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« Jeux de massacre » : représentation exceptionnelle

► 9 juin 19h : Dernière au  Centre Culturel de Trinité

Une petite ville banale est brusquement décimée par un mal inconnu qui touche tout le monde, tous se croisent et s’évitent, tous craignent le pire.

Malgré la peur,chacun veut essayer de croire qu’il est à l’abri…

La pièce brosse le portrait d’une société qui ressemble tant à la nôtre : terrorisme, corruption, catastrophe écologique, atteinte à la vie privée, criminalité…

Ionesco a toujours été hanté par la mort, il médite sur son mystère dans bon nombre de ses œuvres. Plus que jamais, on peut qualifier son théâtre de « farce tragique ».

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« Jeux de massacre », d’autrefois à aujourd’hui

— par Janine Bailly —

Il est des petits miracles qui donnent foi en l’avenir des arts vivants. Ainsi en cette fin de semaine, alors qu’à Tropiques-Atrium la Biennale de danse lançait ses derniers feux, le public se pressait en nombre aux portes du théâtre Aimé Césaire, avide de savoir quel sort la troupe de L’autre Bord Compagnie avait réservé à Jeux de massacre, la dernière pièce du dramaturge Eugène Ionesco. Si la réputation de Guillaume Malasné et Caroline Savard n’est plus à faire, s’attaquer avec des comédiens amateurs à un texte de cette complexité, où souvent les répliques se suivent de façon insolite plutôt que de s’enchaîner, relevait de la gageure, et parler sur scène de la mort n’est certes pas chose aisée. Pari tenu, les vingt-quatre hommes et femmes de tous âges et de toutes professions, venus d’horizons divers mais réunis par une passion commune, ont su nous emmener avec eux dans leur monde, qui pour être fictif n’en parle pas moins de notre humanité.

Au singulier, le jeu de massacre évoque cette attraction de fête foraine, qui consiste à faire tomber, à l’aide de balles lancées, des figurines, ou des têtes de préférence caricaturales : dès le prologue, le ton est donné, entre le tragique de la situation — un mystérieux fléau, assimilable à la peste, ravage la ville — et la distance d’une ironie cynique prise par l’auteur.

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Jeux de massacre : une farce tragique !

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint – Auret.

Jeux de massacre, ou comment une expression innocente tirée d’un jeu anodin de démolition se fait litote humoristique d’un phénomène grave à grande ampleur ou encore, comment parler d’un sujet sérieux s’il en est, avec humour et légèreté. Un humours grinçant caustique au service d’une réflexion sur le thème de la mort.
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Eugène Ionesco a toujours eu cette réflexion, cette vibration tentaculaire au plus profond de lui pour tout ce qui de près ou de loin à trait à la mort, mais paradoxalement, son théâtre est parsemé de cette hantise qu’il utilise à contresens, en mettant du burlesque dans le tragique et du tragique sans le burlesque, particulièrement pour cette pièce. Sujet on ne peut plus cruel. Est-ce pour tenter de conjurer le sort que Ionesco aborde le sujet par le biais d’une farce tragique , et ce, pas du tout sur le mode cathédrale adapté , solennelle comme il sied à une coutume devenue, constitutionnelle, humaine et sociale celle-là même qui réclame la pudeur et la décence exprimées sur le ton confessionnal en demi-teintes et demi-mots.

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« Guadeloupe, Mai 67 : Massacrer et laisser mourir »

Par Elsa Dorlin (dir.) avec Jean-Pierre Sainton et Mathieu Rigouste.

En mai 1967 en Guadeloupe, un mouvement de grève est réprimé dans le sang par les forces de l’ordre françaises. Elles ouvrent le feu sur la foule en ciblant des militants du mouvement anticolonialiste et syndicaliste ; tirent sur les passants, blessent et arrêtent des dizaines de personnes. Le préfet de Guadeloupe alors en poste est Pierre Bolotte, ancien haut fonctionnaire en Algérie, futur préfet de Seine-Saint-Denis où il créera la BAC. Ce livre revient sur le déroulement des journées de mai et plus largement sur le contexte des années 1950 et 1960 aux Antilles et en Guyane ; sur les mouvements sociaux, indépendantistes et révolutionnaires et la répression sans précédent dont ils ont fait l’objet. Il analyse la politique de maintien de l’ordre en termes de gouvernementalité impériale pour révéler la circulation transatlantique des fonctionnaires, des militaires, des théories et techniques contre-insurrectionnelles de l’Algérie française et de l’OAS aux Antilles, en revenant en métropole. Aux massacres d’État et crimes républicains qui égrènent ces décennies se substituent progressivement des politiques migratoires, sociales et économiques discriminatoires, des idéologies sexuelles, raciales et familiales, qui matérialisent la colonialité du biopouvoir, dont la compréhension est vitale pour les luttes présentes.

