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Olympe de Gouges bientôt au Panthéon ?

— Par Aude Lorriaux —

Une manifestation est organisée ce samedi par l’historienne Catherine Marand-Fouquet qui assure qu’Emmanuel Macron pourrait panthéoniser la célèbre révolutionnaire

Six femmes sont honorées au Panthéon. Et si Olympe de Gouges était la septième, après Joséphine Baker ? C’est ce que vont demander des femmes, des historiennes et des féministes pour la plupart ce samedi 5 novembre à 15 heures en face du Panthéon.

Une manifestation à l’initiative de Catherine Marand-Fouquet, qui porte ce vœu depuis 1989, année où elle a sollicité François Mitterrand. Depuis, elle écrit inlassablement à chaque président et organise des rassemblements autour de la date de la décapitation de la célèbre révolutionnaire française, arrêtée par les Montagnards et guillotinée le 3 novembre 1793.

Emmanuel Macron attendrait une « opportunité »

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« Olympe », texte et m.e.s. Franck Salin, Cie du Grand Carbet

— Par Dominique Daeschler

Firmine Richard est sur scène comme un poisson dans l’eau. Olympe de Gouges, elle se la joue tranquille, en féministe et défenseuse pugnace de la place des acteurs et actrices domiens dans les productions françaises. Elle va, vient de son petit lit d’où elle écrit fébrilement au-devant de la scène. Elle est dans sa cellule et elle raconte sa vie : fille d’un noble qui ne l’a pas reconnue mais éduquée, mariée à un homme modeste, elle lutte pour les droits des femmes et l’égalité, quelle que soit la nationalité, des êtres humains tout spécifiquement de ceux qui ont connu l’esclavage.

Firmine Richard ne joue pas d’éclats, de coups de gueule mais assène une parole tranquille empreinte de ce qu’on appelle aux Antilles « le respect » à la connotation plus complexe que le mot. Elle bouge, danse dans la même énergie.

Bien trouvé : se couvrant le visage de blanc elle retourne à son profit les « black faces ». Dans le sud des Etats -Unis, tout particulièrement en Caroline et en Louisiane des planteurs blancs jouaient aux noirs, esclaves ou serviteurs, en étalant du noir sur leur visage.

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De Gouges face aux goujats…

— Par Cécile Bertin-Elisabeth —

olympe_de_gougesLaissez-moi vous conter une histoire, celle de la Révolution et des droits de l’homme…
Liberté, égalité, fraternité… Vous connaissez ?
Tiens, où sont passés les « E » : LibertéE, égalitéE, fraternitéE, masculinisés ? Virilisés ou étouffés ? Guillotinés eux aussi, sacrifiés à l’autel d’un masculin qui se prend pour le divin ?
Université, sans E aussi ? Une université, deux îles : Guadeloupe et sa Vierge de Guadalupe, Martinique de Matinino, l’île aux femmes, une Guyane et le coeur de Soeur Javouhey ?… Tous ces féminins Unis Amis Grandis.
Liberté, égalité, fraternité… Vous connaissez ?
*1789. Oui, bien sûr, la Révolution française et surtout la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Qui ne connaît pas ? Qui se soucie que les femmes ne votent pas ?
*1791 : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. D’où me sortez-vous ça ? Connais pas…
Mais si, rappelez-vous : Olympe de Gouges, celle qui a eu l’audace d’affirmer : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » …
Cette phrase, vous la connaissez, vous qui semblez l’inverser en ces temps troublés où vous criez à gorge déployée « Haro sur Mencé!

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L’éphéméride du 28 octobre

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est présentée à l’Assemblée législative le 28 octobre 1791 

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est un texte juridique français, exigeant la pleine assimilation légale, politique et sociale des femmes, rédigé le 5 septembre 1791, par l’écrivaine Olympe de Gouges sur le modèle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789, et publié dans la brochure Les Droits de la femme, adressée à la reine1,2. Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a été rédigée afin d’être présentée à l’Assemblée législative le 28 octobre 1791 pour y être adoptée.

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne constitue un pastiche critique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui énumère des droits ne s’appliquant qu’aux hommes, alors que les femmes ne disposaient pas du droit de vote, de l’accès aux institutions publiques, aux libertés professionnelles, aux droits de propriété, etc.

