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La réserve parlementaire, instrument légal du clientélisme politique

— par  Yves-Léopold Monthieux —

La moralisation de la vie politique sur fond de l’affaire Fillon a été l’argument déterminant de la dernière campagne présidentielle. Elle a trait aux rapports des élus à l’argent public et concerne plus particulièrement les députés et les sénateurs. Il en est résulté le triomphe à l’élection présidentielle de celui qui incarnait les promesses de changement des mœurs politiques et une arrivée massive de nouveaux députés. Cependant, maintenant que ces derniers sont sous la douche des privilèges, leur ardeur s’est émoussée. Ils ne sont plus pressés de les supprimer. Mieux,  ces mesures auraient, selon eux, des vertus qui ne leur seraient pas apparues jusque-là. Notons que la première victime de la moralisation est le ministre qui avait été chargé de rédiger la loi.

Ainsi, le professeur Bernard Debré vient confirmer la vocation essentiellement clientéliste de la dotation parlementaire qui permet à chaque député de saupoudrer son électorat. Chaque aide financière accordée à une association, di-il, donne lieu à des  remerciements publics où les qualités du bienfaiteur sont soulignées, autant que possible devant les caméras de télévision.

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La RDLM ne doit pas être le J.O. de la CTM !

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Il est salutaire que la presse relève la défaillance incontestable qui a conduit à l’abandon d’archives scolaires dans les locaux à détruire du Lycée Schoelcher. Mais il n’est pas normal qu’elle laisse dire ou suggérer que la Collectivité territoriale de Martinique puisse en porter la responsabilité. En effet, il est impossible à tout esprit averti d’ignorer que les auteurs d’une telle faute ne peuvent être recherchés qu’au sein de l’administration du lycée. Même si la Martinique était indépendante c’est cette administration qui serait responsable.
En revanche, la RLDM est la radio d’un parti politique, laquelle porte donc une parole militante. Il n’est pas normal que ce vecteur partisan soit considéré comme le journal officiel de la Martinique qui, chaque samedi, porterait la parole de la collectivité. Le président de la CTM s’honorerait en prenant congé de la radio de son parti durant sa mandature, sauf en période électorale. D’ailleurs, une décision de ce genre aurait de la gueule. De même, les alliés du MIM, du Gran Sanblé et de Ba péyi-a an chans, que la parole et le comportement du président engagent, feraient preuve de responsabilité et de non-complicité en invitant ce dernier de se remettre sur les rails de la démocratie au nom de laquelle ils ont été élus.

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Adieu, Émile Désormeaux, mon Ami.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ce samedi de week-end de la Fête des Mères, il est seize heures trente, dix-sept heures. Je me retrouve au quartier Grand-Case chez mes amis Patrice et Sylvia, dans leur jardin. Nous sommes tout à coup attirés par deux silhouettes qui avancent plutôt gaillardement sur la voie intérieure du quartier, peu passante. Plus surprenant, je suis interpellé par les gestes appuyés de la main en notre direction, de l’un d’entre eux, souriant, en qui je crois reconnaître Émile Désormeaux.
C’est bien lui. Émile habite non loin. Je le sais malade.
Dans un instant d’inconscience je suis épaté qu’il me reconnaisse, surtout à une telle distance. Je me précipite vers lui, l’entoure de mes bras. Puis, ramené à la réalité, je lui fais une bise sur le front et, réprimant une larme, invite les deux hommes à poursuivre la promenade.
Il nous quittera le surlendemain.
En réalité, ses beaux gestes et ses sourires étaient destinés à tous. N’étaient-ce pas ses derniers adieux au Monde ?
  

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Zéro ministre : la Martinique tient à son record !

