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« Chants d’exil »

L'épopée de l'intime

— Christian  Antourel & Ysa de Saint-Auret —
chants_d_exil_afficheTrès connu en Allemagne, grâce à son « Opéra de  4 sous » à la fin des années 1920, Brecht est persona non grata de part ses idées  marxistes et se voit  contraint à l’exil en 1933, lors de l’arrivée d’Hitler  au pouvoir et la montée du nazisme. Commence pour lui une période de quinze longues années où apatride, il erre à travers la Scandinavie du Danemark à la Finlande,  aux Etats-Unis puis en Suisse.

Il est privé  de théâtre et de revenus conséquents. 

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Lettres de Cuba

Deuxième numéro de 2014

— Par Martha Sarabia Romero —
lettres_de_cuba_2014La revue Lettres de Cuba est déjà en ligne avec son deuxième numéro de l’année 2014.
Le 31 janvier 2004, le Ministère de la Culture de Cuba et le Centre d’Informatique pour la Culture Cubarte présentaient le premier numéro d’une revue numérique en français qui avait pour but de s’approcher au monde francophone à travers la culture et le patrimoine cubain. Aujourd’hui, Lettres de Cuba fête son dixième anniversaire, l’équipe se sent satisfaite mais aussi engagée à continuer ce travail, envisageant de nouveau projets.
Tout Cuba attend avec impatience l’arrivée du mois de février car c’est celui de la Foire International du Livre. Cette édition est dédiée à l’écrivaine Nersys Felipe Herrera, Prix National de Littérature 2011 et à Rolando Rodríguez, Prix National de Sciences Sociales 2007.

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« On n’éteint pas la haine par décret »

— Par Pascal Bruckner (Essayiste)—

antiracisme-325L’écrivain antillais Frantz Fanon aimait à rapporter les paroles de son professeur de philosophie : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Un antisémite était forcément un négrophobe, englobant l’un et l’autre dans une même animosité.

On sait qu’en France comme aux Etats-Unis Noirs et juifs ont partagé une même solidarité d’exclus : ils étaient ces invisibles de la société, bannis de l’espace public réservé aux seuls WASP (Blancs anglo-saxons protestants). Cette belle unité s’est fracassée : le juif n’est plus « le frère de malheur », selon Frantz Fanon, mais celui dont la tragédie, en l’occurrence la Shoah, ternit la mienne et m’empêche d’être son frère.

MÉMOIRES BLESSÉES EN CONCURRENCE

Il y a eu des génocides avant 1942 et toute l’histoire de l’humanité est l’histoire d’un crime contre l’humanité. Tout se passe comme si l’Holocauste avait ouvert un espace d’interprétation : dans un cas, c’est un événement ouvrant à l’intelligence des crimes de masse, et qui permet de regarder d’un autre œil l’extermination des Amérindiens, des Aborigènes australiens, des Arméniens, des Herrero en Namibie, les crimes du colonialisme et l’abomination de l’esclavage ; dans l’autre, une théologie négative qui fait des juifs et d’eux seuls les agents d’une élection maudite.

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Parutions de décembre 2013

 parutionsLE TÉLÉPHONE DE GRAND DANGER
Un téléphone pour sauver des vies de femmes
Patrick Poirret
Pas moins de 38% du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes. Face à ce constat alarmant, le Procureur Général Patrick Poirret cherche à élaborer un dispositif destiné tout à la fois à empêcher le passage à l’acte et à sécuriser les femmes – et les enfants – en très grand danger. Un téléphone d’alerte de grand danger va ainsi être mis en place à titre expérimental. Voici comment ce dispositif a pu exister, faire ses preuves. Sa mise en place à fait l’objet d’une véritable politique de justice partenariale, tout à fait inédite en France. Aujourd’hui il va être généralisé à l’ensemble des départements.

(Coll. Antidotes, 14,5 euros, 140 p., décembre 2013) EAN : 9782343024745

LA CITOYENNETÉ AU FÉMININ
Maudy Piot
Le 11 avril 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir », célébrait son dixième anniversaire. Avec comme mot d’ordre : Femmes handicapées, citoyennes avant tout ! Voici une petite association qui a du mal non seulement à vivre mais à acquérir une visibilité dans un univers à dominante essentiellement masculine, qui bouscule les idées reçues, impose la présence des femmes handicapées au coeur de la société.

