302 search results for "Le monstre"

« Le Monstre » au T.A.C.

Synopsis : Le Monstre serait […] le rêve d’un idéaliste pur et dur, appelé Nob, qui cherche à se débarrasser du monstre échoué dans son village. Une créature étrange avec un dos couvert de fleurs dont le parfum rend les gens heureux. Certains, dans l’euphorie du moment, tombent entre les pattes de la bête qui n’en fait qu’une bouchée. Ainsi gavé, l’animal devient gigantesque. Nob persuade quelques braves d’empêcher les habitants d’approcher le monstre afin qu’il se désagrège. La garde extermine peu à peu tout le village incapable de renoncer à sa drogue, et Nob assassine la garde, tentée à son tour par la félicité illusoire. La bête disparaît, mais Nob se retrouve seul dans un monde sans monstre, seul pour vivre, seul pour mourir.

Lire aussi dans Madinin’Art « Le Monstre »

On pourrait voir dans cette fable une métaphore des régimes totalitaires et de leurs purges pour le triomphe de la Cause… Mais Guy Beausoleil m’a appris que ce n’était pas cela qu’Agota Kristof avait voulu explorer.…

Lire Plus =>

→   Lire Plus

« Le Monstre », ou Agota Kristof revisitée par Guillaume Malasné

— par Janine Bailly —

Comment mettre en scène, sans figurer le monstre, cette fable cruelle d’Agota Kristof ? Comment donner son universalité à cette histoire, qui ne serait située ni dans le temps ni dans l’espace ? Et comment rendre compte de ce noir pessimisme, de cette vision désenchantée — ou trop lucide ? — d’une société victime de ses propres démons ?

Tel est bien le défi relevé aujourd’hui par Guillaume Malasné et sa troupe de comédiens. Défi relevé avec originalité, dans un spectacle total et singulier, qui émeut, questionne, invite à la discussion et à la controverse, chacun s’efforçant de donner une identité, une figure à ce monstre ambivalent, quand sa créatrice elle-même l’a laissé dans son anonymat — d’origine peut-être mythologique ? Car il est le Bien et le Mal, ce monstre ambigu, dont le dos gris, tout d’abord surface malodorante, se fait jardin de fleurs au parfum enivrant, figuration de quelque paradis artificiel. Un parfum qui ne tarde pas à subjuguer la presque totalité d’un village, à l’exception du jeune Nob, bras armé de l’Homme Vénérable, ce “chef de tribu” qui avouera avant de disparaître et son erreur et sa défaite consommée.

→   Lire Plus

« Le Monstre » piégé dans sa « monstration »

— Par Roland Sabra —

J’attendais beaucoup du travail de Guillaume Malasné sur le texte d’Agota Kristof. Dans ces mises en scènes précédentes qu’il s’agisse des deux Pommerat, La réunification des deux Corées  et  Cet Enfant  ou de la pièce « Festen » de Thomas Vinterberg il a toujours eu le souci d’être au plus près de l’auteur ou du texte. Et à mille lieues de tout esprit servile il sait rendre hommage à un dramaturge avec une sensibilité, la sienne, toujours un peu décalée mais sincère et authentique.

Lire aussi : « Le monstre » et/est son double

La lecture qu’il fait du « Monstre », ou du moins ce qui en est restituée sur scène, ne s’inscrit pas dans cette ligne. L’écriture de la dramaturge helvético-hongroise est une écriture minimaliste bannissant toute fioriture. Elle disait réécrire sans cesse ses phrases, pour les vider de toute description inutile, pour assembler les mots au plus juste dans une épure propre à un théâtre qui doit juste permettre de poser face à un nom un texte bref. Son style —elle détestait ce mot— relève d’une éthique celle de la recherche de l’objectivité la plus proche des faits.