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L’éphéméride du 5 septembre

Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne le 5 septembre 1791.

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est un texte juridique français, exigeant la pleine assimilation légale, politique et sociale des femmes, rédigé le 5 septembre 1791, par l’écrivaine Olympe de Gouges sur le modèle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789, et publié dans la brochure Les Droits de la femme, adressée à la reine1,2. Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a été rédigée afin d’être présentée à l’Assemblée législative le 28 octobre 1791 pour y être adoptée.

La déclaration sur plaque de marbre.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne constitue une réplique critique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui énumère des droits ne s’appliquant qu’aux hommes, alors que les femmes ne disposaient pas du droit de vote, de l’accès aux institutions publiques, aux libertés professionnelles, aux droits de propriété, etc.

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Cérémonie d’ouverture des JO : retour sur la notion de « wokisme », tant critiquée

— Par Alexandre Frambéry-Iacobone(*) —

Le 26 juillet 2024, la France a été scrutée aux quatre coins du globe à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Après plusieurs mois de déchirements politiques, ces JO étaient attendus pour « réenthousiasmer et se réunir autour d’une France qui accueille le monde », selon Emmanuel Macron. Pourtant, ce grand moment de cohésion nationale a été, d’après des détracteurs, entaché par « l’idéologie woke » : des scènes présentées au cours de la cérémonie d’ouverture seraient des insultes à la nation, puisant leurs fondements dans les racines du « wokisme ».

Ci-contre le tableau « Festivités », présenté pendant la cérémonie d’ouverture, a mis en scène la DJ Barbara Butch et de célèbres drag-queens française, ainsi que le chanteur Philippe Katerine en Dionysos. Crédit : Capture d’écran FranceTv.

Utilisé diversement, parfois rapproché d’une autre expression, l’« islamo-gauchisme », le « wokisme » est devenu le grand méchant loup d’une frange de l’échiquier politique et de personnalités publiques.

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L’éphéméride du 21 avril

Le droit de vote est accordé aux femmes en France le 21 avril 1944

Le 21 avril 1944, le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance (après un amendement du communiste Fernand Grenier) du Comité français de la Libération nationale, signée par Charles de Gaulle depuis Alger. Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n’est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante.
Dès les premières élections, le Parti communiste français, conscient des enjeux que représentent les voix féminines, cherche à contrer l’influence des organisations catholiques en adoptant un discours nouveau en direction des femmes.
1945, trois mois avant les municipales, une femme Josette Guénin, 31 ans, est élue, le 21 janvier, maire de sa commune de Haute Marne (Villars-Montroyer) en remplacement de son mari, mort pour la France le 25 juillet 1944 (registre des délibérations de la commune de Villars-Montroyer). Elle devint ainsi, la première femme maire de France.

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L’éphéméride du 19 février

La Société des amis des Noirs, première association française abolitionniste est créée le 19 février 1788.

La Société des amis des Noirs est une association française créée le 19 février 1788 qui avait pour but l’égalité des Blancs et des hommes de couleur libres dans les colonies, l’interdiction immédiate de la traite des Noirs et progressive de l’esclavage ; d’une part dans le souci de maintenir l’économie des colonies françaises, et d’autre part dans l’idée qu’avant d’accéder à la liberté, les Noirs devaient y être préparés, et donc éduqués.

Cette association fut fondée par Jacques Pierre Brissot, Étienne Clavière et l’abbé Grégoire, avec un système d’élections trimestrielles. Plusieurs présidents se sont succédé, parfois durant plusieurs mandats, mais jamais de manière consécutive : Jacques Pierre Brissot, Étienne Clavière, Condorcet et Jérôme Pétion de Villeneuve.

Le Club de l’hôtel de Massiac, fondé par de riches colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles, fut son principal adversaire concernant l’abolition de l’esclavage dans les colonies.

Historique

Première association française abolitionniste, cette Société est créée le 19 février 1788, jour où elle tient ses premières résolutions lors de sa séance inaugurale au n° 3 rue Française chez Jacques Pierre Brissot.