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M comme Marronnage : éloge de l’indocilité

— Par Dénètem Touam Bona —

 m_marronnageSi vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.

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Insultes envers Taubira : «C’est un racisme pur et dur, un racisme de peau»

taubira_gvtINTERVIEW
L’historien Pascal Blanchard revient sur les attaques dont la ministre est victime.

Des cris de singe, des bananes brandies, des dessins de guenon. «Je n’ai rien à dire à des personnes qui profèrent de telles paroles, qui sont je le rappelle, un délit.» Hier encore, interpellée sur les insultes racistes qu’elle essuie régulièrement, Christiane Taubira a rappelé sa ligne : ne pas surréagir sur les attaques à sa personne, mais s’inquiéter des paroles racistes proférées avec une impunité de plus en plus grande. Pascal Blanchard est historien, il a notamment codirigé la France noire en 2011 et la France arabo-orientale, qui vient de sortir aux Editions La Découverte.

Christiane Taubira est la cible d’insultes racistes de plus en plus brutales. Pourquoi ?
L’erreur serait de penser que cette brutalité n’existait pas avant. En réalité ce qui était invisible est rendu visible, un interdit a sauté. Des mots qui étaient il y a peu de l’ordre du scandale ou de l’interdit surgissent sur la scène publique : lors de manifestations ou dans les reportages télévisés. Ce qu’on entendait jusqu’alors dans les stades de foot – des cris de singe à l’entrée des joueurs sur le terrain, des phrases comme «il y a trop de Noirs dans l’équipe de France» – est dit désormais tout à fait ouvertement contre une ministre.

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ElokAnS de LaRose : n°56 Aktialité – parution du 2 septembre 2013

— Par Véronique LaRose —

elokans-360Ce 56ème numéro clôture l’aventure d’ELOKANS.

Cette newsletter aura été rédigée bénévolement de novembre 2006 à novembre 2008, puis d’octobre 2010 à septembre 2013. Avec ce support, j’ai tenté de relayer des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien.

J’espère qu’ELOKANS aura participé à la diffusion d’initiatives légitimes, portées par des personnes de

convictions. Je souhaite que ces actions continuent à être transmises via des vecteurs de communication décidés à soutenir cette émergence kréyol.

Je remercie ceux qui ont permis à ELOKANS d’exister par leurs encouragements, leur bienveillance. Véronique Larose – espwa@hotmail.fr

ASSOCIATIONS – INITIATIVES

L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES propose un programme dense –contacts : 89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71 76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org

memoireoutremer@wanadoo.fr Programme complet en ligne : http://www.outremer44.com

samedi 7 et dimanche 8 septembre : MEMOIRE D’OUTRE MER tiendra un stand sur le Festival « La Folie des Plantes »
vendredi 13 septembre à 19h : vernissage de l’exposition « Paroles en voyage » de Lahcen OUJDDI
vendredi 20 septembre à 20h : rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert
samedi 21 septembre de 15h à 16h30 : atelier de découverte et d’initiation à la calligraphie animé par Lahcen OUJDDI

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A propos du traitement réservé à Derek Walcott lors du colloque Aimé Césaire

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Hanétha Vété-Congolo
à
Monsieur Paul-Christian Lapoussinière
Président du Centre Césairien d’Etudes et de Recherches
Ducos, 97 224

Objet : Objection ferme au traitement pauvre réservé à Derek Walcott lors du colloque Aimé Césaire :
Œuvre et héritage, du 24 au 28 juin 2013

Monsieur,

Nous vous avons déjà adressé à l’écrit – donc pour marquer l’importance que nous accordons au geste et au sentiment – nos remerciements sincères concernant la tenue du colloque hommage à Aimé Césaire, Aimé Césaire : Œuvre et Héritage, s’étant déroulé à la Martinique du 24 au 28 juin 2013.

 

Il fallait qu’un tel colloque ait lieu pour la crédibilité et la cohérence intellectuelles et éthiques de la Martinique. La portée, politique, intellectuelle et philosophique de la poésie et des idées d’Aimé Césaire, étant implacablement indéniable et haute, ne pas célébrer le Poète scientifiquement, à la Martinique, en ce moment symbolique et signifiant de son centenaire, nous aurait sans aucun doute présenté, nous, Martiniquais, dans le royaume intellectuel et universitaire mondial, comme d’indignes, d’ingrats et d’exhilarants petits djendjen, vraiment, vraiment trop petits pour ce bien grand Père intellectuel.