→   Lire Plus

« Le monstre » et/est son double

Vendredi 8 décembre 2017 20 h Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

« You have conquered, and I yield. Yet, henceforward art thou also dead –
dead to the World, to Heaven and to Hope ! In me didst thou exist –
and, in my death, see by this image, who is thine own,
how utterly thou hast murdered thyself »
(1)
Edgar Allan Poe

La rencontre avec le double est un thème majeur de la littérature. Edgar Poe, Oscar Wilde, Gérard de Nerval, Dostoïevski, Nabokov, Kafka, Robert Louis Stevenson, Emmanuel Carère… la liste est longue et incomplète des écrivains fascinés par ce questionnement ontologique sans doute, et certainement constitutif de l’acte d’écrire puisque celui qui s’y livre se projette dans des personnages imaginaires puisés au plus profond de lui-même. Le psychanalyste autrichien Otto Rank théorise comme sources de la croyance en un moi dédoublé ( le corps et son âme par exemple) d’une part le désir de préserver la pérennité d’une jeunesse, l’attachement irréductible à une enfance, et d’autre part la construction d’un alter ego chargé de tous les vices et les turpitudes de son modèle.

→   Lire Plus

« Le monstre » d’Agota Kristof, m.e.s. Guillaume Malasné

8 décembre 2017 à 20H Tropiques-Atrium

Synopsis : Le Monstre serait […] le rêve d’un idéaliste pur et dur, appelé Nob, qui cherche à se débarrasser du monstre échoué dans son village. Une créature étrange avec un dos couvert de fleurs dont le parfum rend les gens heureux. Certains, dans l’euphorie du moment, tombent entre les pattes de la bête qui n’en fait qu’une bouchée. Ainsi gavé, l’animal devient gigantesque. Nob persuade quelques braves d’empêcher les habitants d’approcher le monstre afin qu’il se désagrège. La garde extermine peu à peu tout le village incapable de renoncer à sa drogue, et Nob assassine la garde, tentée à son tour par la félicité illusoire. La bête disparaît, mais Nob se retrouve seul dans un monde sans monstre, seul pour vivre, seul pour mourir.

On pourrait voir dans cette fable une métaphore des régimes totalitaires et de leurs purges pour le triomphe de la Cause… Mais Guy Beausoleil m’a appris que ce n’était pas cela qu’Agota Kristof avait voulu explorer. Le monstre, c’est…

*****

***

*

La vie et l’oeuvre d’Agota Kristof, née en 1935 en Hongrie, sont traversées par les grands bouleversements du XXè siècle: elle a grandi sous un régime fasciste, fui en 1956 le régime soviétique, et finalement, en exil dans une Suisse prétendument neutre, subi les revers du capitalisme.

→   Lire Plus

Avignon 2022 : une pièce monstre relie le jour et la nuit

Avignon – « Quelle abnégation! », lance la comédienne au public. Ou « ils sont masochistes », plaisante un autre acteur. Au Festival d’Avignon, une épopée théâtrale relève le défi de garder assis des spectateurs pendant 13 heures… avec quelques entractes tout de même.

Ce n’est pas une première. En 2018, Julien Gosselin faisait une adaptation en dix heures de trois romans de l’Américain Don DeLillo et, cette année-même, le directeur sortant du festival, Olivier Py, monte sa monumentale œuvre « Ma Jeunesse exaltée » (10 heures également). 

A la Fabrica, une des scènes du festival juste en dehors de la « Cité des papes« , le public, resté globalement jusqu’au bout, s’est levé vers minuit pour applaudir bruyamment les 17 comédiens et comédiennes du « Nid de cendres« , du dramaturge français Simon Falguières, 33 ans. 

Après chacun des quatre entractes et deux pauses, deux comédiens s’extasient (« Ils ne sont pas partis!« ) et s’amusent à encourager ou à taquiner l’assistance.  

Dans cette épopée divisée en sept parties et qui oppose un monde réel à celui des contes, on retrouve un couple qui abandonne son bébé près de la roulotte d’une troupe itinérante de théâtre puis, d’un autre côté, une reine malade –une sorte d’allégorie de l’Occident– ainsi qu’un roi et une princesse qui veulent la guérir.  

→   Lire Plus

Sur la piste des chivas, monstres multicolores des montagnes de Colombie

Silvia (Colombie) – Un vrombissement couvre jusqu’au bruit du torrent qui court dans la vallée verdoyante. Au détour d’une piste escarpée, ravinée par les orages, surgit une « chiva », mastodonte coloré, hybride de bus et de camion qui dessert les contrées reculées des Andes colombiennes.