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L’éphéméride du 4 février

Première abolition de l’esclavage dans les colonies françaises le 4 février 1794 (16 pluviôse an II)

Le décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises du 4 février 1794 (16 pluviôse an II) est une décision émise par la Convention nationale et votée à Paris le 16 pluviôse an II, 4 février 1794. Le décret décide l’abolition de l’esclavage des Nègres dans toutes les Colonies. Il suit et confirme l’initiative des commissaires civils de Saint Domingue Sonthonax et Polverel et prend valeur de loi générale. Le texte ne prévoit d’indemnisation pour aucune des catégories sociales. Inégalement appliqué, il a été abrogé par la loi du 20 mai 1802.

Lire sur Madinin’Art à propos des abolitions

Proclamation du décret

L’article Abolition de l’esclavage traite des processus d’abolition de l’esclavage dans l’histoire de l’humanité. Une très large section aborde le contexte de l’abolition du (16 pluviôse an II) dans les colonies du royaume de France et de la Première République.

L’abolition du (16 pluviôse an II) dans les colonies de la République française est précédée par le décret du 16 octobre 1791 promulgué par l’Assemblée constituante de 1789-1791, portant que tout homme est libre en France, et que, quelle que soit sa couleur, il y jouit de tous les droits de citoyen, s’il a les qualités prescrites par la constitution1.

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« Femmes combattantes, Femmes influentes », nouvelle version

Samedi 14 mai 2022 à 18h 30, rue  Levassor Saint-Pierre

Les femmes combattantes et influentes « s’enflammeront » le 14 mai à 18h30, dans un spectacle nouveau et inédit, aux ruines de la maison coloniale de Saint-Pierre. Dans ce lieu de souffrance et de douleur anéanti par l’éruption de la montagne Pelée, ces femmes révolutionnaires, féministes et anarchistes…célébreront aussi l’hymne à la vie, éclairées par une singulière chorégraphie de flammes dirigées par l’association Histoire de Flammes de Saint-Pierre.

Spectacle itinérant en plein air. Pensez éventuellement à vous munir de sièges pliables .

Info line : 0696 35 56 66

Spectacle proposé dans le cadre du mai de Saint-Pierre par les associations L’ART GONDS TOUT et HISTOIRE DE FLAMMES avec la troupe les Buv’Art.

Elles sont six, six femmes qui, de la Révolution française à nos jours, ont défié les conventions sociales pour défendre la liberté et les droits humains menacés, bafoués et parfois inexistants.

D’olympe de Gouges à Benoîte Groult en passant par la Mulâtresse Solitude , Lumina Sophie , Harriet Tubman et Voltairine de Cleyre, force est de constater que le combat pour la reconnaissance des droits des femmes est mené depuis des siècles avec courage et détermination par celles qui ne rendront jamais les armes face à un « ordre moral » conservateur et patriarcal !

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Exposition, théâtre : L’Art Gonds Tout à Bellefontaine le 12 mars

L’association L’Art Gonds Tout organise deux manifestations dans le cadre de la 4e édition bellifontaine d' »A la rencontre de l’artiste » : , l’exposition des œuvres de cinq plasticiennes et la pièce de théâtre, Femmes influentes, femmes combattantes. Ces deux événements sont présentés ci-dessous.

Exposition Avec Ailes de 10h à 17 h

Les artistes de l’exposition éphémère ont choisi la force émancipatrice de l’art pour explorer les thématiques du corps, de la souffrance, de la représentation de soi …à travers la peinture, la sculpture, les installations et le théâtre.

Des plasticiennes des associations l’art Gonds Tout et PABE renforcées par la peintre Lee mettent en scène leur univers artistique dans une balade immersive intitulée « Avec Ailes ».

Les visiteurs et visiteuses seront accueilli-e-s à l’entrée de l’exposition par « Les gardiennes », installation des artistes Isabelle PIN et Garance VENNAT RAGOT.

« Tu me pulvérises, me submerges, m’humilies… et tu dis que tu m’aimes ! ». A ce leitmotiv des hommes violents répondra l’écho des femmes résistantes et combatives « Je suis la femme de ma vie » : Femme eau, femme bois, femme végétale, femme résiliente…Je m’aime telle que je suis.