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L’autre Bord joue au massacre

— Par Selim Lander —

Jeux de Massacre d’Eugène Ionesco mis en scène par Guillaume Malasné et Caroline Savard.

Il y a plusieurs Ionesco. Le plus connu, l’absurde, remporte un succès constant depuis l’origine, ou presque. La Cantatrice chauve n’a tenu que 25 représentations lors de sa création, en 1950, mais la pièce qui est jouée désormais, avec La leçon, au théâtre de la Huchette à Paris sans interruption depuis 1957 approche les dix-neuf mille représentations dans ce seul théâtre[i] ! Et puis, il y a un autre Ionesco, plus ambitieux, plus démonstratif, plus tardif, comme ce Jeux de massacre (1970, l’année où Ionesco est élu à l’Académie française : il ne faut pas vieillir !) qui se veut aussi bien méditation sur la mort que réflexion sur la nature humaine (égoïste), la lutte des classes (avec les riches dans les rôles des « salauds » de Sartre), la corruption, etc. Soit : on n’a jamais interdit à un auteur de théâtre de réfléchir ! La seule question : a-t-il théâtralisé sa réflexion ? On ne dira pas que Ionesco y a réussi ici mais un bon metteur en scène peut faire des miracles… a fortiori deux.

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« Des jours entiers, des nuits entières », adaptation des textes de Xavier Durringer, m.e.s. Guillaume Malasné

30-31 mai et 1er juin 19h30 au Théâtre Aimé Césaire

Évènement : l’Autre Bord Compagnie revient sur les planches du Théâtre Aimé Césaire avec une nouvelle création amateurs.

Après les succès du « Vol des oies sauvages » en 2019, de « Jeux de Massacre » en 2018, « Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant » en 2017 et de deux adaptations de « La Réunification des deux Corées » en 2016 et 2023), l’atelier amateur de Fort-de-France présente : Des jours entiers, des nuits entières, adaptation des textes de Xavier Durringer (Chroniques 3 des jours entiers, des nuits entières, 2013).

Une nouvelle aventure artistique et collective pour les 14 comédiens amateurs accompagnés et dirigés par Guillaume Malasné.

30-31 mai et 1er juin 19h30 au Théâtre Aimé Césaire Tarifs 22€ / 18€
Toutes les infos et les réservations sur: www.lautrebordcompagnie.com et facebook / instagram

Dans une langue percutante, familière, poétique, Xavier Durringer nous immerge dans le flot tu-multueux du chaos amoureux : des sentiments naissants entre une artiste et son modèle nu à la fuite d’une femme qui sauve sa peau et celle de ces enfants, en passant par la rupture d’un couple qui se déchire pour un canapé ou les confidences d’une femme libre sur ses ébats amoureux…

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« La réunification des deux Corées », de Joël Pommerat, m.e.s. Guillaume Malasné

Le 23 juin à 19h30  et le 24 juin à 15h30 & 10h30 au Théâtre du Lycée Schoelcher

Annulation de la représentation du 22 juin. Les billets sont valables pour une autre date.
Evènement : l’Autre Bord Compagnie revient avec une nouvelle création amateurs, au nou-veau Théâtre du Lycée Schoelcher, première ouverture pour des représentations tout pu-blic.
Après les succès du Vol des oies sauvages en 2019, de Jeux de Massacre en 2018, Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant en 2017 et d’une première adaptation de La Réunification des deux Corées en 2016), les ateliers amateurs de l’Autre Bord se re-plonge dans la pièce de Joël Pommerat.
Une nouvelle aventure artistique et collective pour les 13 comédiens amateurs accompagnés et dirigés par Guillaume Malasné.
Cette saison, l’atelier amateur de l’Autre Bord Compagnie se replonge dans la pièce de Joël Pommerat avec une sélection de quatorze scènes.