Délicatement peintes de motifs symboliques, mais capables d’affronter les chemins les plus abrupts, comme des chèvres d’où elles tiennent leur nom, plus de 4.000 chivas parcourent les campagnes.  

Leurs lourdes carrosseries sont pour la plupart montées sur des châssis de camions Dodge ou Ford du siècle dernier.  

« Une chiva peut transporter des marchandises et des passagers, même des animaux (…) des motos, etc. Ces véhicules sont plus adaptés aux pistes (…) plus costauds » que des bus, explique William Cantero. 

A 37 ans, il conduit fièrement un modèle de 1979 au moteur Nissan 230 cv, aux portières ornées d’orchidées et d’aspect impeccable. 

Comme chaque mardi, il a quitté en pleine nuit son village de Piendamo pour rallier à l’aube le marché de Silvia, à une vingtaine de kilomètres de là et à 2.600 m d’altitude dans le Cauca, département du sud du pays sillonné par un millier de chivas. 

→   Lire Plus

Combattre « les monstres » en hommage aux victimes de l’Esclavage

23 Mai : Journée Nationale en Hommage aux Victimes de l’Esclavage

— Par Pierre Laurent, sénateur, président du Conseil National du PCF —

Le 23 mai est un jour que nous consacrons toutes et tous à l’hommage national aux victimes de l’esclavage colonial et à leur mémoire. Je m’associe avec tous les communistes à cette journée nationale, aux côtés des descendants d’esclaves qui se mobilisent pour rendre hommage à leurs aïeux. Cette reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’Humanité et des souffrances infligées à des populations et des pays entiers fut l’objet d’un grand combat, un combat légitime et humaniste. Ce combat se poursuit aujourd’hui, il est essentiel, pour que rien de ce que fut, dans le passé, le système colonial-esclavagiste ne reste dans l’ombre : ni la plus-value des capitalistes, (l’accumulation primitive qui a permis l’essor du capitalisme) et de leurs États qui se sont honteusement enrichis, ni les traumatismes profonds des descendants d’esclaves : (marchandisation, destruction des familles), qui ont mis si longtemps à être reconnus.

→   Lire Plus

Deux monstres sacrés du cinéma : Lars Van Trier et Spike Lee

Par Selim Lander —

Lars Van Trier : The House that Jack Built

Le cinéma réserve bien des surprises ; c’est ce qui fait son charme, même si toutes les surprises ne sont pas agréables. Ainsi de The House that Jack Built, le dernier film de Lars Van Trier qui s’enlise assez vite malgré un début tonitruant et sombre à la fin dans le ridicule avec une représentation de l’enfer (pas un enfer métaphorique : le vrai !) cheap et kitch. Il est vrai que regarder les exploits d’un tueur en série pendant presque deux heures devient vite lassant, même si ce dernier (Matt Dillon) est un extraordinaire manipulateur qui parvient toujours à se sortir des situations les plus dangereuses, … jusqu’au moment où le diable (Bruno Ganz) vient réclamer son dû. On se demande d’ailleurs pourquoi (aucun pacte satanique n’ayant été passé) et pourquoi à ce moment-là de l’intrigue (?) Le film est interdit au moins de 16 ans, ce qui se conçoit : conformément aux règles du genre, certaines images s’avèrent difficilement soutenables. On peut, sans dévoiler le scénario, mentionner la séquence au cours de laquelle Jack, notre sinistre assassin, après avoir attiré à la campagne une mère et ses deux jeunes enfants se met à leur tirer dessus comme des lapins… Peu adepte, nous-même, des jeux de massacre – cinématographiques ou non – nous préférons garder en mémoire le prologue du film, la scène qui décida de la vocation de tueur, laquelle scène fait intervenir une dame victime d’une crevaison, une « emmerderesse » si horripilante que l’on comprend qu’un individu psychologiquement fragile comme Jack finisse par « péter les plombs ».