— Par Yves-Léopold Monthieux —

En permettant à l’un de ses enfants de devenir ministre de l’Etat français, la Martinique aurait-elle peur de perdre sa pureté identitaire ? L’identitarisme serait-il aussi fragile que les idéologies défaillantes auxquelles il a succédé ? Par ailleurs, n’ayant jamais fait la révolution et n’ayant aucun héros connu comme sa sœur, la Guadeloupe (Delgrès), et sa cousine de référence, Haïti (« la première république nègre »), il ne resterait plus à la Martinique qu’à donner, par ci par là, quelques coups de menton, dans l’espoir de faire trembler l’ancien, que dis-je, le néo-colonisateur.
En effet, c’est à celui qui coupera la tête de la statue de Joséphine ; c’est à qui expliquera que sans les incidents du 21 mai 1848, l’abolition n’aurait pas été décidé 3 mois plus tôt, en février 1848, et signé le 27 avril 1848, le mois précédant celui du jour de gloire. Tuer en effigie une impératrice, assassiner le système esclavagiste une fois qu’il y a été mis hors d’usage, ces morts impossibles sont l’apanage des révolutionnaires martiniquais qui sont aussi virtuels que leurs actes manqués.

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La droite et la gauche entre 1946 et 2011

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ce n’est pas la première fois que […] [ Raphaël Confiant ] affirme, ce que je réfute, l’assertion que la droite a été au pouvoir sans partage pendant 40 ans. Cela m’étonne de la part d’un témoin aussi scrupuleux de notre temps. De 1946 à 1958, le pouvoir était aux mains de la gauche, aussi bien en France qu’en Martinique. La droite n’avait pratiquement aucune existence en Martinique où la SFIO et le Parti communiste se partageaient le pouvoir. Il est vrai que ceux qui ont porté la départementalisation ont à ce point échoué à faire évoluer leur enfant que dès 1957 sont apparus les concepts d’autonomie puis d’indépendance. Le Réunionnais Paul Vergès l’a assez bien décrit dans sa conversation avec Césaire, en 2006. La Droite n’a été au pouvoir que de 1958 à 1981. C’est pendant ces 22 ans que la départementalisation a été mise en place. Pratiquement aucun des apports de cette période n’a été supprimé, à l’exception notable du BUMIDOM. Sauf que les jeunes s’en vont tout seuls à un rythme bien supérieur qui conduit, fait sans précédent, à une diminution de la population.

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Le président Emmanuel Macron devra éviter la « chienlit »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Les 9 et 10 janvier, en deux tribunes successives parues, ici et là, notamment sur mon mur, j’avais posé la question suivante : « Macron aura-t-il un destin national ? ». Au vu de l’évolution des évènements, j’avais, fin février, soumis ces articles à la presse pour une parution commune. La question n’était pas totalement idiote puisque 3 mois plus tard, c’est Macron lui-même qui répond à mon interrogation en se faisant porter au sommet de l’Etat par le peuple français. Non seulement il a eu un destin national, celui-ci a été plus précoce que prévu.

Ma question pouvait paraître prétentieuse à un moment où tous les observateurs regardaient de haut celui qui voulait devenir le plus jeune président de la république française. Au point qu’au lendemain de ma tribune du 9 janvier 2017, pour répondre à certaines critiques, je dus ajouter une suite. Il est vrai que la mise en perspective des faits politiques n’a guère droit de citer en Martinique, le délayage du connu et les ressucées de l’archiconnu étant plus confortables. J’ai pris la voie de l’analyse en essayant de prévoir l’avenir avec des risques d’erreur assumés.

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Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Alfred Marie-Jeanne ira voter samedi à l’élection présidentielle. Il ne met pas son mouchoir dans sa poche car il l’a perdu depuis longtemps. Pour l’histoire, rendez-vous est donné à la presse ce samedi 6 mai 2017, jour de l’élection, à une heure précise à son bureau de vote de Rivière-Pilote. Rarement on aura vu un atterrissage politique à ce point porté en fanfare. Ce sera bien entendu le point fort de la journée électorale. Juste, peut-être, avant le score de Marine Le Pen en Martinique que le geste du Président devrait pousser à la baisse.
 