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« Femmes combattantes, Femmes influentes »

Samedi 06 mars à 19h30 : T.A.C.

L’association l’Art Gonds Tout organise des évènements culturels du 05 au 10 mars 2021 : les femmes sont à l’honneur.

Elles sont six, six femmes qui, de la révolution française à nos jours, ont défié les conventions sociales pour défendre la liberté et les droits humains menacés, bafoués et parfois inexistants. Ce combat intègre inexorablement le volet de l’égalité hommes-femmes et son évolution à travers deux siècles et demi.

D’olympe de Gouges à Benoîte Groult en passant par la Mulâtresse Solitude , Lumina Sophie , Harriet Tubman et Voltairine de Cleyre, force est de constater que la lutte pour la reconnaissance des droits tout particulièrement ceux des femmes remonte loin dans le temps et est quasiment la même quel que soit l’endroit du globe où elles se trouvent.

Au cours de ce spectacle sans à priori et sans pathos , ces femmes vont se raconter…exprimer avec force et détermination leur combat et aussi leur espoir de changement. Elles resteront fidèles à leur idéal jusqu’au bout et certaines le paieront de leur vie.

Mais ce combat ne peut avoir de véritable sens qu’à partir du moment où il est conjointement mené avec les hommes.

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Le temps des femmes

— Par Barbara Jean-Élie —
Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes centrée sur le consentement, féminisation de l’équipe du président des États-Unis, la parole des femmes doit porter de plus en plus haut.

La voix des femmes s’est fait entendre ces dernières années, parce qu’elles sont de plus en plus nombreuses à la suite de la campagne #metoo, à dénoncer publiquement les abus dont elles sont victimes dans les lieux où s’exerce le pouvoir masculin.

Les mécanismes de la domination masculine, que Pierre Bourdieu a analysés sont encore à l’œuvre, en dépit du droit de dire que les femmes arrachent parfois dans la douleur, ou de ce que la loi finit par leur consentir à force de mobilisation.

Long cheminement, long effort, long processus qui accouche dans nos démocraties de lois tardives qui reconnaissent aux femmes leurs droits, leur place… au moins à l’égal des hommes.

Olympe de Gouges n’a pas réussi à imposer la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, puisque les droits de l’homme étaient consacrés comme universels en 1789 par la Révolution française !

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Dominique de Villepin : « N’entre pas ici, Arthur Rimbaud »

— Par Dominique de Villepin Ancien premier ministre (2005-2007) —

Faire entrer Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon serait trahir ces esprits rebelles et, sous prétexte d’honorer un couple, réduire leur œuvre respective à leur passion amoureuse, s’insurge, dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre.

Tribune. 

Lancée il y a peu, une pétition suggérant de transférer les dépouilles d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine au Panthéon a engendré une de ces polémiques dont la France, pays éminemment littéraire, a le secret. Pour assurer le battage, les auteurs ont motivé leur supplique, présentant les deux poètes comme « les Oscar Wilde français » : le but affiché n’est pas tant de célébrer deux génies de la littérature que d’installer dans le mausolée un couple érigé au rang d’icône.

Ainsi, deux vies, deux œuvres aussi protéiformes seraient réduites à une passion amoureuse. Cette essentialisation, qui paraît reléguer la poésie au rang d’accessoire, est en soi si caricaturale qu’elle n’appelle d’autre commentaire qu’un immense éclat de rire. Elle est aussi absurde que les protestations des ligues de vertu.

Il s’est cependant trouvé, pour soutenir cette pétition, plus de cinq mille signataires dont la qualité et l’autorité obligent à la considérer non pour ce qu’elle dit, mais pour ce qu’elle est : un symptôme de la crise d’identité que traverse la France.

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« Les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti discréditent les ambitions françaises de promotion des droits des femmes »

Par Collectif —

Un collectif de 91 intellectuelles et militantes féministes de plus de 35 pays, dont Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, et Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature, expliquent pourquoi ces nominations marquent un virage antiféministe.