-23-19h30 au Théâtre du Lycée Schoelcher Tarifs 20€ / 15€
-24 juin  à 15h30 & 19h30 au Théâtre du Lycée Schoelcher Tarifs 20€ / 15€

Toutes les infos sur: www.lautrebordcompagnie.com

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« Le vol des oies sauvages » par L’autre bord Compagnie

23-24-25 mai 19h30 au T.A.C. 

Après les succès de Jeux de Massacre (2018), Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant (2017) et La Réunification des deux Corées (2016), les ateliers amateurs de l’Autre Bord se confrontent pour la première fois à l’écriture de plateau.
Une nouvelle aventure artistique et collective pour les 19 comédiens amateurs et les deux professionnels qui les encadrent.
Cette création est fondée sur un travail mêlant recherches documentaires, improvisation et écriture.
23-24-25 mai 19h30 : Théâtre A. Césaire
● 8-9 juin Centre André Aliker (Sainte Thérèse) à confirmer

Deux premières scènes racontent le choc provoqué par la rencontre inattendue et violente de deux mondes que tout sépare. En quoi l’arrivée de ceux qui ont quitté leur pays interroge ce que nous sommes ou ce que nous croyons être ?
La dernière histoire raconte le déracinement d’un jeune garçon forcé de suivre ses parents et de quitter son pays natal.

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Festival de Théâtre Amateur 2019 au T.A.C.

Du 2 au 25 mai 2019 à 19h 30. (sauf le 18 mai)

Programme Théâtre Amateur

Les 2, 3 et 4 mai à 19h 30 : COMPLET!

« Les femmes Savantes » de Molière

Les 9,10 et 11 mai à 19h 30

« Sept pièces courtes » de Harold Pinter

Les 15,16,17 mai à 19h 30 le 18 mai à 15h 30 et 20h 00

« Le Jardin d’Alphonse »

Comédie de Didier CARON

Les 23, 24 et 25 mai à 19h 30

« Le vol des oies sauvages » de L’autre bord Compagnie :

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Deux monstres sacrés du cinéma : Lars Van Trier et Spike Lee

Par Selim Lander —

Lars Van Trier : The House that Jack Built

Le cinéma réserve bien des surprises ; c’est ce qui fait son charme, même si toutes les surprises ne sont pas agréables. Ainsi de The House that Jack Built, le dernier film de Lars Van Trier qui s’enlise assez vite malgré un début tonitruant et sombre à la fin dans le ridicule avec une représentation de l’enfer (pas un enfer métaphorique : le vrai !) cheap et kitch. Il est vrai que regarder les exploits d’un tueur en série pendant presque deux heures devient vite lassant, même si ce dernier (Matt Dillon) est un extraordinaire manipulateur qui parvient toujours à se sortir des situations les plus dangereuses, … jusqu’au moment où le diable (Bruno Ganz) vient réclamer son dû. On se demande d’ailleurs pourquoi (aucun pacte satanique n’ayant été passé) et pourquoi à ce moment-là de l’intrigue (?) Le film est interdit au moins de 16 ans, ce qui se conçoit : conformément aux règles du genre, certaines images s’avèrent difficilement soutenables. On peut, sans dévoiler le scénario, mentionner la séquence au cours de laquelle Jack, notre sinistre assassin, après avoir attiré à la campagne une mère et ses deux jeunes enfants se met à leur tirer dessus comme des lapins… Peu adepte, nous-même, des jeux de massacre – cinématographiques ou non – nous préférons garder en mémoire le prologue du film, la scène qui décida de la vocation de tueur, laquelle scène fait intervenir une dame victime d’une crevaison, une « emmerderesse » si horripilante que l’on comprend qu’un individu psychologiquement fragile comme Jack finisse par « péter les plombs ».

