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La mort est en nous

. — Tribune du jeudi Guy Flandrina —

« Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort,
et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie ».

Spinoza

. Il y a peu, des membres de la liste MCM, se sont entretenus avec le docteur Josiane Jos Pelage afin de mieux appréhender la problématique de l’empoisonnement à la chlordécone.

. Cette rencontre -hors de tout champ politique- visait à entendre la voix de la science, pour agir en conscience.

. Josiane Jos Pelage est l’un des trois médecins de Martinique ayant un diplôme universitaire en médecine environnementale. En outre, sa longue expérience de praticienne et sa grande implication professionnelle et personnelle en font un médecin de référence quant à notre sujet. Cette femme, d’un optimisme à tous crins, a tout de même réussi à nous faire partager sa « grande inquiétude quant à la santé de plusieurs générations de nos compatriotes ».

. En effet, comme nombre de ses confrères, membres de l’Union Régionale des Médecins Libéraux (URML), elle constate que « les cancers, aux formes multiples, sont de plus en plus nombreux et frappent un nombre croissant de jeunes ».

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Dans le regard de ceux qui partent.

Lettre ouverte aux candidats à la CTM

— Par Laurent Cypria  – Président du Forum Territorial de la Jeunesse Martiniquaise —

Messieurs les candidats,
Mesdames les candidates,

Avez-vous eu l’occasion de plonger votre regard dans celui de ceux qui partent?

Ils sont si jeunes, si nombreux, si résignés; et si déçus de vous tous.
Même s’ils portent au cou comme au cœur une Martinique en or, le départ a un arrière-goût de désillusion et de déception.
En les observant bien, on comprend que certains connaissent déjà les réalités si particulières de l’exil et se disent qu’ils auront l’énergie de dépasser les obstacles du quotidien; tandis que d’autres, tout plein de rêves dans les yeux, ignorent encore la morsure du froid et l’omniprésence des discriminations.

Dans leurs valises, bien calée à coté de la bouteille de rhum, ils emportent parfois l’idée que rien en Martinique n’a changé ni ne changera. Une déception amère qui «s’affinera en fût de chênes» pendant de nombreuses années avec chaque nouveau tweet du pays.
Ces derniers n’apportent en général que trois bonnes nouvelles par an:
les préparatifs du carnaval, l’effervescence du tour des yoles, et le retour du jambon de Noël.

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Martinique : Retour des élèves en « pleine jauge ».

— Communiqué du SNUEP-FSU —

Ce lundi 7 mai 2021 a marqué le retour de l’ensemble de la communauté scolaire, alors que la circulation du virus repart à l’école.

Cette rentrée « en jauge pleine » dixit le préfet, constitue surtout, le retour des conditions exécrables d’exercice et d’apprentissage. D’une Ecole indigne, qui se décline dans notre académie, par des centaines de classes surchargées, à plus de trente élèves.

Ce sont les incidences de cette politique de suppressions tout azimut, sans conscience, menée ici depuis des années et accentuées par le recteur pascal jan.

Au CTA du jeudi 06 mai, nous nous sommes opposés fermement à cet énième et nouveau plan social de suppressions de postes et de de moyens pour nos élèves.

Les professionnels sur le terrain sont unanimes : nos élèves ont besoin d’évoluer en demi-groupes pour que leur scolarité se passe dans des conditions normales. Ce constat est sans appel et se base entre autres graves déficiences, sur leurs énormes difficultés de concentration et d’attention.

L’addiction extrême aux mobiles et les réseaux sociaux ne sont pas les seuls responsables.

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Marche Mondiale contre Monsanto et l’Agrochimie.

Le samedi 15 mai 2021 à Paris

La Marche Contre Monsanto-Bayer (MaM) est une grande action internationale qui a lieu chaque année et a déjà réuni, au plus fort de la mobilisation, plus de 1000 villes dans le monde et plus de 40 villes en France. La marche du 15 mai 2021 sera sa 9ème édition.