Que de chemin parcouru et, dans son sillage, que d’adeptes inconditionnels malmenés ! Parti de la SFIO en 1971, Alfred Marie-Jeanne revient au point de départ. Il rejoint donc le front républicain français qu’a refusé Mélenchon au terme d’un tour complet de l’échiquier politique martiniquais duquel il tire néanmoins le titre d’homme vertical. Une performance quasi-inégalable.

C’est d’abord le crescendo révolutionnaire : tour à tour socialiste départementaliste, autonomiste pro-PPM (« la parole au peuple »), indépendantiste (MIM), anti-élections présidentielles, anti-élections européennes (« voici le loup !

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Cinquième République : après la cohabitation, la coalition majoritaire?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

En 2018, la Cinquième république aura rattrapé en longévité la Troisième, 70 ans. Sans doute, a-t-il fallu apporter des ajustements à la constitution de 1958. A ce titre, la classe politique eut parfois la main lourde, notamment lors de l’instauration du quinquennat. Ainsi, depuis une trentaine d’années, à la veille de chaque élection présidentielle, des projets de changement de république sont annoncés. Et pourtant, née dans la crise de l’Algérie, la loi fondamentale a montré l’étendue de ses ressources à faire face aux crises politiques. Cette revendication récurrente sert souvent aux candidats à masquer leurs insuffisances. Mais jamais les contours d’une nouvelle constitution n’ont jamais été vraiment esquissés.

Le président de la république, la clé de voûte de la constitution de 1958

La formule est juste : le président de la république est la clé de voûte de la constitution de 1958. Cette disposition essentielle vient en réaction à l’instabilité chronique du pouvoir exécutif sous la 4ème république. Le président de la république n’avait alors qu’une fonction représentative que Charles de Gaulle avait brocardée dans sa célèbre expression « inaugurer les chrysanthèmes ».

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Le Front national : à l’origine ou réceptacle du racisme martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Observant les récentes positions du comité « Marine déwo », je posais dernièrement la question de savoir ce qu’avaient prévu les partis politiques et leurs dirigeants dans l’hypothèse de la victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle. Et ce qu’ils comptaient entreprendre pour combattre la candidate du Front national. Mais personne n’attend vraiment de réponse à ce genre d’interrogations, ce qui atteste du manque d’intérêt pour un sujet qui ne compte pas pour la réélection des élus.
On peut aisément imaginer qu’une fois passée l’élection présidentielle, qui mesure tous les cinq ans le niveau de progression du lepénisme en Martinique, en donnant lieu à des surprises bien plus affichées que sincères, les autruches officielles continueront de mettre la tête dans le sable. Puisque l’identitaire martiniquais s’est substituée avec son sac de nœuds idéologiques à la plupart des mots d’ordre traditionnels, ils resteront vigilants à relever les outrances verbales venant d’ailleurs et à faire la leçon aux autres. Mais le phénomène domestique ressurgira toujours et, si l’on ne prend garde, éclatera au visage des politiques et des martiniquais, en général.

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« L’opposition ne sert à rien » : Et si Jean-Claude Duverger avait raison ?

— Yves-Léopold Monthieux —
Les démocraties sont ainsi faites que pour les rendre efficaces il convient de leur apporter des corrections. Celles-ci confinent parfois à des entorses. Au sein des assemblées, certaines mesures défavorables à l’opposition aident à la stabilité de la majorité qui est rarement majoritaire en voix. L’un des soucis des démocraties concerne l’étendue des artifices qui sont utilisés pour les faire fonctionner, lesquelles sont nécessairement injustes pour les minorités. De sorte que le degré de démocratie d’une institution peut se mesurer à l’aune du sort réservé aux élus de l’opposition. Ainsi donc, on peut comprendre que les opposants de l’assemblée de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) se plaignent de la situation qui leur est faite. Cependant, l’actuel statut de l’opposition n’est-elle pas celle qu’avait voulue la majorité des élus, en particulier ceux qui ont inspiré la rédaction des statuts de la CTM ?
La récente tribune de Serge Letchimy le confirme, la désertion des bancs de l’assemblée par les élus d’EPMN est une décision qui vient d’en haut. De sorte que l’ « entier soutien » que le président du PPM dit apporter à son ami, le leader de l’opposition de la CTM, relève du pur euphémisme.