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« Les 12 », par Les Comédiens : comment revisiter ses classiques

— par Janine Bailly —

Le festival de théâtre amateur s’ouvre cette année sous le signe de la gravité : après L’Autre Bord Compagnie et ses « Jeux de massacre », c’est la troupe Les Comédiens qui nous propose, dans le drame judiciaire « Les 12 », un regard aussi peu complaisant que celui de Ionesco sur notre humanité et sur la façon dont nous organisons et vivons nos rapports sociaux. Ainsi sommes-nous, par chacune de ces deux représentations, conduits à nous demander ce que serait dans des circonstances exceptionnelles notre propre comportement, que nous soyons pris dans la tourmente d’une épidémie, ou que citoyens tirés au sort pour constituer un jury nous soyons sommés d’innocenter ou de condamner un de nos semblables, assassin présumé et fort jeune de surcroît.

Julie Mauduech emprunte son sujet à « Douze hommes en colère », une pièce en deux actes du dramaturge américain Reginald Rose, écrite en 1953, popularisée en 1957 par le film éponyme de Sidney Lumet, et dans lequel Henry Fonda tenait le rôle du juré numéro 8, celui qui empêche de « danser en rond ». Un sujet universel autant qu’intemporel, qui donna lieu à quelques reprises télévisuelles, et qui surtout fut traité en 2007 par le cinéaste russe Nikita Mikhalkov, sous la simple appellation de « 12 ».

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Festival de théâtre amateur au T.A.C.

Du 3 mai au 2 juin 2018 à 19h 30

« Jeux de Massacre » de Eugène Ionesco
les 03, 04 et 05 mai  2018 à 19h30

Les 12 de Reginald Rose
17, 18 et 19 mai 2018 à 19h30

« Mi bel mè !!! » de J.M Dubray.
24, 25 et 26 mai 2018 à 19h30

« Le dernier Boléro » de Iliana Prieto Jimenz et Cristina Rebull Pradas
31 mai, 01 et 02 juin  2018 à 19h30.

Théâtre amateur
Un théâtre à part entière

Pourtant, amateur ne signifie pas seulement non-professionnel. Ni débutant. Pour qu’une activité dramatique relève du théâtre amateur – ou d’amateurs, selon la formule encore en usage dans les années 1950 –, trois conditions doivent être remplies, en plus du caractère non lucratif : le théâtre doit être le but principal de l’activité ; la relation à un public doit être inscrite dans la perspective à plus ou moins long terme des participants ; enfin, la structure dans laquelle l’activité s’inscrit doit être elle-même amateur (la participation individuelle d’acteurs inexpérimentés ou de véritables amateurs à un spectacle professionnel ne relève pas de cette catégorie).

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Haïti en crise : une escalade de la violence, une crise humanitaire sans précédent et des défis politiques inextricables

— Par Jean Samblé —
Depuis juillet, la situation en Haïti se dégrade malgré des efforts internationaux et l’activation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya. Maria Isabel Salvador, cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a dressé un bilan inquiétant au Conseil de sécurité des Nations Unies, soulignant la brutalité croissante des violences, l’ampleur des déplacements forcés et la dégradation générale des conditions de vie. Elle a aussi noté que le processus politique, malgré quelques avancées initiales, se heurte aujourd’hui à des obstacles de plus en plus importants.

Aggravation des violences et de la crise sécuritaire

La situation sécuritaire, déjà précaire, a atteint un niveau critique avec des pics de violence sans précédent. Le massacre de Pont-Sondé, survenu le 3 octobre, illustre cette escalade : des membres du gang « Gran Grif » ont tué au moins 115 civils et blessé des dizaines d’autres. Cet acte brutal témoigne de l’intensification des activités criminelles, qui ne se limitent plus à la capitale, Port-au-Prince, mais s’étendent désormais aux zones rurales.

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Entre résistance et mobilisation : les luttes actuelles en Martinique pour la justice sociale et l’émancipation

Le CNCP a organisé une conférence débat le vendredi 25 octobre à la Bourse du Travail de Paris sur le thème « Le Peuple Martiniquais veut faire entendre sa voix ». Voici le texte de l’intervention de Robert Saé, son représentant aux affaires extérieures.