  • Cette année, la MaM s’articule autour de 3 grands axes :
    • Exiger la justice environnementale pour toutes les victimes des multinationales agrochimiques
    • Dénoncer les impacts du système agro-industriel actuel et ses inégalités
    • Promouvoir une agriculture et une alimentation écologique et autosuffisante pour tou-te-s
  • Cinq jours avant la marche, le 10 mai 2021, sera communiqué le verdict du procès historique de Tran To Nga contre les multinationales ayant fabriqué ou commercialisé l’agent orange dans les années 60 et 70. Monsanto-Bayer fait partie des accusés, à l’origine de ce pesticide délétère qui est responsable de près de 4 millions de victimes au Vietnam. Nous marcherons en soutien à ce combat et pour toutes les victimes des guerres chimiques. Nous n’oublions pas que les pesticides contre lesquels nous nous battons étaient à l’origine des armes de guerre.

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Le 1er Mai, journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs

— Par Evelyne G. et Huguette B. Emmanuel, pour Culture Égalité —

  1. L’origine du 1er mai

Le 1er mai 1886, à Chicago (USA), des ouvriers se mettent massivement en grève pour obtenir la journée de 8 heures. Alors qu’ils manifestent pacifiquement, la police, au service du grand patronat, « tire pour tuer » (massacre de Haymarket Square). Malgré l’émotion et la mobilisation internationales, 8 syndicalistes anarchistes sont emprisonnés, 5 condamnés à mort, 4 exécutés par pendaison, le 5e s’étant suicidé dans sa cellule. Peu après, ils sont réhabilités, car reconnus innocents et victimes d’un complot politico-policier.)

En 1889, l’Internationale ouvrière, réunie à Paris pour le 100e anniversaire de la Révolution française, décide de faire du Premier mai une journée de revendication internationale pour réclamer la journée de huit heures.

2) « Les premiers 1er Mai »

En France, le premier 1er mai se déroule en 1890. Ce jour-là, les ouvriers défilent avec un triangle rouge à la boutonnière symbolisant leur triple revendication : 8h de travail, 8h de sommeil, 8h de loisir.

En 1891, à Fourmies, dans le Nord de la France, dans les industries textiles, le travail dure 12 h/jour, parfois 15, six jours sur sept.

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La lucidité-oxygène de Patrick Chamoiseau (1/2)

« L’heure Bleue » de Laure Adler : 54 minutes

 

En 1992, il se voit décerner le prix Goncourt pour son roman “Texaco”. Près de trente ans plus tard, c’est en Martinique que Laure Adler part à la rencontre de l’écrivain Patrick Chamoiseau, pour tracer avec lui les contours d’une “lucidité nouvelle” précipitée par la pandémie.

Il est devenu muet lorsqu’il a découvert, en entrant à l’école à Fort-de-France, qu’on ne parlait pas créole mais français. Aujourd’hui, il cite son ami et complice Edouard Glissant qui écrivait “en présence de toutes les langues du monde”. 

Auteur de dizaines de romans et d’essais et créateur de mots et de sens, Patrick Chamoiseau a bel et bien fait du langage un allié dans sa lutte contre les absolus – une langue, une couleur de peau, une religion, un imaginaire – sur lesquels le colonialisme a fondé sa domination. 

À écouter  Patrick Chamoiseau avec « La matière de l’absence » aux Editions du Seuil

53 min

René Char a dit : “La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil » : à l’opposé d’une lucidité amère, c’est une lucidité fertile, qu’il appelle “lucidité-oxygène”, que cherche à penser Patrick Chamoiseau.

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Le cri du 24 avril

— Lettre au Président de la République par le collectif du 27 février —

En dépassant très largement le cercle habituel des militantes et militants associatifs, syndicaux, politiques, la manifestation du 27 février a montré, sous le regard de l’opinion publique internationale, que les peuples de Martinique et de Guadeloupe n’entendent pas assister passivement à la mort lente qui leur a été inoculée à base de chlordécone et autres pesticides.