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ElokAnS n°55 : Aktialité -parution du 5 août 2013

elokans-360ASSOCIATIONS – INITIATIVES

L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES
propose un programme dense –
contacts
89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71
76 57 / 02 40 69 07 50 –
memoire@outremer44.org
memoireoutremer@wanadoo.fr


Programme complet en ligne :
http://www.outremer44.com

fermeture jusqu’au 19 août
du 30 août au 1erseptembre : tenue d’un stand au 27ème Festival « les Rendez-vous de l’ERDRE »présentation :« un rassemblement entre le patrimoine maritime fluvial et les expressions du jazzrégional, national, international. Tout en déambulant parmi les villages associatifs e tculturels. » Informations : http://www.rendezvouserdre.com

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Entretien avec Aimé Césaire. Octobre 1961

Afrique (Paris, 1961), numéro 5, octobre 1961, pp. 64-67,

ISSN : 0568-174X

Cote Bibliothèque Nationale de France : FOL-JO-11121





cesaire-12Un noir prix Nobel ? Le journal suédois « Stockholmstridshingen » proposait voici quel-ques jours la candidature, M. Aimé Césaire, poète et député de la Martinique. L’anecdote serait de peu d’importance si elle ne révélait l’extraordinaire essor pris ces dernières années par la littérature noire d’expression française.

Aimé Césaire est, avec Léopold Sédar Senghor, le représentant le plus illustre de cette littérature et son œuvre, pour difficile qu’elle soit parfois, est déjà largement diffusée dans le grand public. Mais qui est-il ?

Né en 1913 à Basse-Pointe, Martinique, Aimé Césaire a vécu dans son île là vie de tous les petits Martiniquais. Dès les bancs du lycée, il écrit des vers, maladroitement, il « taquine la Muse, comme tout le monde », peu satisfait d’ailleurs des résultats. « Mais, dit-il, lais-sons mon enfance, elle n’a pas eu d’importance pour moi. Tout a vraiment commencé lorsque j’ai décidé de faire l’agrégation de lettres à Paris. Alors que la pensée de l’exil attristait la plupart de mes camarades de classe, elle me réjouissait : Paris, c’était une pro-messe d’épanouissement ; en effet, je n’étais pas à mon aise dans le monde antillais, monde de l’insaveur, de l’inauthentique.

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De l’essence à la violence.

—Par Jacky Dahomay —

penseur

Beaucoup de tapage, ces jours-ci en Guadeloupe, concernant le prix de l’essence ! Il est sans doute légitime de se battre contre la vie chère et de se concentrer sur le prix de l’essence. Cela dit, attention tout de même à ce que pour nous, Antillais, l’essence ne précède l’existence.

En parodiant cette expression célèbre de Sartre, nous voulons rappeler ce que déclaraient Edouard Glissant et d’autres intellectuels antillais, lors des événements de 2009, sur « les biens de haute nécessité ». Nous avons la nette impression que, depuis quelques temps, c’est la hiérarchie même des biens qui se trouve bouleversée sinon mise tête en bas. Quand nous parlons d’ « existence », nous faisons référence à l’existence collective. Celle-ci, comme toute réalité humaine, ne peut avoir une essence définitive, une substance établie une fois pour toutes. Voilà pourquoi Sartre disait que, pour l’homme, « l’existence précède l’essence ». Il n’existe donc ni une « guadeloupéanité » ni une « martinicalité » essentielles ou substantielles, définies une fois pour toutes et pouvant guider notre action, comme pourrait le supposer un nationalisme simpliste.

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Aimé Césaire à la Gare Saint-Lazare

 

Par Raymond Destin, membre de l’association des Amis d’Aimé Césaire d’Ile de France —

 

C’est un vendredi, le 9 octobre 1931 que Aimé Césaire débarque du train venant du Havre. Il revient d’une traversée maritime à bord du bateau « le Pérou », qui a commencé en Martinique, 15 jours plus tôt, le 24 septembre, pour rejoindre Paris où il est inscrit au Lycée Louis Le-Grand.