→   Lire Plus

Marionnettes : entre des monstres visibles et des pouvoirs imaginaires

— Par Gérald Rossi —

La 8e édition du festival Orbis Pictus a rassemblé plusieurs milliers de spectateurs qui ont découvert le travail de quinze compagnies revendiquant une diversité d’expression artistique présentée dans des formes brèves.

Elles ont envahi le palais du Tau du 28 au 30 avril. Dans des salles vibrant encore (ou peu s’en faut) des cérémonies du sacre de plus de trente rois de France, une quinzaine de compagnies de marionnettes et de théâtre d’objet ont fait escale à Reims du 28 au 30 avril pour la 8e édition du festival Orbis Pictus. Lequel dans son nom rend hommage à la première encyclopédie illustrée due au philosophe tchèque Comenius, au XVIIe siècle. L’association du mot et de l’image était la finalité recherchée alors. Une méthode de pensée et de représentation qui trouve une continuité avec des spectacles de 5 à 30 minutes, « dans des conditions que l’on ne retrouve nulle part ailleurs » reconnaissent les co-directeurs Angelique Friant et David Girondin Moab. En raison de l’exceptionnalité du lieu et de la démarche qui favorise l’émergence de nouvelles expression précisent-ils.

→   Lire Plus

Nos responsabilités face à ces monstres chimiques de nos pays devenus

— Par Jacky Dahomay —

Nous profitons de ce premier mai 2013 pour rédiger cette réflexion que nous livrons au débat.  Le grave problème que nous posons est celui-ci : comment nous, Antillais, avons-nous pu laisser ainsi se produire une telle catastrophe écologique et sanitaire sur des territoires légués par nos aïeux ? Les pratiques culturales à base de pesticides, notamment dans la banane, mais pas  seulement, ont donné la  situation dramatique d’aujourd’hui. Qui en est responsable ?

Les pêcheurs accusent l’Etat, et ils ont raison. L’Etat  savait que la chlordécone  était  un produit dangereux qui se mélangeait à d’autres produits nocifs déjà utilisés auparavant. Comment expliquer qu’il ait pu autoriser l’usage de ce produit  alors qu’il l’avait interdit, même tardivement,  sur le territoire français ? Il est clair que cela présuppose de la part de l’Etat une vision des peuples d’Outre-mer.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 18 octobre

Moby Dick est publié pour la première fois en Grande-Bretagne sous le titre The Whale le 18 octobre 1851

Moby Dick (titre original en anglais : Moby-Dick; or, The Whale ; « Moby-Dick ; ou, le Cachalot ») est un roman de l’écrivain américain Herman Melville paru en 1851, dont le titre provient du surnom donné à un grand cachalot blanc au centre de l’intrigue.

Origines du roman

Herman Melville.
Melville, qui fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842, comme la plupart des héros de ses romans, s’est inspiré de faits réels :

Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom, Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu’il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.
Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l’Amérique du Sud. L’un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821. Herman Melville, qui a découvert le récit de ce naufrage en 1841 à l’occasion de sa rencontre avec le fils d’Owen Chase, s’en est inspiré pour l’écriture de son roman Moby Dick, paru en 1851.

→   Lire Plus

Le « système outremer » génère une invivabilité qui ne cesse de perdurer

— Par Patrick Chamoiseau —

Les difficultés de la Martinique ne se résument pas à la question de la vie chère, estime l’écrivain, alors que des protestations secouent l’île. Il dénonce une économie artificielle, orientée vers la France et l’Europe, qui ignore toute opportunité pouvant surgir des Caraïbes ou des Amériques.

Le terme « consumation », emprunté à l’économiste martiniquais Michel Louis, évoque la destruction intérieure d’une société par un modèle économique mondial qui, sans contrainte apparente, souvent dans la consommation, érode ses fondements culturels, politiques et sociaux. Le jeu de sonorités, mêlant « consommation matérielle » et « consumation existentielle », résume l’une des dynamiques capitalistes des sociétés contemporaines. Le « système-outremer » français dont relève la Martinique, n’échappe pas à cette règle. Il abrite un capitalisme mercantile qui s’ajoute à une matrice coloniale résiduelle que nos décennies de résistance n’ont pas su entamer.