Les décennies de lutte pour faire éclater au grand jour le scandale du chlordécone ce crime impuni, et pour porter avec la force nécessaire l’exigence des réparations à la hauteur des dégâts commis, aboutissent au moment crucial d’aujourd’hui : ou bien l’Etat français s’obstine dans le refus de tirer toutes les conséquences de l’aveu prononcé par son plus haut responsable et confirme que le mépris dominant l’emporte sur notre droit à la vie, ou bien il tourne le dos au déni et écoute réellement la voix de la population qui exige justice et réparations.

L’heure des demi-mesures, des miettes, des belles paroles et des mots de consolation est dépassée.

Nous, soussignés-ées, ne quémandons rien.  

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L’utopie identitaire martiniquaise sera semée d’embûches, si rien ne bouge sur le front des institutions !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En dépit d’arguments sanitaires puissants, une partie minoritaire de la population martiniquaise se montre rétive à l’autorité de la République française . La spécificité de la crise identitaire en Martinique réveille de nouveaux « rebelles » aux recommandations du préfet , pourtant destinées à sauver des vies. C’est là un nouveau signe de l’individualisation croissante de la société Antillaise. Le paradoxe est que la liberté que réclament les organisateurs et participants des récents défilés et autres « déboulé » carnavalesque est en fait celle de contaminer les autres, en toute irresponsabilité. Il ne s’agit pas d’incivilités, comme on en voit souvent, mais d’un défi à l’autorité. Toutefois, certaines spécificités apparaissent dans ce mouvement de rejet. D’ailleurs, le profil des réfractaires ne recoupe pas forcément celui d’autres « rebelles » en matière de dénonciation du scandale du chlordécone. Il y a, dans cette attitude, une façon de désobéir à un gouvernement qu’ils n’approuvent pas ou d’exprimer un rapport de défiance plus large vis-à-vis de l’État et de l’autorité en général.
Que signifie ce refus de l’autorité ?

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Petites forme 2021 : Evan Placey, Ina Césaire, Alfred Alexandre

— Par Selim Lander —

Ces filles-là : rafraîchissant

Traiter un thème grave sans jamais se prendre au sérieux : n’est-ce pas le premier secret du théâtre moral ? Car on peut bien parler de « théâtre moral » à propos de cette pièce. Il ne s’agit pas en effet ici de dénoncer les injustices dont seraient victimes une catégorie sociale – comme l’exploitation d’une classe par une autre – auxquelles un changement de politique pourrait remédier, mais de faire prendre conscience d’un travers qui semble inhérent à la nature humaine, à savoir la recherche d’un bouc-émissaire : soit comment « oublier » ses propres travers en désignant un responsable de tous nos maux. Ainsi, en Martinique, on chargera la « caste béké » du péché du chlordécone comme si l’île « toute entière », c’est-à-dire plus précisément les planteurs petits et gros et les élus, avec la complicité des syndicats, ne s’étaient pas entendus pour demander dérogations sur dérogations (ce qui n’exonère évidemment pas une administration structurellement trop complaisante).

Evan Placey s’intéresse à un cas particulier de bouc-émissaire : le souffre-douleur des cours de récréation, ou plutôt la souffre-douleur, en l’occurrence.

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“Doubout Pou Réparasyon”. Samedi 27 Mars 2021.

Rendez-vous 9h 30 Place Abbé Grégoire (Terres Sainville – Fort-de-France)

Le Collectif invite tous les Martiniquais, toutes les Martiniquaises et les résidents (es) étrangers (ères) humanistes à venir manifester leur soutien aux ouvriers (ères) agricoles empoisonnés (es) par les pesticides en participant à la journée “Doubout Pou Réparasyon” du Samedi 27 Mars 2021.

Ces travailleurs et travailleuses étaient en première ligne de l’épandage des pesticides semés sans protection et sous la contrainte: beaucoup en sont morts et, aujourd’hui, eux et leurs enfants, sont victimes de graves pathologies. Ils et elles exigent la prise en compte de leurs revendications en particulier : Le dépistage gratuit de tous les pesticides dans le sang, les soins gratuits de toutes les pathologies, une retraite minimum de 1000 euros et la suppression de la taxe foncière.

An Nou Ba Yo Fos la!