A la cinéaste Euzhan Palcy, il confia plusieurs années plus tard, que ce fut à la Gare St Lazare qu’il vécut son premier contact avec les Français. Mais au lieu d’y trouver des blancs, il découvre avec étonnement l’importance de la communauté antillaise. « De foule, dit-il, il n’y avait que nos compatriotes, tous venaient accueillir ceux qui arrivaient et que le train amenait à la Gare Saint-Lazare(…) ; la gare était un point de ralliement extraordinaire et on rencontrait là des gens qu’on n’avait pas vu depuis vingt ans, depuis trente ans… »

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Festival d’Avignon : l’édition 2013 s’annonce comme un tournant

 La Fabric’A : un lieu de répétitions et de résidence pour les artistes du Festival d’Avignon

Défendue par Hortense Archambault et Vincent Baudriller dès leur premier mandat de directeurs, la construction d’un lieu de répétitions et de résidence, destiné aux artistes invités à créer des spectacles pour le Festival d’Avignon, est un élément clé du développement de ce dernier. Ce projet devient aujourd’hui réalité sur une parcelle de terrain située à l’intersection des quartiers de Monclar et de Champfleury, mise à disposition par la Ville d’Avignon.
Ce lieu, destiné à fabriquer des spectacles pour le Festival d’Avignon, a été baptisé la . Il a été dessiné par l’architecte Maria Godlewska, désignée en septembre 2011 par un jury présidé  par Louis Schweitzer. Le Festival d’Avignon en assure la maîtrise d’ouvrage, assisté de Citadis. Les travaux débuteront en mai 2012 pour une livraison en juin 2013

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Un feu d’artifice lancera la 67e édition du Festival d’Avignon, qui aura lieu du 5 au 26 juillet. Il sera tiré par le Groupe F, qui embrasera la FabricA, la nouvelle salle voulue par les co-directeurs, Hortense Archambault et Vincent Baudriller.

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Pedro Pablo Rodríguez : Nous serons toujours des apprentis de José Martí

par Susana Méndez Muñoz

 

—Le Dr. Pedro Pablo Rodríguez, Prix National d’Histoire et des Sciences Sociales, une des personnalités à qui est dédiée la Foire International du Livre a été le protagoniste de l´espace « Encuentro con », qui a eu lieu récemment dans le Pavillon Cuba, dans le cadre du programme de l´événement littéraire.

L´espace a été mené comme d´habitude par la journaliste Magda Resik, laquelle a présenté l’invité comme « vital au moment d’évaluer, de connaître et d´approfondir l’oeuvre de l´Apôtre de Cuba ».

Une fois de plus le pouvoir de séduction des paroles de Pedro Pablo s’est fait ressentir quand, durant à peu près deux heures, l´historien a parlé avec tous les présents de son thème favoris et à qui il a dédié une grande partie de sa vie : l’oeuvre de José Martí.

L’illustre chercheur principal, qui est venu à Martí enfant grâce à une lecture de l’Edad de Oro par sa mère, a offert une intéressante exposition sur les travaux de l´Édition Critique des Œuvres Complètes, qu’il dirige depuis 1993, précisant que c´est un travail très compliqué à cause de l´utilisation particulière de la ponctuation et la calligraphie de Martí, parmi d’autres raisons.

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Année du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire : un lancement réussi au lycée Schoelcher

— Par Roland Sabra —

Il était un peu plus de 18 heures vendredi 25 janvier 2013 dans ce qui fut la salle de classe d’Aimé Césaire au lycée Schoelcher quand a débuté la première manifestation organisée dans le cadre de la commémoration du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire. Après l’allocution de bienvenue de Raymond Alger, Proviseur, la centaine de participants s’est dirigée selon un parcours de pas blancs dessiné au sol vers le vernissage d’une fresque réalisée par deux élèves grapheurs et intitulée « Word Power. On y voit en position centrale la tête du poête et une bulle de bande dessinée avec une pensée. «une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation DECADENTE »

La petite troupe est ensuite allée d’un pas lent vers la salle de théâtre, Aimé Césaire, du lycée. La compagnie Téat’Lari y donnait «  Paroles et silences » . Des interventions qui précédèrent le spectacle on retiendra celle de Yves Bernabé, IPR de lettres, qui exprima le vœu pieu que cette année du centenaire soit l’occasion de lire ( vraiment?)