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Le Parti progressiste martiniquais, victime de son inexpérience de la défaite électorale

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Jamais depuis la création de la première assemblée de la Martinique, le conseil général, il y a 200 ans, une opposition aussi virulente ne s’était manifestée entre la minorité et la majorité. L’opposition vient de refuser de siéger à la dernière assemblée plénière pour dénoncer le sort à ses yeux antidémocratique qui lui est réservé au sein de l’hémicycle. L’ouverture des séances plénières à un public indiscipliné n’arrange pas les choses. Le maire de Ducos, conseiller territorial, l’une des dernières prises électorales, d’avant décembre 2015, de Serge Letchimy n’a pas craint de se donner en spectacle. Seul sur les bancs de l’opposition EPMN, c’est une singularité qui n’est pas sans rappeler cette élue qui, le jour même de son arrivée à la région, refusait d’occuper la place qui lui avait été réservée, à côté de ses colistiers. Combien de temps faudra-t-il à Charles-André Mencé pour frapper à la porte du Gran sanblé pou ba péyi-a an chans ? La majorité de la CTM serait-elle prête à l’entendre ?
Il fut une époque où rien n’entamait la solidarité du parti de Trénelle.

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Guyane – Martinique : il n’y aura pas de responsabilité politique sans le courage des élus et l’effort des populations

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Et voilà que la question institutionnelle s’invite au débat guyanais. En dépit de l’ampleur des mécontentements et de la présence du drapeau guyanais au cours des manifestations, il était apparu que les revendications s’inscrivaient dans le strict cadre d’appartenance à la république française. Les déclarations des communicants des « 500 frères » ne tarissaient pas de références à leur condition de Français. Devant l’échec des négociations une nouvelle revendication s’ajoute donc au cahier des doléances : la reconnaissance à la Guyane d’un nouveau statut politique. On est mal renseigné sur cette nouvelle donne, mais s’il s’agit d’un réflexe de dépit dû au moindre succès de la démarche, son expression était inévitable. En effet, ce n’est pas en deux ou trois jours, loin des bases du pouvoir de décision, que des sujets qui appellent une grande expertise et des accompagnements budgétaires significatifs, que des solutions définitives au problème soient proposées sans que le gouvernement ne soit accusé de démagogie. Par ailleurs, pour les partisans du progrès dans la République l’éruption guyanaise se produit au pire moment du calendrier politique, à moins d’un mois d’échéances électorales qui pourraient faire vaciller la 5ème République.

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En Guyane tout est vu, entendu et connu, sauf la solution

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Plus d’habilitations, plus de responsabilité, comme entendu de la bouche d’un sénateur guyanais, ne changeront pas grand chose à l’affaire, les pouvoirs locaux n’ont pas démontré leur aptitude à mieux faire que l’Etat lorsque l’occasion leur est donnée. Et puis, comme le dit un observateur guyanais, personne ne parle d’autonomie ou d’indépendance. Pour sa part, traduisant sans doute l’opinion dominante, un député ne cache pas son impuissance. Il ne voit pas, dit-il, comment les choses peuvent se régler. Donc pas de proposition autre que sectorielle : sécurité d’abord, santé, école, etc… la norme, en quelque sorte. Ce sont les désidératas auxquelles s’ajoutent, comme pour faire couleur locale, des susurrements identitaires.

Evidemment, les Guyanais auront des satisfactions et la grève générale sera levée comme toutes les précédentes. Mais quelles satisfactions et pour combien de temps ? Ils obtiendront des moyens nécessaires pour affronter les difficultés présentes qu’on peut résumer par un gros chèque. La situation de la Guyane ne sera pas réglée pour autant.

