de notre peuple (atteinte récente à la statue de Gandhi).

A cette unique référence africaine, se greffent des questions majeures qui se posent au pays : chlordécone, sargasses, chômage massif des jeunes, exode des jeunes …problème récurrent de l’eau…

Stop aux leçons, aux injures…

Ces événements mettent sur la table l’ensemble des problèmes de la société martiniquaise.

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Manifeste pour la Martinique

Pour donner la parole au peuple. Pour préserver notre espace démocratique.

—Collectif —

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes.

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société.

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber.

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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Fort-de-France : Deux appels liés à La Porte du Tricentenaire, un arrêté d’interdiction

Vendredi 31 juillet 2020- Journal France Antilles
Pour donner la parole au peuple – Pour préserver notre espace démocratique.

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes. 

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société. 

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber. 

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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Les petits-fils de Césaire et ses héritiers ont rendez-vous ce dimanche place José Marti.

— Par  Yves-Léopold Monthieux —
Il était possible d’intituler autrement cette tribune : « Les petits-fils de Césaire, maîtres des horloges » ou « Les enfants du Moratoire et les petits-enfants de « Discours » ou encore : « Les activistes ne sont pas tombés du ciel ». Mais par le titre retenu, votre serviteur a choisi de montrer que si la formule « nous sommes tous des enfants de Césaire » fait grincer des dents, le différend qui oppose le maire de Fort-de-France et ceux que l’on nomme les « activistes » n’est qu’une affaire de famille Rouge-Vert-Noir. Les jeunes ont choisi de manifester leur turbulence, mais le déboulonnage de Césaire n’est pas pour demain. Que vont-ils se dire dimanche entre deux sons de tambour ?
Ainsi donc, lorsque dans Discours sur le colonialisme, on observe avec quelle force Césaire dénonce la théorie d’Ernest Renan sur la « régénération des races inférieures par des races supérieures » ; la défense par le professeur Albert Sarraut des entreprises européennes contre « un prétendu droit d’occupation » des autochtones ; le prêche du R.P Barde réaffirmé par celui du R.P Muller, affirmant que la colonisation est « conforme aux desseins de Dieu » ; lorsqu’on considère de quels feux Césaire incendie les « monstruosités », les « boucheries » et autres « barbaries » et qu’il désigne les « conquérants », pacificateurs et autres missionnaires, comme le colonel de Montagnac en Algérie, le compte d’Hérisson, Saint-Arnaud, le maréchal Bugeaud, le commandant Gérard, et consorts ; lorsque, osant citer Hitler, Césaire résume tout cela en « une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique », transformant son libelle en brûlot du siècle ; et que ce bref ouvrage est regardé comme un véritable petit livre rouge de la révolution ;
Lorsqu’on considère tout cela, les jeunes Martiniquais ne peuvent pas accuser le Nègre fondamental de complaisance à l’égard de colonisateurs, esclavagistes ou non.

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