Paris, le Vendredi 25 octobre 2024

Pour la deuxième fois dans l’histoire récente, la Martinique se trouve propulsée dans l’actualité à l’échelle internationale. La première fois c’était quand, le 6 décembre 1987, des milliers de nos compatriotes avaient envahi la piste de l’aéroport pour empêcher l’atterrissage de l’avion à bord duquel se trouvait le néo-fasciste Jean-Marie LEPEN. Aujourd’hui, c’est parce que notre pays s’est trouvé entièrement paralysé dans le cadre d’une mobilisation contre la vie chère.

Dans de nombreux pays étrangers on a évoqué à ce propos la nature des relations entre la France et les territoires éloignés qu’elle contrôle dans le monde. Mais, en France, la grande majorité des médias n’a parlé que de la grogne d’une population qui exige légitimement une égalité de traitement avec les autres français et dont les protestations sont dévoyées par quelques délinquants.

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À propos du linguiste Michel Degraff

Le linguiste Michel DeGraff, actif supporteur du PHTK néo-duvaliériste, est-il également un propagandiste de l’antisémitisme ?

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article consigne une analyse approfondie et rigoureuse de l’ample controverse idéologique et politique qui s’est développée ces derniers mois entre le linguiste haïtien Michel DeGraff et le Département de linguistique du Massachusetts Institute of Technology, le MIT, où il enseigne depuis vingt-huit ans. Loin d’être un fait divers ou un banal différend entre des professionnels du monde académique américain, cette controverse idéologique et politique interpelle et renvoie à des questions majeures qui méritent d’être analysées avec rigueur et débattues publiquement. Ainsi, dans nos universités un enseignant oeuvrant aux États-Unis, en France, au Canada, en Haïti, etc., a-t-il le droit –au nom de la liberté académique–, de faire l’apologie des idées du nazisme ou des idées relevant de la pédophilie ? Un enseignant est-il autorisé à diffuser des idées xénophobes, racistes, homophobes, ou de faire la promotion d’une culture d’infériorisation des femmes couplée à l’apologie du féminicide ou d’une culture du génocide et des idées relevant d’un « nettoyage ethnique » ?

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L’éphéméride du 24 septembre

La Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française le 24 septembre 1853

Les premières sources écrites concernant l’histoire de la Nouvelle-Calédonie remontent à son exploration en 1774 par James Cook, l’archipel était alors déjà habité par une population mélanésienne : les Kanak. La Nouvelle-Calédonie est une collectivité sui generis de la France.
Le contexte géographique
D’une superficie totale de 18 575,5 km21, la Nouvelle-Calédonie est un territoire d’une surface comparable à celle d’un État comme la Slovénie. La population est estimée à 245 580 habitants (recensement 2009), dont 99 078 d’origine mélanésienne. La Nouvelle-Calédonie est un territoire notoirement sous-peuplé avec une densité de 13 hab./km2 (119 hab./km2 en France métropolitaine).

Lors de l’arrivée des premiers explorateurs la population mélanésienne était estimée entre 40 000 et 80 000 habitants2.

Peuplement et préhistoire (xiiie siècle av. J.-C. – xixe siècle)
Il y a 5 000 ans environ (v. 3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, appelés Austronésiens par les archéologues, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2 000 av.

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La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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Ne détournons pas le regard ! Manifestons encore et encore !

— Le n° 348 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Samedi 18 mai 18h au kiosque Guédon à Fort-de-France :

À l’appel de Martinique-Palestine Solidarité et d’une liste d’organisations qui s’allonge, nous serons dans la rue ce samedi 18. Ce n’est pas seulement un indispensable réflexe contre le cours génocidaire abject de l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien. Ce n’est pas seulement un geste élémentaire de solidarité avec un peuple martyr. C’est aussi parce que dans le massacre qui se déroule sous nos yeux, dans l’affrontement international auquel on assiste, se jouent en fait des enjeux qui concernent la paix du monde.

La montée de la solidarité internationale avec la Palestine, solidarité dont le caractère trop discontinu explique l’arrogance sioniste, est le seul fait positif de la situation. Nous devons y contribuer de toutes nos forces.

Rendezvous samedi !

 

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Et si le 22 mai

Le 22 mai approche à grands pas. Jadis, on discutait longuement pour savoir si c’était la « date de naissance du peuple martiniquais ».