Car fondamentalement, (pourquoi se le cacher ?) c’est l’existence d’une Guyane française qui fait problème, en raison de son niveau de vie et de démocratie qui alimente des convoitises au sein des populations voisines, mais que les Guyanais, en tant que citoyens français assumés, entendent conserver, améliorer ou, à tout le moins, ne pas voir se détériorer.

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Disparition du père de la région monodépartementale

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Quelle empreinte aura laissé Emmanuelli sur le parti socialiste ? C’est la question posée ce matin après la disparition de l’ancienne figure du parti socialiste. Au moment où le passé de banquier d’un candidat à l’élection présidentielle anime la controverse, on rappelle que le dignitaire socialiste avait eu, lui aussi, de hautes responsabilités à la banque Rothschild avant d’embrasser une longue carrière politique. Sa réputation d’homme de gauche ne s’en sera trouvée nullement altérée. On pourrait également évoquer la condamnation judiciaire de l’ancien trésorier du Parti socialiste, sans pour autant lui reprocher sa probité personnelle. Mais pour un Martiniquais, le nom d’Henri Emmanuelli devrait avoir une consonance particulière.
En effet, s’il est vrai que le ministre de l’intérieur de l’époque, Gaston Defferre, est considéré en France comme le père de la décentralisation, c’est son jeune secrétaire d’Etat aux DOM, Henri Emmanuelli, qui a porté à bout de bras la régionalisation en outre-mer. L’étape inoubliable est la réaction de ce dernier suite au rejet par le conseil constitutionnel de son premier projet institutionnel qui consacrait le remplacement du département par une collectivité élue à la proportionnelle.

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Le TCSP se termine comme il avait commencé : par une menace européenne !

— par Yves-Léopold Monthieux —

On se souvient qu’au premier trimestre de l’année 2003, une réunion d’urgence des élus du conseil général et du conseil régional avait été fixée par le préfet Michel Cadot. Il s’agissait de répondre aux exigences de l’Europe qui trouvait long le temps de réaction des élus martiniquais à sa décision à prendre une part financière déterminante à la construction du projet de TSCP. En effet, la date limite pour la mise en place des procédures approchait et seul le préfet, apparemment, s’en était aperçu. Afin de déclencher les opérations, sous peine d’annulation du projet, le représentant de l’Etat prit l’initiative de réunir en toute hâte à la préfecture les élus des deux collectivités. La salle Félix-Eboué avait été préparée et équipée pour la circonstance du matériel de sonorisation et de projection nécessaire.

La séance allait débuter quand le président de la région prit la parole pour indiquer l’incongruité, selon lui, de la présence des élus martiniquais dans les locaux de l’Etat pour l’organisation de cette importante rencontre des élus martiniquais. Il invita sur le champ ses collègues des deux collectivités à se transporter au conseil général, à quelques centaines de mètres, pour continuer la séance de travail.

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Les partis politiques martiniquais doivent-ils ignorer Marine Le Pen ?

— ParYves-Léopold Monthieux —

Dans la chronique publiée sur divers supports, le 30 novembre 2015, je posais la question suivante : Que feront les martiniquais si Marine Le Pen devient présidente de France ? Je disais « des hommes politiques martiniquais, [qu’] ils seraient bien inspirés de se pencher sur la perspective de l’arrivée au pouvoir du Front national qui, comme l’explique l’historien François Durpaire, ne peut plus être considérée comme une vue de l’esprit. L’avenir de la Martinique mérite mieux qu’une ruée vers l’aéroport Aimé Césaire pour s’opposer à la descente de l’avion d’une présidente de la république ».

Nous sommes en mars 2017. « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ». Cette citation pourrait s’appliquer au rapport de Marine Le Pen aux Antillais. Si cette dernière n’est pas venue aux Antilles, des Antillais sont allés à elle, à la Foire agricole de Paris, où ils lui ont offert l’un des meilleurs accueils. Aux résultats de la prochaine élection présidentielle, il sera possible de mesurer le nombre d’électeurs martiniquais approuvant l’évènement. Si la présence de Juvénal Rémir n’a pas surpris, des martiniquais sont consternés par celle de Jean-Charles Brédas.