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Ouverture de l’année Césaire

—Par Selim Lander. —

L’année Césaire a commencé. Après la reprise par Hervé Deluge de son Gueuleur (voir l’article de Roland Sabra), voici Paroles et Silences conçu et mis en scène par José Alpha. Jean-Claude Duverger interprète des textes des « classiques » de la Martinique (Ménil, Lucrèce et bien sûr, et surtout Césaire lui-même) et au-delà (Amadou Hampaté Bâ et Khalil Gilbran).  Après un prologue en voix off, J.-Cl. Duverger ne quittera plus la scène, ni la parole – à l’exception de deux intermèdes assurés par cinq jeunes danseurs et danseuses du groupe Mouv’men Danc’z (sic). L’accompagnement musical, très efficace, est assuré par le percussionniste Christian Charles, bien connu du public martiniquais, accompagné cette fois par Michel Beudard qui a su tirer de son saxophone des accents mélancoliques bien en rapport avec la situation du personnage joué par J.-Cl. Duverger. Lequel personnage, armé d’un balai et d’une poubelle, est en effet chargé du nettoyage d’une gare parisienne. En fond de scène, une vidéo de Raphaël Thine donne à voir les mouvements des trains et des passagers.

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Le théâtre s’invite au Banquet de Platon

Si Platon a écrit toute sa philosophie sous la forme de dialogues, transformer ce théâtre des idées en spectacle vivant impose une véritable épreuve dramatique. Derrière chaque mot, le metteur en scène doit déceler (ou inventer) une intention, une situation, des non-dits… Bref, élaborer le sous-texte qui, sur scène, en dit plus long que les paroles échangées ; cet ensemble de signes qu’on appelle théâtralité. Au contraire, s’en remettre aux seules idées philosophiques, se réfugier derrière la force (si grande soit-elle) des sujets traités par Platon, c’est renoncer à tout projet véritablement scénique, et condamner le spectateur au plus opaque des ennuis.

Récemment, au Studio Théâtre de la Comédie Française, le metteur en scène Jacques Vincey avait tenté de faire spectacle à partir du Banquet, l’un des textes fondateurs de Platon, consacré à l’amour. Assis derrière une longue table sombre, trois comédiens vêtus de noir récitaient leurs « discours » avec talent, sans doute, mais comme si ces paroles étaient suspendues en l’air, indépendamment de tout engagement du corps et des âmes. Malgré l’important travail de coupes effectué sur le texte, l’heure et quart de spectacle nous avait parue interminable.

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Soirée mi-figue, mi-raisin au Martinique Jazz Festival 2012

— par Roland Sabra —

_Le 29 novembre le Martinique Jazz Festival programmait en première partie « Bélénou » de Edmond Mondésir et Chengetai en deuxième partie. « Bélénou » que nous n’avions pas vu sur une scène du CMAC-Atrium depuis dix-huit mois confirme tout le bien que nous disions déjà de lui. Intelligence d’un dialogue permanent entre l’ hier et l’aujourd’hui de la Martinique tant sur le plan des textes que sur celui des sonorités musicales. Mais ce n’est pas tout ! Il y a aussi la valorisation d’une transmission de génération à génération, sans qu’il s’agisse d’une reprise à l’identique de ce qui a été légué. Non il y a appropriation de valeurs qui du fait de leur passage se trouvent transformées tout en étant fidèles à ce qu’elles étaient. L’art d’une trahison fidèle. Qu’Edmond Mondésir ait invité sur scène Félix Casérus en est l’illustration la plus forte. Le tableau concrétisait ce qui semble être l’essentiel de son propos être trait d’union entre la génération qui pousse aux portes des compositions et celle qui leur a données si ce n’est naissance, au moins la célébrité qui leur sied.

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Durant 2 mois, 3 expositions majeures en Martinique

 

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Carte de Martinique, œuvre de l’artiste  Hervé Beuze

 

Par Sophie Ravion d’Ingianni

3 expositions majeures marquent la scène artistique contemporaine de la Martinique durant les mois de novembre et décembre 2011. Art contemporain de la Caraïbe à L’Hôtel de Région à Fort de France (Cette exposition a été décrochée au bout de 4 jours ???); Horizons insulaires à la Fondation Clément au François, visible du 28 octobre au 4 Décembre 2011 et, Caraïbe expansion au Centre Culturel de Rencontre Fonds Saint-Jacques à Sainte-Marie, du 20 novembre au 13 décembre 2011.