Le système-outremer génère une invivabilité qui, malgré des convulsions fréquentes, ne cesse de perdurer. Ce mélange de capitalisme et de colonialisme se nourrit de lui-même et des correctifs qui lui sont apportés à l’intérieur de sa seule logique.

→   Lire Plus

Chlordécone

— Par Yves Untel Pastel

Chlordécone,
le peuple accuse,

L’état récuse

Chlordécone,
Nos terres distillent
La mort à petit feu

Le peuple suffoque
Halète, crache une braise

Cancéreuse

Des générations sacrifiées
Et personne au banc des accusés :
Le peuple accuse, l’État récuse !

Les prétoires sont sourds à toute plainte
Les juges en livrée de corbeau
Ricanent à l’énonciation des charges

Nulle doléance n’est recevable
Puisque les preuves s’évanouissent
À peine versées aux mains des greffiers

Et cependant, les hommes flétrissent
Leurs testicules s’atrophient
Le mal ronge du dedans
Émascule même les plus viriles

Et c’est tout un peuple
Qui agonise sous castration chimique
C’est tout un peuple qui attend
Un péril sans visage
Un tueur rampant
Dans un silence funeste

Et le grand mal porte

Ce nom barbare
CHLORDECONE

→   Lire Plus

« Des jours entiers, des nuits entières », adaptation des textes de Xavier Durringer, m.e.s. Guillaume Malasné

30-31 mai et 1er juin 19h30 au Théâtre Aimé Césaire

Évènement : l’Autre Bord Compagnie revient sur les planches du Théâtre Aimé Césaire avec une nouvelle création amateurs.

Après les succès du « Vol des oies sauvages » en 2019, de « Jeux de Massacre » en 2018, « Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant » en 2017 et de deux adaptations de « La Réunification des deux Corées » en 2016 et 2023), l’atelier amateur de Fort-de-France présente : Des jours entiers, des nuits entières, adaptation des textes de Xavier Durringer (Chroniques 3 des jours entiers, des nuits entières, 2013).

Une nouvelle aventure artistique et collective pour les 14 comédiens amateurs accompagnés et dirigés par Guillaume Malasné.

30-31 mai et 1er juin 19h30 au Théâtre Aimé Césaire Tarifs 22€ / 18€
Toutes les infos et les réservations sur: www.lautrebordcompagnie.com et facebook / instagram

Dans une langue percutante, familière, poétique, Xavier Durringer nous immerge dans le flot tu-multueux du chaos amoureux : des sentiments naissants entre une artiste et son modèle nu à la fuite d’une femme qui sauve sa peau et celle de ces enfants, en passant par la rupture d’un couple qui se déchire pour un canapé ou les confidences d’une femme libre sur ses ébats amoureux…

→   Lire Plus

L’affaire du TCSP : l’effet guillotine de l’inéligibilité du Président

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Dans l’affaire des marchés publics du TCSP dont le jugement est prévu le 4 juillet 2024, le procureur de la République a requis des amendes et des mesures d’inéligibilité à l’encontre de la plupart des contrevenants concernés, élus ou personnels administratifs. Pour l’heure, restons aux mesures d’inéligibilité des élus et à leurs conséquences. S’agissant d’un maire, la sanction d’inéligibilité n’a aucune conséquence pour les autres conseillers municipaux. Tel n’est pas le cas lorsque cette mesure concerne le président du conseil exécutif qui a un statut unique dans le droit français.

En janvier 2016, le mois suivant son élection, puis en avril, alors que le président Alfred Marie-Jeanne avait quelques soucis avec la justice, j’avais publié trois tribunes intitulées : « L’inéligibilité du président de l’exécutif, c’est l’effet guillotine pour les huit autres », « Le jour de l’élection du président du conseil exécutif de la CMT on entre en démocrature ». Puis « Le monstre CTM tend vers ce auquel il semble voué : la paralysie de la Martinique ».

Démocrature. Au cours du fonctionnement normal de la CTM, cette appellation fait écho aux pouvoirs exorbitants du conseil exécutif, à leur incarnation en la personne d’un président tout-puissant, à l’autorité morale de ce président sur la classe politique, la presse et la société civile.