Rendez-vous 9 Heures Place Abbé Grégoire (Terres Sainville – Fort-de-France)

Programme de la journée

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Se saisir des enjeux d’emploi et d’écologie pour le bien de la jeunesse

— Par Lauric Sophie —

Les Antilles-Guyane doivent s’approprier les enjeux écologiques et en faire un outil de développement et de lutte contre le chômage. Des choix politiques forts en matière d’écologie sont nécessaires pour la construction écologique de ces territoires, en inventant une véritable écologie populaire.

Dans une tribune récente, parue dans Le Figaro, Lenny Benbara rappelle la nécessité d’enraciner l’écologie dans la culture populaire, celle des gens ordinaires, loin de tout élitisme et du lifestyle écolo-bobo. Il entend, avec d’autres, dont moi, construire une écologie du peuple autour d’une idée forte, l’emploi vert garanti. C’est une occasion que les Outre-mer, parfois délaissés par les gouvernements oublieux du sens du commun, doivent saisir pour leur développement.

Dans les Antilles-Guyane l’écologie a souvent mauvaise presse. Elle est vue par les populations, en majorité descendantes d’esclaves, comme une forme de néocolonialisme venue brider leur développement économique. A cela s’ajoute la vision d’une écologie comme simple effet de mode, sans réel ressenti du péril climatique. Cependant, au-delà de cette perception, réelle ou fantasmée, il y a une réalité écologique posée comme une épée de Damoclès sur notre avenir.

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Musique : TOUT’ KOULÈ, l’album de Patrick JEAN-ELIE 

L’artiste :  auteur, compositeur, interprète, musicien 

Patrick Jean-Elie passe son enfance à Ajoupa-Bouillon, en Martinique, dans les années 60. C’est un touche-à-tout : la lutherie, l’électronique puis l’informatique, il est avide de toutes les évolutions technologiques, et les applique à la musique. La guitare devient son instrument de prédilection, bien qu’on le retrouve souvent dans les petits groupes de kadans et de konpa du quartier, derrière une cloche, une conga ou une basse. C’est la musique brésilienne qui l’inspire d’abord le plus, alors qu’il baigne dans les rythmes de biguine, de mazurka, mais aussi du merengue, et ensuite du reggae et du jazz. 

Dans les années 80, pendant ses études d’informatique, il joue et chante sur les marchés, dans les piano-bars de Marseille et Aix-en-Provence, des chansons de la Caraibe et de chanteurs à texte, français et étrangers. Le verbe et la poésie du monde sont essentiels à sa culture, comme la lutte contre les inégalités et les oppressions. Il rencontre des musiciens du monde entier, pendant qu’il apprend les bases de l’harmonie jazz avec le guitariste marseillais Jacky Barreau. 

Il revient au pays en 1993, pour y créer son entreprise de services informatiques professionnels, AITEC, présente aujourd’hui dans toute la Caraibe.

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Prendre du recul et faire le bilan

Par Marie-Laurence Delor —

Pour mémoire – puisque c’est la « mémoire » qui le plus souvent manque à ceux qui disent en faire un devoir – je livre à nouveau à la lecture ou à la relecture des uns et des autres mon « Mot du jour » du vendredi 29 janvier  2021. Il s’intitulait « Les insurgés fêtards ou des paradoxes rouges, vert, noir » :

« Que disent sur nous même ces vidées qui jouent à la dissidence? Car, c’est bien cela l’essentiel: notre capacité à prendre du recul sur ce que nous croyons être, sur notre culture et nos traditions. Ces « vréyé-monté et ces raché-pwèl hautement militant » confirment, d’une part, le délitement rouge, vert, noir: la même bannière qu’on brandit pour exiger réparation pour le désastre écologique, sanitaire et social de la chlordécone flotte au dessus des « insurgés fêtards » qui essaiment allègrement le covid 19 et ses variants. Ces vidées soi-disant dissidents témoignent, d’autre part, de notre égoïsme festif et de notre  faible inclination à l’effort pour le bien commun. Cet hédonisme englué dans l’instant traduit quant au fond une vision désespérée de l’avenir, de notre capacité à faire peuple….