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Macron aura-t-il un destin national ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je vous adresse une communication en deux parties que j’ai fait paraître sur mon mur facebook les 9 et 10 janvier 2017. Au moment où j’écris ce courrier, les deux textes ont été lus respectivement 201733 et 201716 fois. Ils m’ont été inspirés par trois idées.

La première est que la ligne de partage gauche-droite est obsolète (c’est manifeste en Martinique) et que s’y accrocher relève d’une forme de conservatisme voire de paresse. C’est ainsi que le repli identitaire remplit le vide de la pensée politique avec ses relents d’ostracisme et de xénophobie. Ce recul est classé à l’extrême-droite en métropole, à gauche en Martinique, preuve de la vacuité de ces notions.

Deuxième idée : la 5ème république est sur le point d’atteindre le record de longévité détenu par la 3ème république, 70 ans. Or elle s’essouffle : les modifications qui lui ont été apportées, le retour de la prépondérance des partis politiques ainsi que la détérioration des mœurs et des pratiques en ont altéré l’esprit et l’efficacité.

Troisième idée : au moment où des phénomènes politiques bousculent l’Europe et l’équilibre du monde, il m’est apparu que la France ne pouvait pas demeurer quasiment le seul pays occidental où il ne se passerait rien d’important au plan de son organisation politique.

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La colonisation : Claude Askolovitch se rallie à Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux

« Les politiques qui fustigent Emmanuel Macron en pensant capter le pays devraient entendre un poète disparu, qui parlait il y a 67 ans de notre colonialisme; ses mots font pièce à leur ignorance. Martiniquais, Aimé Césaire était de France, de langue, peut-être de rêves, certainement de blessures, absolument d’intelligence. Il n’avait pas les délicatesses hypocrites de notre âge ». Voilà comment débute, sur Slate. Fr, l’article de Claude Askolovitch Admettons le crime contre l’humanité du colonialisme.

Ce titre aurait pu s’écrire par l’affirmatif tant l’adhésion de l’intellectuel à cette assertion paraît évidente. Il réagit à l’interview sur la colonisation française qu’a donnée Emmanuel Macron au cours de son récent séjour en Algérie. On connaît l’esprit vif et tranchant de ce turbulent chroniqueur que l’honnêteté intellectuelle n’interdit pas de revenir sur certaines de ses positions. La réaction de cette tribune ayant lieu dans l’urgence, je n’ai pas retrouvé l’article à charge qu’Askolovitch avait rédigé dans le Nouvel Obs, il y a une quinzaine d’années, contre Aimé Césaire et plus particulièrement contre Discours sur le colonialisme.

Je me souviens simplement que le chroniqueur était particulièrement remonté contre le poète pour le rapprochement que celui-ci avait fait entre le nazisme et le colonialisme.

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Présidentielles : on n’est pas dans l’esprit de la responsabilité locale

— Par Yves Léopold —
Et voilà que dès le lendemain de Noël, les partis politiques martiniquais se sont mis à adresser leurs listes aux candidats à l’élection présidentielle de la France. On peut le comprendre de la part de ceux qui ont toujours revendiqué le statut d’appartenance à la République française, souvent sous les lazzis des autonomistes et indépendantistes. Cependant pour tenir compte de la cohérence et de l’esprit des institutions locales, il serait de bon aloi que les interventions d’éventuels députés de droite à l’assemblée nationale, mais aussi des autres, soient précédées de consultations non publiques du bureau ou des deux présidents de la collectivité territoriale de Martinique (CTM). Ces consultations ne sauraient en aucun cas porter atteinte à la liberté politique de ces élus.

On note l’exception notable du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) qui refuse de participer à l’élection présidentielle. Avec son refus de participer au gouvernement, c’est le seul acte positif de non-appartenance à la France sur laquelle il n’est pas revenu. Mais on peut se demander ce que vaut ce coup de menton, sinon un coup d’épée dans l’eau, s’il est vrai que l’indépendantisme n’a jamais dépassé le stade de l’aimable posture.