Tribune. Nous, militantes, intellectuelles, femmes politiques féministes, issues de plus de trente-cinq pays du monde, avons appris avec sidération, le 6 juillet, les nominations au poste de ministre de l’intérieur de la France de M. Gérald Darmanin et à celui de ministre de la justice de M. Eric Dupond-Moretti. Ce remaniement du gouvernement français représente un virage politique antiféministe, dont la portée dépasse largement les frontières de la France. Il vient renforcer le backlash [« retour de bâton »] contre les femmes, dont nous sommes victimes sur tous les continents, en violation de nos droits fondamentaux.

En effet, M. Darmanin fait l’objet d’une procédure judiciaire pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance, qu’il aurait commis à l’encontre de Sophie Patterson-Spatz en 2009. Bien qu’il soit légalement présumé innocent, nous considérons comme politiquement impensable et inacceptable une telle promotion, compte tenu de l’instruction en cours. Nous alertons sur le risque que la nomination de M.

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« Femmes combattantes, femmes influentes » : avant tout des femmes debout!

— Par Roland Sabra —

Il en aura fallu du travail et de la passion à Marie Alba pour écrire et mettre et scène la lecture théâtralisée de « Femmes combattantes, Femmes influentes » présentée au public de Fort-de-France ce samedi 8 février 2020 dans l’écrin bleuté du Théâtre Aimé Césaire ( T.A.C.). C’est d’abord à un travail d’historiographe de l’histoire des femmes que s’est attelée l’autrice ( et non pas auteure, dont la prononciation évacue le féminin!). Quels rapports aux hommes, à la famille, à la société et dans leur existence propre en tant qu’individu ? Fallait-il se limiter à mettre en avant la spécificité du groupe social féminin ou pencher du coté de l’histoire du genre et par ce choix faire valoir les relations sociales entre les sexes ? Et puis ici, aux Antilles, terres d’esclavage, terres d’ un traumatisme unique en sa forme, sa violence et sa durée, et qui perdure et se transmet, qu’en est-il de la place des femmes dans le combat abolitionniste ? La dimension féministe bien réelle de ces luttes n’est-elle pas pour autant occultée par le combat d’émancipation de tout un peuple, tout genre confondu ?

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Au théâtre Aimé Césaire : Femmes combattantes, Femmes influentes

Le 8 février 2020, à 19h30, au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France

— par Marie Alba —

« Femmes combattantes, Femmes influentes » est un spectacle présenté par « Les BUV’ART », une troupe composée d’une dizaine de comédiennes et comédiens qui chaque année se retrouvent dans un esprit de convivialité et de partage, pour mettre en scène une ou plusieurs pièces de théâtre. Cette troupe fait partie de l’association loi 1901 « L’Art Gonds Tout », présidée par Fabrice Gérardin, domiciliée à Case-Pilote, et dont l’objet est la promotion des arts et de la culture sous toutes ses formes, mais aussi la création de lien social par le biais des rencontres, des échanges et du partage.

Partant de l’adage chinois selon lequel « les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel et elles doivent le conquérir », Marie Alba a imaginé le spectacle après avoir fait des recherches sur les Figures de Femmes dans l’histoire. Parce que leur combat l’a particulièrement interpellée, elle a sélectionné six d’entre elles, et les faisant parler à la première personne, a écrit leur vie de combattantes.

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Parutions : nouveautés du 28 juillet 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Femme, famille, féminitude : presque toutes les femmes ont trois vies !

— Par Marie-Andrée Ciprut –

Une vie de femme

Bien après la première « Journée des Mères » célébrée à Lyon en juin 1918, la fête des mères fut officialisée en France par un texte de loi de 1950, repris dans le Code de l’action sociale et des Familles. Ensuite, 1975 fut déclarée « Année de la Femme » par les Nations Unies, qui commencèrent à observer une « Journée Internationale des Femmes » le 8 mars. Partie des luttes ouvrières du début du XXe siècle, par exemple aux États-Unis en 1909, ou en Russie en 1913 pour de meilleures conditions de travail et de droit de vote, la lutte continue.