Ces 3 expositions offrent un tableau de l’art actuel sous la forme d’une mosaïque de cultures et de situations. Sont présentés au total 38 artistes qui – dans une vaste géographie de pratiques artistiques, de propos « contextualisés » et de démarches engagées – embrassent et effectuent des rappels essentiels sur l’histoire, les religions, les économies, les politiques, les paysages et les esthétiques singulières de leur île.

La première manifestation : Art contemporain de la Caraïbe a eu lieu à L’Hôtel de Région à Fort de France.

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La pratique écrite du créole haïtien, entre fiction et diction. * Tèks envante, tèks lide ak tèks tradwi !

Par Jean-Durosier DESRIVIERES

En dehors d’autres outils sans doute de grandes valeurs, les haïtiens disposent, de façon légitime et légale, de deux langues – le créole et le français – pour investir pleinement leur imaginaire. A l’instar des vrais bilingues se permettant de passer d’un territoire linguistique à l’autre sans failles, notamment sur le plan oral, je m’autorise un exercice similaire dans ce texte (ainsi commandé), dépourvu pourtant de tout esprit démagogique et de toute sensibilité au quota. En ce sens, je ne saurais ignorer mon adhésion aux concepts et notions largement mis en valeur par Robert Berrouët-Oriol dans ce lumineux ouvrage collectif (autres collaborateurs : Darline Cothière, Robert Fournier et Hugues St-Fort), d’une extrême rigueur méthodologique, qu’il a coordonné : L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions [1] , lequel fait l’éloge de la francocréolophonie haïtienne et propose une convergence linguistique dans l’enseignement et la pratique des langues au pays. J’y reviendrai.

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La création théâtrale à la Havane: Espace de renouveau de la réflexion identitaire cubaine

 

Alvina Ruprecht[1]

 

Le hasard a fait que j’ai pu voir les œuvres de trois metteurs en scène lors d’un séjour récent à la Havane. Leur manière d’aborder des questions concernant l’identité cubaine – de nouveaux rapports avec les traditions afro-cubaines, la discussion sur l’identité sexuelle et les possibilités artistiques d’un renouveau des sources de la pensée révolutionnaire – a révélé l’importance grandissante de la pratique théâtrale en tant qu’espace de réflexion sur les rapports entre l’individu et la société cubaine en général.

Eugenio Hernandez Espinosa, l’auteur de Maria Antonia, un classique contemporain de la littérature dramatique cubaine, a eu la gentillesse de m’inviter à une répétition de sa nouvelle mise en scène de son œuvre. L’événement a eu lieu au théâtre City Hall, siège de sa troupe le Teatro Caribeño de Cuba. Créée en 1967 par le regretté Roberto Blanco (le Grupo nacional el Taller dramático, devenu le Teatro Irrumpe), la production originale de Maria Antonia a représenté Cuba à la première édition du Festival des Amériques à Montréal (1985). Restée gravée dans la mémoire des artistes de l’époque, elle est devenue un événement mythique dans les annales théâtrales cubaines.

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Recension du roman de Yann Garvoz :Plantation Massa-Lanmaux

 

par Michèle Bigot*,

–__-

Flagellation d’une femme esclave. Surinam. 1770

–Plantation Massa-Lanmaux est le premier roman d’un jeune écrivain qui ne manque pas de verve. La dimension romanesque de cet ouvrage le dispute à sa fibre poétique et à sa force réaliste.