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Jean-Philippe Nilor sera-t-il, au Sud, le vrai candidat du PPM ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Dans mon livre MARIE-JEANNE, la fin d’une époque, j’écrivais :

« Le crime de parricide n’a pas eu lieu, ou pas encore, au moment où s’écrivent ces lignes [décembre 2014], mais il y a un tel désordre dans la famille qu’il n’est plus utopique d’envisager l’éclatement du MIM et l’émergence de l’axe NILOR – AZEROT (…) Ne dit-on pas que Jean-Philippe NILOR, qui n’est plus très à l’aise dans un parti indépendantiste, serait depuis longtemps acquis à cette idée. La réponse se trouve peut-être dans cette déclaration alambiquée du député qui laisse pantois plus d’un affidé du MIM. Il a affirmé, le dimanche 30 novembre 2014 à la télévision, qu’il n’est pas indépendantiste mais « anti-dépendant ». Comprenne qui pourra : il ne lui resterait peut-être plus qu’une marche à franchir pour intégrer la famille autonomiste. »

N’est pas BRUTUS qui veut et lorsqu’on veut tuer le père il est dangereux de manquer sa cible. Le processus a été lancé et seule la victoire inattendue de GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS à l’élection de la CTM semble avoir repoussé l’échéance fatale.

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La mort de Fidel Castro : des réactions et des commentaires…

castro_mortCommuniqué du Groupe Révolution Socialiste

Décès de Fidel Castro

« Ils ont internationalisé le blocus, nous avons internationalisé la guérilla »

Avec la mort de Fidel Castro, c’est d’abord le rappel de l’épopée héroïque des jeunes révolutionnaires de l’équipe « Rebelde », pour le renversement du pouvoir mafieux, pro-américain, sanguinaire et corrompu de Fulgencio Batista. C’est le retour sur tout un pan de l’histoire des peuples dominés, marquée par une flambée de luttes sans merci contre le capitalisme et l’impérialisme étasunien. C’est l’évocation des héros légendaires, tel Ernesto Che Guevara et de ses guérilleros, faisant la démonstration jusqu’à l’ultime sacrifice, que la solidarité internationaliste et anti-impérialiste n’est pas qu’une parole de propagande.

À l’heure où le capitalisme renforce sa domination et où la terrible crise mondiale bouleverse les repères de la lutte de classes, l’irréductible engagement politique de Fidel Castro constitue pour l’ensemble des progressistes et révolutionnaires du monde entier, un renvoi incontournable.

Pour condamnables que soient l’alignement du régime castriste sur la politique de l’État soviétique, ainsi que sa conception et sa pratique de la démocratie socialiste, la mort du « comandante » Fidel Castro sera un handicap supplémentaire pour une révolution cubaine en grande difficulté depuis l’implosion de l’URSS.

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Le citoyen Confiant tel qu’en lui-même, écrivain, indigné, excessif : intellectuel.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
raphael_confiantIl n’existe pas d’hommes qui soient vertueux à tous les moments de leur existence. Plus une personnalité politique, intellectuelle ou humanitaire s’exprime dans la durée, plus il risque de dévier aux valeurs qui l’ont construite. Et, dans le cas contraire, plus elle a des chances de se rattraper. Je l’ai récemment relevé pour Gandhi qui s’était révélé un théoricien raciste avant de devenir l’humaniste qu’on a connu. J’ai ainsi comparé le jeune disparu Frantz Fanon, à l’image immaculée, et le vénérable Aimé Césaire, dont la dernière phrase n’avait pas franchement ravi tous ses fidèles : « Nous avons besoin de vous [la France] car c’est grâce à vous que nous survivons ». Reste que le buste de Gandhi continuera de siéger dans la ville de Césaire alors que, chargée par de faux historiens, Joséphine n’y a pas droit de citer. Mais les critiques qui visent l’écrivain Raphaël Confiant tiennent à ses sorties de route, pas à sa longévité politico-littéraire. De sorte que bien de ceux qui ne supportent pas les écarts de l’homme public restent amoureux de son œuvre.