« On ne nait pas femme, on le devient ! » disait Simone de Beauvoir. Elle signifiait par-là que dès sa conception, le sexe ne suffit pas à définir un enfant et qu’il faudra prendre en compte l’éducation qu’on lui donnera, les rôles qu’on lui attribuera, ses réactions selon qu’il soit garçon ou fille, valorisé ou non. La femme construit donc son identité à partir de schémas sortis des représentations sociales et politiques de ses parents, de son milieu familial et de son époque tout le long des ètapes de sa vie, depuis le ventre de sa mère jusqu’à sa mort.

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Mais qui veut éteindre les Lumières ?

— Par Ariane Chemin et Vincent Martigny —

Les idéaux de progrès, de raison et d’universel sont-ils devenus obsolètes ? La philosophie du XVIIIe siècle, ennemie de toujours des intégristes religieux et de l’extrême droite, est aussi mise en cause par certains groupes militants à gauche.

C’est une petite musique qui enfle. Un refrain fredonné sans tabou, de plus en plus haut, de plus en plus fort, et de toutes parts. Et si les Lumières étaient has been ? Si les idéaux de progrès, de raison et d’universel, qui élèvent la connaissance et le savoir au-delà des croyances, étaient passés de mode, périmés, voire néfastes ?

Livres, discours, manifestes, la remise en cause de cet esprit qui a irrigué le XVIIIe siècle autour des figures totémiques de Voltaire, de Rousseau, de Kant et de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, ce mouvement fondateur de la modernité politique européenne et matrice intellectuelle de la Révolution française, s’affiche aujourd’hui sans fard.

En juin, Marion Maréchal a inauguré l’Issep, sa nouvelle école de formation, à Lyon. L’Institut de sciences sociales, économiques et politiques, véritable « Sciences Po réactionnaire », affiche fièrement ses couleurs.

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Les Buv’Art et Simone Veil :  une proposition de choix pour un 8 mars !

— Par Janine Bailly —

Simone Veil, ministre de la Santé, icône en 1974 de la lutte pour la dépénalisation de l’avortement, ne se revendiquait pas du mouvement féministe, mais prouvait plutôt que l’on peut être féministe sans être militante. Si la loi promulguée alors permettait « l’avortement après une autorisation d’un expert et une autorisation obligatoire des parents pour les mineures », elle parut à certains, parce qu’assortie de ces restrictions, insuffisante. La loi IVG, telle que présentée, instaurait l’avortement comme « une solution ultime, d’urgence, loin de la libération du corps des femmes ». (Rokhaya Diallo, journaliste). Il n’en reste pas moins que Simone Veil, par son combat acharné au sein de cet antre de fauves qu’était — que reste encore ? — l’Assemblée Nationale, a fait progresser considérablement la condition des femmes, à une époque où il devenait urgent de faire cesser le drame des avortements clandestins. Si l’on n’est plus aujourd’hui condamnée en raison d’un engagement féministe, à l’exemple d’Olympe de Gouges, guillotinée en 1793 pour avoir rédigé le pastiche dénommé « Déclaration des droits des femmes et de la citoyenne », si Simone Veil est aujourd’hui entrée au Panthéon, il n’en demeure pas moins vrai que dans ce domaine, et comme on a pu le constater récemment, beaucoup reste encore à faire…

C’est pourquoi, alors que “le premier prix Simone-Veil pour l’égalité hommes-femmes” vient d’être remis à la Camerounaise Aissa Doumara Ngatansou, militante dans son pays contre les violences faites aux femmes, viols ou mariages forcés, il était judicieux de voir la troupe des Buv’Art reprendre ce 8 mars, sur la scène du Théâtre Aimé Césaire, la pièce d’actualité « Et pendant ce temps Simone Veille ».

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« La Radio des bonnes nouvelles » de Gerty Dambury

— Par Selim Lander —

Que dire d’un spectacle qui ne nous était manifestement pas destiné sinon que ses évidentes qualités n’ont pas suffi à soulever notre enthousiasme.