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« Tous concernés »

— Communiqué de la CGTM —
• Aucune prescription des faits
• Libération immédiate de militants emprisonnés
• Poursuite, jugement et sanctions pour les responsables

 » Selon que vous serez gros béké ou petit nègre, les juges vous protégeront ou vous persécuteront ». Quelle meilleure illustration de cette situation que vivent la Guadeloupe et la Martinique depuis l’annonce du 20 janvier. Des juges parisiens chargés d’instruire les plaintes pour empoisonnement de milliers de femmes et d’hommes et la contamination de milliers d’hectares de terre ont annoncé de fortes probabilités d’aboutir à un non-lieu ou à un classement sans suite pour cause de prescription. Un vrai mépris. Un vrai scandale.
En fait, l’Etat tergiverse, louvoie, essaie de gagner du temps, cherche la bonne parade juridique pour tenter de sauver la mise aux capitalistes békés et à leurs comparses à la suite des plaintes déposées pour l’importation, la production et l’utilisation de milliers (de millions ?) de tonnes de pesticides dont la fameuse chlordécone.
Pourtant, devant la Commission parlementaire Letchimy-Benin, :
• Un fonctionnaire d’autorité en sanglots a déclaré que l’ARS savait depuis longtemps, mais que sa hiérarchie lui avait ordonné de la fermer.

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«Matinik lévé» pour dire non à l’impunité !

Chlordécone : manifestation en Martinique contre la possible prescription d’une plainte

Plusieurs milliers de personnes ont commencé à manifester samedi à Fort-de-France, en Martinique, contre la prescription d’une plainte déposée il y a 14 ans pour empoisonnement au chlordécone par des associations martiniquaises et guadeloupéennes. «Matinik lévé» (Martinique, lève-toi!), scandent les manifestants, rassemblés par une quarantaine d’associations, de syndicats et de partis politiques de l’île pour dire «non à l’impunité» et réclamer une justice pour les victimes de l’insecticide. «Ils nous empoisonnent, ils nous tuent», affirme une banderole de la CGT Martinique tenue par deux femmes vêtues de rouge. Dans un air de carnaval, d’autres manifestants avaient opté pour le rouge, vert ou noir, couleurs du drapeau revendiqué par les indépendantistes.

» LIRE AUSSI –Chlordécone: l’impossible prescription

Plusieurs associations de Martinique et de Guadeloupe ont été auditionnées les 20 et 21 janvier par les juges d’instruction parisiens en charge de l’affaire. Dès 2006, elles avaient déposé plainte contre l’empoisonnement de leurs îles au chlordécone. Mais lors de cette audition, les juges d’instruction chargés de l’affaire depuis 2008 ont expliqué aux plaignants qu’il pourrait y avoir prescription des faits et que le dossier pourrait déboucher sur un non-lieu.

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Carnaval 2021 : la population martiniquaise commet un acte de résistance pour un vidé covidé

— Par Gilliane Corbin —

Il s’agira d’analyser le mouvement de résistance de la population martiniquaise qui s’est développé face à la décision des autorités, de décrire la division de la classe politique face à la tenue du Carnaval 2021 et de conclure sur la capacité de l’intelligence collective de réinventer une tradition qu’on ne peut arracher au peuple martiniquais.

Le lundi 28 décembre 2020, le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, les responsables de la parade du Sud, les représentants des groupes à pied et le préfet de Martinique Stanislas Cazelles ont décidé que les festivités carnavalesques n’auront pas lieu en 2021 en raison de la Covid-19. Cependant, des solutions sont à l’étude afin de maintenir le Carnaval tout en poursuivant les efforts contre la Covid-19. A la fin du mois de janvier, on assiste à l’éclosion d’un mouvement de résistance, de défiance vis-à-vis des autorités sous la forme d’organisation de vidés sauvages dont la publicité s’est faite sur les réseaux sociaux. Ces vidés constituent un espace-temps de totale liberté d’expression. Le dimanche 31 janvier, plusieurs centaines de personnes ont en effet couru le vidé et se sont arrêtées devant la préfecture et le tribunal.

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Elections à la CTM : l’énigme du Morne Rouge!