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Nou Pèp La : est-ce du ripolinage politique ?

— Par Yves-Léopold Monthieux,

ripolinadeLa rentrée politique de NOU PEP-LA à Terpsichora, au Lamentin, avait de la gueule. On se rappelle que Marcellin Nadeau avait su donner un air original à sa participation à l’élection de la collectivité de Martinique, en décembre 2015. Les adversaires les plus déterminés de l’indépendance avaient reconnu l’intelligence du discours de celui qui avait su élever le courant politique qu’il représente (GRS, CNCP et MODEMAS) à un niveau électoral jamais atteint. Ce ne sont pas ses vieux compagnons, les spécialistes du passé, qui diront le contraire. Seul le slogan, « An nou poté mannèv » , emprunté au vocabulaire guadeloupéen, pourrait faire tiquer les défenseurs de l’identité martiniquaise. Mais l’import en tous genres n’est-il pas devenu, avec la culture du passé, la marque de fabrique de la Martinique ?

Lorsque la science est portée par le militantisme c’est toujours le militantisme qui l’emporte

Cette originalité s’est retrouvée lors de la rentrée politique de NOU PEP-LA, à Terpsichora. Elle s’est distinguée de celle des autres partis politiques en ce qu’elle a paru vouloir donner la primeur au débat d’idées.

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Législatives 2017 : Le Centre-Atlantique de tous les possibles.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

elections-2017Les élections législatives 2017 seront placées sous le sceau du non-cumul des mandats. Aussi les nouvelles dispositions législatives interdisent aux élus d’être à la fois député et maire, président de collectivité, conseiller exécutif ou président de collectivités d’agglomération. Cette incompatibilité frappe également les maires-adjoints et les vice-présidents des dites collectivités. Deux des élus sortants, s’ils sont réélus, répondent déjà aux exigences de ce nouveau format.

Circonscriptions de Fort-de-France et du sud : des candidats à leur réélection

Le député de Fort-de-France n’a que son mandat de député, de sorte qu’en cas de victoire son statut électoral demeurera inchangé. S’il est réélu il pourra, en 2020, ajouter au mandat de député celui de conseiller municipal, non exécutif. De là imaginer que Serge Letchimy pourrait conduire la liste des municipales et renoncer à être maire, il n’y a qu’un pas qui serait inévitablement évoqué au cours de la campagne électorale. En attendant, kolé tèt kolé zépol, le député et le maire de Fort-de-France ne se quittent plus, jusqu’à parfois s’inviter mutuellement devant la presse.

L’adversaire commun, Francis Carole, vient de se déclarer en des termes peu conquérants pour le leader de l’opposition foyalaise.

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L’icône Gandhi va-t-elle trébucher ?

 — Par Yves-Léopold Monthieux —

gandhi« Comme quoi, nul n’est complètement « pur » et « clair » dans les référencements historico-raciales… ». C’est par cette phrase qu’Antilla termine l’introduction de l’article parue au numéro 1737, « Gandhi, précurseur de l’apartheid ?… ». A cette affirmation négative qui pourrait être mienne, j’ajouterai, comme Martin Luther King, que tout homme a en lui un raciste qui sommeille. Mais de même qu’il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour, en fait de racisme on ne retient que les actes. Les actes que son tempérament, son éducation, ses convictions religieuses, ou plus généralement sa culture, n’ont pas su permettre à l’individu de refréner.
En effet, depuis quelques mois monte une petite musique qui tend à remettre en cause la statue de Mahatma Gandhi. Valeur refuge au lendemain des deux guerres mondiales et au temps de la guerre froide, la stature de cet homme a servi de modèle au monde entier pendant près d’un siècle. Pourtant aucune des révélations qui viennent écorner la réputation de l’homme illustre n’était inconnue. Sauf que des déclarations qui étaient naguère jugées iconoclastes sont possibles aujourd’hui.

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