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« The Sweet East », un film de Sean Price Williams

Lundi 15 avril – 19h
Lundi 22 avril – 14h
Madiana

| Par Nick Pinkerton
Avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave
13 mars 2024 en salle | 1h 44min | Comédie, Drame
Synopsis :
Tout public
Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage sco­laire. Au fil de ses ren­contres, elle découvre un monde insoup­çon­né. Les frac­tures men­tales, sociales et poli­tiques des États-Unis, fil­mées comme un conte de fée ou une varia­tion d’Alice au pays des merveilles.
La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Olivia Cooper-Hadjian
Dénonçant de-ci de-là la condescendance des Européens à leur égard, le film révèle une affection pour ce pays, ses habitants et ses territoires, malgré une Histoire qui peut s’apparenter à un naufrage permanent. S’il est émaillé d’une violence qui renvoie aux tueries, guerres et massacres qui y ont fleuri, celle-ci est traitée sur le mode d’un grand-guignol cathartique, plutôt que de la pénitence.

Culturopoing.com par Eleonore Vigier
Avec son côté absurde et empli d’humour noir, « The Sweet East » compose en filigrane du voyage une symphonie de l’adolescence, entre quête identitaire, désir de provocation et d’émancipation, et jeux de rôles.

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L’éphéméride du 29 mars

Un massacre colonial français à Madagascar le 29 mars 1947

Il y a soixante-seize ans ce jour, le peuple malgache se levait pour se libérer du joug colonial. À cette insurrection, la France répondit par un crime d’ampleur, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.

Il est minuit, ce 29 mars 1947, lorsque plusieurs centaines d’insurgés, colonne de paysans pauvres, armés de vieux fusils, s’attaquent au camp militaire de Moramanga, à l’est de l’île. C’est le signal d’une insurrection qui va embraser, pendant près de deux ans, la colonie française de Madagascar, au large des côtes africaines de l’océan Indien. La création, quelques mois plus tôt, d’une assemblée élue, aux pouvoirs limités, n’a pas suffi à éteindre la flamme nationaliste qui s’est allumée sur l’Île rouge, vaste comme la France et la Belgique, longtemps théâtre de la rivalité franco-britannique avant d’être placée, en 1896, sous la tutelle coloniale française. Le retour des tirailleurs malgaches enrôlés en métropole durant la Seconde Guerre mondiale, les conditions de vie misérables des populations indigènes et l’activisme de mouvements nationalistes et de sociétés secrètes attisent l’aspiration indépendantiste et précipitent le déclenchement de l’insurrection.

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Les revendications du LKP en 2009

Voici la liste des 120 revendications initiales du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) déposée le 20 janvier 2009 :

1- NIVEAU ET CONDITIONS DE VIE
1. Un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 €, des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande.
2. Le relèvement immédiat du SMIC, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux.
3. Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe.
4. Création d’un bureau d’études ouvrières, chargé de calculer l’évolution des prix des produits réellement consommés par les travailleurs.
5. Réductions d’impôts fondées sur la justice fiscale.
6. Baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et sur les transports.
7. Baisse des taux de la taxe sur les carburants.
8. Suppression de la taxation des produits locaux

Logements
9. Gel des loyers pour une période indéterminée et pour l’année 2009 l’annulation de l’augmentation de 2,98 %.

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L’éphéméride du 21 décembre

« Accord » de partage de la Martinique entre les Caraïbes et les Français le 21 décembre 1657.

Le 21 décembre 1657, le Gouverneur de la Martinique Jacques Dyel du Parquet, installé à Saint-Pierre conclut, après sept ans de violences, un premier « traité de paix » avec les Caraïbes, accord qui leur réserve une partie de l’île.

En 1657, les « indiens » autochtones, sont reclus dans la région nommée alors Cabesterre ou Capesterre (« Terres des caps »), qui recouvre le nord atlantique et le centre de la Martinique. Cette région comprend les communes du François, du Robert, de Trinité, du Gros-Morne, de Sainte-Marie, du Marigot, du Lorrain, de Basse-Pointe et de Macouba. Les Français occupent la région anciennement appelée Basse-Terre située sur la côte de la mer des Caraïbes.