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Pour le compte de qui roule le groupe d’élues rassemblées autour de la Maire du Morne Rouge, madame Jenny Dulys-Petit ?

L’initiative qu’elles ont prise, marquée du sceau du pragmatisme ,est d’une grande portée politique; en l’absence de réforme visant à assurer un fonctionnement démocratique de la Collectivité Territoriale de Martinique, notamment par la modification de son régime électoral, elle pourrait constituer une option salvatrice pour notre territoire. Le constat qu’elles dressent est partagé par tous : l’impuissance à laquelle nous condamne la division en deux camps du monde politique martiniquais; d’un côté les autonomistes du PPM , de l’autre les indépendantiste du MIM dont les leaders respectifs, habités par des egos démesurés, s’écharpent quotidiennement, en se livrant à une véritable guerre de tranchée. Faute d’unité de sa classe dirigeante , la Martinique n’avance pas : les problèmes primordiaux de notre société restent en plan ( chômage, notamment des jeunes, vieillissement et sécurité de la population ,attractivité du territoire et préservation de notre milieu naturel ), les entreprises et associations subissent des retards préjudiciables dans l’attribution et le paiement des aides, menaçant la poursuite de leur activité, nos atouts potentiels demeurent inexploités ,au bénéfice de concurrents plus entreprenants (cyclotron, biodiversité, transition énergétique ,agrotransformation , laboratoire Territorial d’analyses à l’heure du Covid 19, de la Chlordécone et des Sargasses ,etc) ; bref, le manque d’ambition et d’impulsion caractérise la gestion autocratique de la CTM.

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Les Insurgés fêtards ou des paradoxes Rouge, Vert, Noir…

— Par Marie-Laurence Delor —

Que disent sur nous même ces vidés qui jouent à la dissidence? Car, c’est bien cela l’essentiel: notre capacité à prendre du recul sur ce que nous croyons être, sur notre culture et nos traditions. Ces .« vréyé-monté et ces raché-pwèl hautement militant ». confirment, d’une part, le délitement rouge, vert, noir: la même bannière qu’on brandit pour exiger réparation pour le désastre écologique, sanitaire et social de la chlordécone flotte au dessus des .« insurgés fêtards ». qui essaiment allègrement la Covid 19 et ses variants. Ces vidés soi-disant dissidents témoignent, d’autre part, de notre égoïsme festif et de notre  faible inclination à l’effort pour le bien commun. Cet hédonisme englué dans l’instant traduit quant au fond une vision désespérée de l’avenir, de notre capacité à faire peuple…. Pas étonnant que l’argument ou plutôt l’alibi de la transmission ou de la tradition soit d’une telle indigence : toutes les écoles Maternelles, Primaires de Martinique depuis plus de 30 ans mettent en place des ateliers carnaval pour l’évènement. Les collégiens et les lycéens, de même un grand nombre de salariés se travestissent depuis « .nanni-nannan »

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« Xénophobie » et « misoxénie »

Wélélé à l’Anse Couleuvre

— Par Ali Babar Kenjah —

..Les événements récents qui se sont déroulés à l’anse Couleuvre, créant le buzz autour d’une ..altercation opposant des campeurs martiniquais, militants de la mouvance RVN, à un groupe de touristes dont les bagages ont été jetés à la mer, ont suscité une levée de boucliers dénonçant un acte de racisme. J’aimerais commenter ici cette accusation.

..Tout d’abord, pour reconnaître que cet acte peut être qualifier de xénophobique. Pour ensuite interroger cette « xénophobie », en la rattachant à une interprétation étymologique rigoureuse. En effet, on traduit généralement « xénophobie » par « haine de l’étranger ». Or, en grec, « phobos » ne désigne pas « la haine », mais « une peur panique ». En fait, « xénophobie » devrait être traduit par « peur de l’étranger » ; le radical indiquant la « haine » (miso-) donnant éventuellement « misoxénie » pour traduction littérale de « haine de l’autre ». Ce terme, je l’ai composé pour rendre compte de l’ambiguïté des interprétations quant à une restitution loyale des incidents.