→   Lire Plus

« Une Tempête » d’Aimé Césaire, m.e.s. William Mesguich

Première le jeudi 12  octobre à 19h 30 au T.A.C.

Les 12, 13, 14, 17,18, 19, 20, 21 octobre 2023

Une tempête est une pièce de théâtre écrite par Aimé Césaire, publiée et jouée pour la première fois en 1969. C’est une réécriture post-coloniale et anticolonialiste de La Tempête de William Shakespeare. La pièce a été jouée pour la première fois au Festival d’Hammamet en Tunisie sous la direction de Jean-Marie Serreau. Elle a été jouée plus tard à Avignon et à Paris. La pièce est une réflexion sur le concept de race, sur le pouvoir, et sur la décolonisation.

Personnages
Césaire se sert de tous les personnages de la version de Shakespeare, mais il précise qu’Ariel est un esclave « ethniquement mulâtre », que Caliban, l’esclave de Prospero, est un « esclave nègre » et que Prospéro est un maître blanc. Il ajoute le personnage d’Eshu, un « dieu-diable nègre ».

Ariel
Présentation du personnage
Parcours dans l’œuvre
À l’arrivée de Prospero dans l’île, Ariel est retenu prisonnier dans un arbre par la sorcière Sycorax, alors maîtresse des lieux. La condition de sa libération est qu’il se mette au service de son nouveau maître, dont il va devoir exécuter les nombreuses demandes : de ce fait, tout au long de l’intrigue, il utilise ses pouvoirs pour répondre aux requêtes de Prospero.

→   Lire Plus

« Le Songe d’une nuit d’été », adaptation & m.e.s. Jean-Michel d’Hoop

— Par Michèle Bigot —

Avignon ne se lasse pas de Shakespeare, non moins que le théâtre en général. S’il survit aussi merveilleusement (littéralement parlant) , c’est bien sûr grace à son inépuisable richesse mais encore de par sa dimension immédiatement intemporelle et universelle. Chacun y trouvera à boire et à manger, selon sa soif et son appétit. Ses problématiques, aussi vieilles que le monde sont inépuisables. Dans cette comédie, la triangulation fonctionne à plein régime, Lysandre aime Hermia, qui est aussi aimée par Démétrius , qui est quant à lui aimé par Héléna. Et ça va tourner en rond, la machine amoureuse ronronne pour notre plus grand plaisir. C’est prévisible à cent pour cent mais ça fonctionne et ça nous amuse. Le mécanisme est exacerbé par l’intervention par l’intervention de malins génies: Obéron le roi des fées, Puck son fidèle serviteur et Titania, la reine de fées. La confusion qui s’ensuit est étourdissante . Sans oublier l’effet de « théâtre dans le théâtre » cher au monde baroque: c’est l’intervention d’une troupe de comédiens bouffons qui joue Pyrame et Thisbé.

→   Lire Plus

« Plein Emploi » de Stéphane Titeca, m.e.s. Eric Delor

– Par Selim Lander —

Plein Emploi ou Pôle Emploi ? Ce n’est pas la même chose et la secrétaire de Plein Emploi commence à en avoir plein le dos des appels pour Pôle Emploi qui arrivent sur son téléphone de la part de chômeurs qui ont confondu les deux termes. Mais comme elle leur dit (à peu près) : est-ce que vous avez déjà entendu quelqu’un au bout du fil quand vous appelez Pôle Emploi ? Non, bien sûr, vous n’avez jamais qu’un répondeur : ici, c’est différent. A ceci près que cette association d’insertion appelée Plein Emploi est pour l’essentiel une arnaque servant à accaparer les fonds publics. Parmi les chômeurs qui appellent il y a un certain M. Marie-Joseph (clin d’œil à l’intention des habitants de la Martinique où un Marie-Joseph célèbre, loin d’être au chômage, est propriétaire de plusieurs entreprises…). La pièce commence, muette, par la secrétaire Philomène (Rita Ravier) qui s’installe en prenant tout son temps. Arrive ensuite Pierre-Antoine (Virgil Venance), le patron de la boite, en tenue de cycliste. Il entreprendra de se changer mais ne metta jamais son pantalon, il restera jusqu’au bout en chemise-cravatte et les jambes nues sous sa culotte de vélo.