L’installation et l’expansion des Français ont créé tensions et un conflit continu avec les autochtones. Avec la mort du gouverneur Jacques Dyel du Parquet éclate la guerre de 1658 contre les indiens caraïbes.

Plus de 600 Français se regroupent avec la bénédiction des prêtres de l’île pour attaquer les Caraïbes dans leurs territoires réservés par l’accord de paix du 21 décembre 1657 avec la volonté d’éliminer toutes présences indigènes dans l’île.

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La « pensée lamayòt », la « lexicographie lamayòt »…

alias la « lexicographie borlette » au rendez-vous de la réflexion critique

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« (…) il n’est pas de production de connaissance robuste et fiable hors du collectif de scientifiques qui s’intéressent aux mêmes objets, faits et questions. La connaissance scientifique doit être mise à l’épreuve et vérifiée par des collègues ou pairs compétents, à savoir ceux qui sont préoccupés par les mêmes questions ou sont pour le moins familiers de la démarche scientifique concernant la matière spécifique (…). » (« Les sciences et leurs problèmes : la fraude scientifique, un moyen de diversion ? », par Serge Gutwirth et Jenneke Christiaens, Revue interdisciplinaire d’études juridiques, volume 74, 2015/1).

Le site Rezonòdwès.org a publié le 4 novembre 2023 notre article titré « L’Akademi kreyòl ayisyen et la persistance du culte de la « pensée lamayòt » conjointe à la « pensée gadget ». Dans cet article nous avons mis en lumière, de manière documentée, l’existence avérée de la « pensée lamayòt » à l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) et démontré à l’aide de références datées les mécanismes de son mode de fonctionnement idéologique à contre-courant des sciences du langage.

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Analyse d’un échantillon de chansons créoles de la musique haïtienne

Par Fortenel Thélusma, linguiste et didacticien du FLE

I- Introduction

À propos du créole, la seule langue parlée par toute la population haïtienne, beaucoup de débats passionnés ont déjà été soulevés soit sur son statut (certains le considèrent comme un patois), soit sur son orthographe qu’ils qualifient de « laide »,  « américanisée », etc. ; d’autres pensent même qu’il faudrait changer son acte de baptême en l’appelant « ayisyen ». Mais des spécialistes en créolistique sont déjà intervenus sur ces questions, qui y ont apporté les éclairages nécessaires, parmi eux des linguistes haïtiens (Yves Déjean, Hugues Saint-Fort, Renaud Govain, Lemète Zéphyr, etc.). De plus, on sait que le créole est l’une des langues modernes faisant l’objet de plus de curiosité de la part des linguistes dans le monde entier (Mofwene, André Martinet, Albert Valdman, Lefebvre, Robert Damoiseau, etc.). « Rien, dans sa structure linguistique ne disqualifie, au départ, un créole comme langue de culture » (1980), a martelé le linguiste français, André Martinet. En effet, toutes les langues (humaines) ont la même valeur du point de vue de la science du langage et remplissent diverses fonctions telles celles attribuées au langage par le linguiste suisse Roman Jakobson :

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Avignon 2023 vu par Michèle Bigot et Dominique Daeschler pour Madinin’Art

Le Festival d’Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis.

Fondé en septembre 1947 par Jean Vilar avec l’aide de Jean Rouvet, sur la suggestion des marchands de tableaux Yvonne et Christian Zervos, ce festival des arts du spectacle est considéré comme le plus ancien et le plus célèbre de France. À l’origine simple Semaine d’art dramatique offrant alors trois créations dans trois lieux scéniques différents, cet événement devient en juillet 1948 le Festival d’Avignon.

La Cour d’honneur du Palais des papes est le berceau du festival, qui investit plus de 30 lieux de la ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et sa région, dans des ouvrages d’art mais aussi des gymnases, cloîtres, chapelles, jardins, carrières, églises.

Le 5 juillet 2021, le metteur en scène et dramaturge portugais Tiago Rodrigues (alors directeur artistique du théâtre national Dona Maria II de Lisbonne) est nommé directeur du Festival d’Avignon pour succéder — à partir de 2023 — à Olivier Py à l’issue de la 76e édition du Festival qui se déroule du 7 au 26 juillet 2022.

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