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La Martinique brûle, les élus regardent ailleurs

— Par Yves-Léopold Monthieux 

« Parce que leur silence peut être considéré comme une espèce de complicité avec ce genre d’actes de vandalisme ». Samuel Tavernier.

Il est bien seul, le maire du François, à condamner l’incendie volontaire qui s’est produit dans sa commune. Pourquoi diable s’est-on pris à un entrepreneur de sa commune ? Ce qui lui interdit de se taire comme tous ses collègues : ceux de l’association des maires, ceux parmi lesquels il se trouvait dimanche lors de l’ouverture de la campagne de Péyi-a ; ceux qui tous, avec le maire idoine, ont « compris » l’acte raciste qui s’est produit au début du mois au Prêcheur et qu’il s’était, lui aussi abstenu de condamner ; ceux qui avalisent les dégradations commises dans des centres commerciaux, ainsi que les opérations de destruction de statues. Comme se taisent l’ensemble de l’intelligentsia à propos de ces exactions, ceux qui, pendant décennies, par leurs discours et leurs leçons, ont préparé ce qui se passe aujourd’hui et qui, tout à coup, effrayés, se voient dérangés dans leur confort bourgeois par le résultat obtenu. Oui, M. le maire Samuel Tavernier, il y a complicité des élus martiniquais qui, tous, se taisent, qui, tous, donnent en quelque sorte l’absolution à tout ce qui se passe aujourd’hui, sous le manteau des couleurs rouge-vert-noir.

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Gwladys Gambie, Cicatrices incandescentes

— Par Matilde dos Santos  Historienne, critique d’art et curateur indépendant —-

CATAPULT – Résidence d’artiste à la maison – visites virtuelles d’atelier

Au mois d’août 2020 Fresh Milk (Barbade) et Kingston Creative (Jamaïque), avec l’appui de l’American Friends of Jamaica (États-Unis), ont lancé CATAPULT | A Caribbean Art Grant, un programme qui, à travers six initiatives, a fourni directement, pendant cinq mois, un soutien financier à plus de 1000 artistes et créatifs de la Caraïbe, touchés par la pandémie. Une de ces initiatives était la résidence d’artiste à la maison (Stay Home Artist Residency – SHAR). Vingt-quatre artistes ont été sélectionnés et les résidences ont été échelonnées en trois groupes du 21 septembre au 11 décembre. J’ai été ravie de faire partie des curateurs-visitant et c’est un plaisir de partager avec vous ces rencontres.

Glwadys Gambie, artiste de Martinique a été sélectionnée pour les résidences à la maison, j’ai donc pu, entre un confinement et l’autre, visiter son atelier en présentiel.

Gwladys est née à Fort de France en 1988 . Après des études de lettres et sciences de l’éducation, elle entre au Campus Caribéen des Arts, et obtient son DNSEP (Master) en Arts visuels en 2014.

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2021, sera-t-elle l’année du changement pour la Martinique?

— Par Pierre Alex Marie-Anne  —

Ce changement devrait consister à se fixer comme objectif prioritaire la préservation du patrimoine naturel de l’île qui constitue sa véritable richesse.

Plusieurs conditions sont requises pour atteindre cet objectif:

En premier lieu ,stabiliser la population à son niveau actuel, qui reste élevé au regard de l’exiguïté de l’île ( sa densité est trois fois supérieure à celle de l’hexagone!) ; sur cette base ,une répartition plus équitable entre les trois EPCI devrait être activement recherchée.

En second lieu, réduire l’impact négatif de la construction de logements sur le paysage naturel en la cantonnant dans les zones à urbaniser des Plans Locaux d’Urbanisme ; aucune extension de ces zones ni défrichages nouveaux ne devraient y être autorisés ; le cas échéant, la préférence doit être donnée à la reconstruction sur le foncier bâti existant. Parallèlement devrait être menée une vigoureuse poltique de nénovation et de réhabilitation de l’habitat laquelle ,dans le contexte de vieillissement et de dépeuplement que connaît la Martinique ,est largement en mesure de couvrir les besoins de la population en matière d’habitat.