Commençons donc par les qualités qui ont dû frapper tous les spectateurs, celle de la mise en scène, tout d’abord, assurée par l’auteure, qui traite toute la pièce sur un mode music hall, en mettant en vedette successivement différents personnages, avec un soin tout particulier apporté aux costumes, dont certains à paillettes et une coiffe en plumes, au décor transformable fait de quelques caisses en bois, au découpage nerveux. Notons enfin le jeu de deux comédiennes (sur trois) captivantes quoique sur des registres très différents : exubérant pour l’une, remarquable danseuse au demeurant, plutôt comique pour l’autre.

Ce qui ne nous a pas du tout séduit mais qui a pu plaire à d’autres. La présence sur la scène de deux musiciennes (batterie et basse) qui jouent pendant la plus grande partie de la pièce une musique 1) lancinante et 2) suffisamment forte pour imposer aux comédiennes l’usage honni du micro (comme nos lecteurs le savent déjà).

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Homme, es-tu capable d’être juste?

— Par UFM —
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen inspirée de la philosophie des Lumières est adoptée à la Révolution Française le 26 août 1789. Mais cette constitution ignore complètement la moitié féminine de la population française. Elles n’existent tout simplement pas en termes de droit.
C’en est trop pour la révolutionnaire Olympe de Gouges.

En ce 5 septembre 1791, elle s’attelle à l’écriture, non sans finesse et ironie, d’une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ».
Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, cette Déclaration est rédigée afin d’être présentée à l’Assemblée nationale le 28 octobre 1791 pour y être adoptée.

Cette déclaration s’inspire étroitement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais il ne s’agit pas simplement d’un contre-projet pour les femmes. Il est clair que la nation est formée par les deux sexes en commun (art⋅ III)⋅ Dans nombre d’endroits, Olympe de Gouges a remplacé « l’homme » par « la femme et l’homme », de façon à rendre claire la concordance entre les deux sexes⋅ L’article VII énonce fermement qu’il n’y a pas de droits spéciaux pour les femmes : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la Loi.

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Benoîte Groult, le féminisme jusqu’au bout du crayon

— Par Lucie Servin —
ainsisoit_benoite_groultCatel a écrit « Ainsi soit Benoîte Groult« , une biographie dessinée d’une grande figure du féminisme, récompensée par le prix  Artémisia.

Ainsi soit Benoîte Groult, de Catel. Éditions Grasset, 22 euros. «Une bande dessinée, quelle drôle d’idée ! » s’est exclamée Benoîte Groult lorsqu’elle a compris l’ambition de Catel d’écrire un roman graphique sur sa vie. Il faudra toute la force de persuasion de la dessinatrice pour convaincre l’écrivaine que la BD ne se limite pas à Bécassine. Bien lui en a pris.

À quatre-vingt-treize ans, Benoîte Groult est de celles qui ont traversé et marqué l’histoire du féminisme du XXe siècle.

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Une inconnue au Panthéon, pourvu qu’elle soit une femme

— Bruno NASSIM ABOUDRAR Professeur d’esthétique – théorie de l’art à l’université de Paris-III Sorbonne-

pantheonMona Ozouf veut faire entrer deux résistantes au Panthéon, Geneviève Anthonioz-De Gaulle et Germaine Tillion ; Régis Debray, une danseuse, Joséphine Baker. Taguées au pochoir sur les trottoirs du Quartier latin, des listes de «panthéonisables» mentionnent encore Olympe de Gouges, Louise Michel ou Simone de Beauvoir. Toutes des femmes exceptionnelles. C’est une manière subtile de négocier avec la dédicace inscrite au fronton du monument national : «Aux grands hommes, la patrie reconnaissante». «Homme» s’entendrait donc dans le sens d’humain (sens vieilli), mais «l’entre ici», comme résonnent encore les mots sonores de Malraux, ne s’entrouvrirait aux femmes qu’à condition de leur grandeur. Laquelle est supposée universelle, si les modalités en peuvent varier : grande artiste, grande philosophe, grande militante, etc. Une seule grande homme à ce jour, Marie Curie. Pour entrer au Panthéon, être un homme n’est donc pas, ou plus, un réquisit, mais il faut avoir été grand. Pour plusieurs raisons, cette règle, égalitaire en apparence, est en fait inéquitable.

D’abord, elle établit entre les mânes féminines vouées au Panthéon une forme de hiérarchie dérisoire et odieuse.

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