→   Lire Plus

« The Host », un film de Bong Joon Ho

Samedi 29 avril à 18h30 / Mardi 2 mai à 16h
Tropiques Atrium – Salle Frantz Fanon

The Host
Corée du Sud – 2006 – 2h00
Fantastique, Action, Drame de : Bong Joon Ho
Avec : Song Kang-Ho, Hie-bong Byeon, Park Hae-il
Titre original : Gwoemul

Synopsis:
A Séoul, Gang-du tient un petit snack au bord de la rivière où il vit avec sa famille, dont sa fille adorée Hyun-seo. Un jour, un monstre géant surgit des profondeurs de la rivière et attaque la foule. Gang-du tente de s’enfuir avec sa fille, mais elle est enlevée brusquement par le monstre, qui disparaît au fond de la rivière. La famille Park décide alors de partir à la recherche de la créature, pour retrouver Hyun-seo…

La presse en parle :
L’Ecran Fantastique par Gilles Penso
(…) l’un des meilleurs films de monstres (…) mixant allègrement l’épouvante, la comédie, l’action, la science-fiction, le drame et la satire sociale. Un vrai bonheur !

Metro par Jérôme Vermelin
Avec The Host, [Bong Joon-Ho] s’impose comme la nouvelle star du jeune cinéma coréen.

Rolling Stone par Grégory Alexandre
Bong Joon-ho réussit la comédie-thriller écolo-horrifique la plus démentielle qui ait jamais été faite.

→   Lire Plus

Avignon 2022: « L’Occupation », texte d’Annie Ernaux m.e.s. Pierre Pradinas avec Romane Bohringer et Christophe « Disco » Mink

— Par Michèle Bigot —

Occupée, une femme est ici occupée, au deux sens du terme. Cette femme c’est le double de l’autrice, elle vient de se séparer de W. avec qui elle a vécu pendant cinq ans. Elle a pris l’initiative de cette rupture mais elle espère néanmoins le retrouver un jour. Sauf que de son côté, lui se remet en couple avec une femme, dont il tait le nom. La narratrice est désormais habitée par un obsession, tout connaître de sa rivale, mais surtout son nom, comme si le nom disait l’essentiel de la personne, qu’il suffisait à l’appréhender, voire à la cerner. « La jalousie! C’est le monstre aux yeux verts qui produit l’aliment dont il se nourrit » dit Macbeth.

Romane Bohringer incarne à la perfection cette femme dévorée par la jalousie et elle nous entraîne irrépressiblement dans les méandres de son ressassement, accompagnée qu’elle est par la musique de Christophe ‘Disco » Mink. Successivement la harpe, synthétiseur, la guitare, le piano vont souligner les accents variés de cette passion dévorante. « Cette femme emplissait ma tête, ma poitrine et mon ventre.

→   Lire Plus

L’incertitude de la création.Intention, réalisation, réception.

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

Dominique Berthet, L’incertitude de la création.Intention, réalisation, réception, Pointe-à-Pitre, Presses Universitaires des Antilles, Collection « Arts et esthétique », 2021, 198 pages.

Incertitude et création, deux mots aux résonances multiples. Le mot incertitude m’évoque, tout d’abord, la peinture de René Magritte intitulée Le principe d’incertitude, tableau dans lequel on voit une femme nue qui regarde sur le mur devant elle l’ombre d’un oiseau, alors que l’ombre projetée prend naissance à ses pieds. Je pense ensuite à la théorie de l’incertitude quantique, au fameux chat de Schrödinger, dont on ne sait s’il est vivant ou mort. Aussi à Einstein et le coup de dé. Et peut-on oublier les grandes incertitudes planétaires qui nous occupent actuellement ?

Les résonances sont multiples à propos de l’incertitude, mais il convient d’opérer des choix. Et choisir, ou ne pas choisir, c’est bien là l’un des enjeux que suggère le titre de l’ouvrage. On pourrait aussi penser à la célèbre citation de Sartre, « ne pas choisir, c’est encore choisir ». Être confronté à des incertitudes, place l’artiste face la multiplicité des choix qui s’offrent à lui.