L’originalité de l’ouvrage consiste avant tout dans le contexte qu’il met en place ; l’univers est celui d’une plantation dans une des îles de Guadeloupe à la veille de la révolution. Dans ce cadre propice à tous les débordements, vont s’affronter les idéologies progressiste et conservatrice autour des enjeux moraux et matériels spécifiques de l’exploitation des esclaves dans une économie de plantation. Chacun de ces courants de pensée est incarné par les deux protagonistes, père et fils, M de Massa et son fils Donatien. Celui-ci est le digne héritier du divin marquis dont il porte le prénom, épigone aussi ambigu que son maître, comme lui philosophe des lumières, anticlérical, athée, porteur des idées de progrès et comme lui porteur d’un érotisme associé à des actes impunis de violence et de cruauté (fustigations, tortures, meurtres, incestes, viols, etc.). Celui-là incarne une figure de maître débonnaire et hypocrite, surtout versé dans un scientisme mathématique (nouveau d’Alembert exploitant les données du calcul infinitésimal) qui fait bon ménage avec le clergé tant que celui-ci protège ses intérêts d’esclavagiste.

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« Plantation Massa-Lanmaux », de Yann Garvoz

par Michèle Bigot

Recension du roman

 

–__-  

Flagellation d’une femme esclave. Surinam. 1770

 

Plantation Massa-Lanmaux est le premier roman d’un jeune écrivain qui ne manque pas de verve. La dimension romanesque de cet ouvrage le dispute à sa fibre poétique et à sa force réaliste.

 

L’originalité de l’ouvrage consiste avant tout dans le contexte qu’il met en place ; l’univers est celui d’une plantation dans une des îles de Guadeloupe à la veille de la révolution. Dans ce cadre propice à tous les débordements, vont s’affronter les idéologies progressiste et conservatrice autour des enjeux moraux et matériels spécifiques de l’exploitation des esclaves dans une économie de plantation. Chacun de ces courants de pensée est incarné par les deux protagonistes, père et fils, M de Massa et son fils Donatien. Celui-ci est le digne héritier du divin marquis dont il porte le prénom, épigone aussi ambigu que son maître, comme lui philosophe des lumières, anticlérical, athée, porteur des idées de progrès et comme lui porteur d’un érotisme associé à des actes impunis de violence et de cruauté (fustigations, tortures, meurtres, incestes, viols, etc.).

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« Agôn » de l’irritante Jandira Bauer

–par Roland Sabra —

Jandira Bauer est une metteure en scène irritante. Elle est capable de mise en scène de très grande qualité comme « Psychose 4.48 » de Sarah Kane dont on ne dira jamais assez qu’elle supportait le regard avec ce que les plus grands du théâtre européen en ont fait, notamment Claude Régy et Isabelle Huppert. Excusez du peu. Dommage que si peu de monde en Martinique ait pu s’en rendre compte. Peut-être un manque de repères pour faire le rapprochement ou la comparaison ? Alors pourquoi est-elle si irritante ? Parce que comme tous les artistes qui ont une vision précise de leur travail elle peut verser si ce n’est dans le maniérisme, tout au moins dans une répétition forcenée de tics, d’automatismes de mise en scène qui une fois qu’ils ont été repérés deviennent précisément irritants.

La sensualité, l’érotisme, la sexualité occupent une place importante dans son travail. Elle nous dit par là que nous sommes des êtres de désirs, de passion, de violence, que la jouissance à partie liée à la mort, en d’autre termes qu’Éros fait parfois bon ménage avec Thanatos.

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Cinéma caribéen au CMAC

 Par Selim Lander.

En cette fin du mois de janvier, le CMAC proposait une sélection de film caribéens. On se plaint à juste titre en Martinique de n’avoir pas avec la Caraïbe toutes les relations que la géographie semblerait devoir dicter. La proposition était donc bienvenue. On ne conclura pas pour autant, après avoir visionné les films inscrits au programme, que le cinéma caribéen est proche d’atteindre la maturité.

Nom Tew, le court métrage dominicais qui ouvrait le programme semblait s’étirer bien au-delà de ses 9 minutes. Un jeune homme – certes musculeux à souhait – qui se promène dans la forêt, s’arrêtant ici pour pêcher quelque écrevisse, ou là pour déterrer du manioc, cela fait un argument un peu juste. Un unique protagoniste, réduit à un rôle muet, cadré par une caméra instable qui restitue une image sautillante et floue : la robinsonnade devient très vite lassante.

Le film qui suivait, Jab – the blue devils of Paranim, nous venait de Trinidad, une île connue pour la magnificence des ses groupes carnavalesques. Si les « diables bleus » s’inscrivent dans cette tradition carnavalesque, les attirails de ceux qui étaient présentés dans Jab étaient plus qu’indigents.

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