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C’est notre propre stratégie qui doit prévaloir.

Intervention du CNCP au rassemblement organisé le 18 décembre à Fort-de-France par le PKLS, Le MODEMAS et le CNCP

Nous devons honorer nos héros et héroïnes; nous devons perpétuer le souvenir de leurs grandes œuvres et de leurs luttes courageuses; nous devons assumer notre devoir de transmission. Car, c’est en cachant ou en déformant notre histoire que les chasseurs colonialistes ont pu si longtemps maintenir leur domination sur notre Peuple. Aujourd’hui, ce sont les lions qui imposent leur parole et c’est une bonne chose! A bas les Desnambuc, A bas l’Impératrice, A bas les faux abolitionnistes!

La sagesse africaine nous l’enseigne : “Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens!”. Eh bien, quand nous regardons d’où nous venons, nous mesurons l’ampleur du chemin parcouru.

– Du marronage et des incessantes révoltes sur les habitations,

– des insurrections de 1848 et de 1870,

– des grèves régulières de la classe ouvrière qui, jusqu’en Févier 74, ont vu nos aînés tomber sous les balles des colonialistes français,

– du sacrifice de nos dissidents et de nos résistants qui sont partis se battre afin d’aider la France à se libérer de la botte nazie, pour subir en retour la persistance de l’exploitation, des discriminations et de la répression coloniale,

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À la Martinique, semaine de présentation du roman graphique « Tropiques Toxiques »

— par France Antilles Martinique du 15 décembre 2020 —

La semaine-marathon de présentation du roman graphique « Tropiques Toxiques, le scandale du chlordécone », de Jessica Oublié, a débuté ce samedi 12 décembre par une séance de dédicaces à la librairie La Kazabul.

La semaine sera chargée car l’auteure martiniquaise, qui vit désormais en Guadeloupe – l’île de ses grands-parents maternels – désire rencontrer aussi bien le grand public que les élèves des collèges et lycées, et les étudiants.

Pourquoi a-t-elle choisi le style BD, ou roman graphique, pour parler d’un sujet grave ? Justement parce que Jessica désirait que « tous les lecteurs soient interpellés par le problème… Le roman graphique intéresse les lecteurs de tous les âges… un vecteur intéressant pour communiquer des informations à un très large panel de la population… ».

L’ouvrage est paru le 22 octobre 2020, dans la collection Témoins du monde ( Jessica Oublié pour le scénario, Nicola Gobbi et Kathrine Avraam pour le dessin et l’illustration , Vinciane Lebrun pour la photographie). 

Roman interactif à partir du 20 janvier 2021

Notez que son roman graphique sera également interactif à partir du 20 janvier 2021.

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Mois kreyol : un festival résistant malgré les restrictions

— Par Dominique Daeschler —
Cette quatrième édition (29 oct-28 nov) axée sur l’écologie et les luttes sociales s’est vue tronquée, covid oblige, de représentations, gardant avec l’évolution des mesures, tables rondes et ateliers.
C’était aussi les 25 ans de la compagnie Difé Kako, conceptrice et organisatrice de ce festival : l’occasion de rencontrer sa directrice, danseuse et chorégraphe, Chantal Loial.

D Daeschler : Comment avez-vous vécu ce réajustement permanent avec notamment des spectacles en ligne ?
Chantal Loial : Avec l’envie encore plus forte du partage. De fait, sur la région parisienne, nous avons pu, grosso modo, respecter notre programme les trois premières semaines d’octobre : l’exposition photographique des 25 ans de Difé Kako, les contes pour enfants (Ymelda Marie-Louise, Valère Egouy, Eric Lauret), le concert de l’orchestre Dokonon de Guyane mais malheureusement pas celui de notre parrain Tony Chasseur… La compagnie n’a pû jouer qu’une seule fois son dernier spectacle « Cercle égal demi-cercle au carré) Une partie du travail commencé sur le patrimoine immatériel des Antilles(films) a été repoussé même si le spectacle sur le quadrille a vu le jour. De même la programmation pour Strasbourg et Bordeaux a été repoussée.

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