→   Lire Plus

Petites forme 2021 : Evan Placey, Ina Césaire, Alfred Alexandre

— Par Selim Lander —

Ces filles-là : rafraîchissant

Traiter un thème grave sans jamais se prendre au sérieux : n’est-ce pas le premier secret du théâtre moral ? Car on peut bien parler de « théâtre moral » à propos de cette pièce. Il ne s’agit pas en effet ici de dénoncer les injustices dont seraient victimes une catégorie sociale – comme l’exploitation d’une classe par une autre – auxquelles un changement de politique pourrait remédier, mais de faire prendre conscience d’un travers qui semble inhérent à la nature humaine, à savoir la recherche d’un bouc-émissaire : soit comment « oublier » ses propres travers en désignant un responsable de tous nos maux. Ainsi, en Martinique, on chargera la « caste béké » du péché du chlordécone comme si l’île « toute entière », c’est-à-dire plus précisément les planteurs petits et gros et les élus, avec la complicité des syndicats, ne s’étaient pas entendus pour demander dérogations sur dérogations (ce qui n’exonère évidemment pas une administration structurellement trop complaisante).

Evan Placey s’intéresse à un cas particulier de bouc-émissaire : le souffre-douleur des cours de récréation, ou plutôt la souffre-douleur, en l’occurrence.

→   Lire Plus

« Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux  Antilles-Guyane » par Esther Eloidin

Publication aux Caraïbéditions de l’essai de Esther Eloidin, universitaire et musicologue, intitulé Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane qui sort le le 19 février 2021.

I. DÈS LE BERCEAU…

Chers parents, vous avez tous chanté des comptines à vos enfants. Nous vous faisons grâce des berceuses françaises telles « Au clair de la lune« , « Ne pleure pas Jeannette« , « A la claire fontaine » et bien d’autres chansons obscènes soufflées à l’oreille de vos tout-petits. Arrêtons-nous juste un instant sur notre répertoire antillo-guyanais.

Il n’est pas sûr qu’après avoir découvert le sens caché de ces textes, vous continuerez à les entendre de la même façon.

Cela est aussi vrai pour les chansonnettes des cours de récréation. Certaines, apparues à partir des années 60, relevaient carrément de l’obscénité pure et dure. Pas sûr que ces jeunes d’alors osaient les chanter à tue-tête devant leurs parents ou leurs enseignants.

Au-delà de leur fonction divertissante, que nous révèlent ces chansons ?

→   Lire Plus

Wajdi Mouawad, dramaturge libano-québécois : « À Beyrouth, cette explosion pose un point final à toutes les mascarades. »

Wajdi Mouawad, né en 1968 à Deir-el-Qamar au Liban, est homme de théâtre, metteur en scène, dramaturge, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-québécois. Il dirige le Théâtre national de la Colline à Paris depuis 2016. Il exprime aujourd’hui son indignation face à l’explosion qui a détruit Beyrouth.

Les créations de Wajdi Mouawad sont toujours d’une grande puissance, qui évoquent en la transcendant l’actualité tragique de notre monde. Des œuvres, textes et mises en scène, au souffle épique : on se souviendra de la trilogie Littoral / Incendies / Forêts, qui fit dire au magazine Télérama : « Mouawad est l’artisan d’un théâtre qui raconte le monde, le déploie, le déroule comme une fresque, celui qui fait danser sans honte aucune, l’émotion et la fable, la vie des gens avec le tragique immémorial de la condition humaine. »

Plus près de nous en 2017, ce fut le choc du spectacle Tous des oiseaux, donné en plusieurs langues par des acteurs polyglottes, qui appartiennent à plusieurs cultures, à plusieurs mondes. Un spectacle ainsi annoncé : « Dynamitée par la violence du monde, l’histoire intime d’Eitan, un jeune scientifique allemand d’origine israélienne confronté à un violent conflit avec son père, montre comment, dans les luttes fratricides, il n’existe aucune réalité qui puisse dominer une autre.

→   Lire Plus