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1ére édition des Journées de l’Architecture Antilles Guyane (JAAG)

Les 23 et 24 mai 2024 à Pointe à Pitre

Les Maisons de l’Architecture Guadeloupe, Guyane, Martinique Organisent la 1ére édition des Journées de l’Architecture Antilles Guyane les 23 et 24 mai 2024 à Pointe à Pitre

Un temps d’échange et de rapprochement pour confronter nos vécus urbains

«… L’architecture d’aujourd’hui dans les DFA est un syncrétisme culturel (Combinaison de doctrines, de systèmes initialement incompatibles.)

entre les cultures amérindiennes (le déjà là avant), l’architecture des colons (charpentiers de marine), la planification coloniale et ses contraintes, et la créolisation des esclaves, marrons, affranchis et descendants d’esclaves, et puis les autres immigrés par la suite (toutes les composantes de la population que nous connaissons aujourd’hui : indiens, chinois, syro-libanais, fwansé defwans, africains, haïtiens, dominicains, dominiquais, cubains, etc.) »

Gustavo Torres, architecte urbaniste

La création de table-rondes sur l’architecture et l’urbanisme des départements français d’Amérique (DFA), est l’opportunité d’explorer les similitudes et les diversités du patrimoine bâti de nos trois territoires, de nos problématiques à nos solutions.

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Journées commémoratives : Sonjé févriyé 74

Du 16 février au 1er mars 2024

Les villes de Marigot, Lorrain, Basse-Pointe, Gros-Morne et CAP Nord organisent les journées commémoratives des 50 ans de Févriyé 74.
Martiniquais, Martiniquaises et visiteurs sont invités à venir nombreux commémorer ces évènements, qui ont marqué l’histoire de la Martinique, autour d’un programme varié dans les 4 villes du Nord du vendredi 16 février au vendredi 1er mars 2024 pour vivre an bidim moman alantou févriyé 74.

Mémwa

Une histoire sociale tragique qui a marqué le mouvement des ouvriers agricoles du Nord, une histoire de la Martinique.
Les villes de Marigot, Lorrain, Basse-Pointe et Gros-Morne ont la volonté de marquer ensemble les 50 ans de Février 74.
Les Martiniquaises et Martiniquais sont invités à venir partager ces évènements « Sonjé févriyé 74 » pour nous rappeler et nourrir notre mémoire collective.

Lyannaj
Marigot, Lorrain, Basse-Pointe, Gros-Morne ansanm ansanm pou komémoré les 50 ans de février 74. Avec CAP Nord, elles nous font partager leurs expériences, leurs traces et chemins pour raconter cette histoire sociale autour de journées commémoratives.

Bokantaj
50 ans après, pour rendre hommage aux victimes de cette histoire sociale, se souvenir de toutes les femmes et tous les hommes qui se sont engagés pour réclamer justice et dignité.

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Les rencontre théâtrales d’ETC_Caraibe du 5 au 11 novembre 2023

Amphithéâtre Louis / Campus de Schoelcher

Lundi 06 novembre
De 9h –12h à 13h-16h @univantilles à l’UA Faculté de lettres – salle 12
Konsit « Lanng-Transbòdaj-Téyat »
Séminaire de rencherche en art : Les enjeux de la traduction en créole
Autour de la traduction de « Les îles de Raphaël » de Alexandra DEGLISE . Animé par David Khatile, Daniel Bardury et Alexandra Déglise
Séminè alantou larel transbòdaj sòti nan lanng fransé rivé nan lanng kréyol matinitjé : an pawol matjé téyat lanng fransé Alexandra Déglise adapté nan lanng kréyol matinitjé dapré Daniel Bardury.
Épi kolaborasion UA Matinik ek sé étidjan LLCER létid kréyol la.
Moman tan wouchach tala ka antré nan chimen fòmasion sé étidjan-an.
Sé ké an lespérians nan fondok larel transbòdaj-la oben adaptasion-an épi tout lo doukwé a sa ka lévé anlè a.

Mardi 07 Novembre 9h
« La petite fille que le soleil avait brûlée » de Andrise Pierre @drizouth
Après sept années passées à l’étranger, la nièce de Yole revient dans son pays natal pour lui faire une demande très spéciale : porter sa robe de mariée le jour de son propre mariage.

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Les Théâtrales de Novembre

Du 8 au 14 novembre 2022 en Martinique

« Les Théâtrales de Novembre” sont une manifestation littéraire axée sur les écritures théâtrales contemporaines. La manifestation permet au public de mieux connaître le corpus théâtral contemporain, d’échanger avec les auteurs et autrices invité.e.s, de se familiariser avec leurs textes lus par des comédiens et des comédiennes professionnel.Ie.s, de se procurer et de se faire dédicacer leurs œuvres.

Genèse du projet
Depuis plusieurs années, ETC Caraïbe, le CRILLASH et le département de Lettres et Arts, Université des Antilles (UA), organisent des rencontres d’auteur.e.s de théâtre, intitulées “Paroles d’auteur.e.s”.
Ces rencontres, destinées prioritairement aux étudiant.e.s mais ouvertes au grand public, ont permis de rendre plus accessible le travail d’artistes issu.e.s du pays ou venu.e.s d’autres territoires (République Tchèque, Togo, Guadeloupe, La Réunion, Côte d’ivoire, Canada, …)
Depuis 2021, les « Paroles d’auteur.e.s » sont devenues Les Théâtrales de Novembre – Rencontres des écrivaines et écrivains de théâtre.

DU 24 OCTOBRE AU 07 NOVEMBRE FAC DE LETTRES / RÉSIDENCES ETC CARAÏBE À L’UNIVERSITÉ
Les metteur.e.s en scène du festival et leurs équipes répètent à l’université.

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Rézistans’ du 22 au 27 mai 2022

Tropiques-Atrium Scène nationale propose « Rézistans’ ». 

Conférences

Mercredi 25 mai – 19h
CDST – Saint-Pierre

Entrée libre

Vendredi 27 mai – 19h

Salle Frantz Fanon
Entrée libre

MABOULA SOUMAHORO
LE TRIANGLE ET L’HEXAGONE
RÉFLEXIONS SUR UNE IDENTITÉ NOIRE

Mention Spéciale du Jury – Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020

Maboula Soumahoro est docteure en civilisations du monde anglophone et spécialiste en études africaines-américaines et de la diaspora noire/africaine. Elle est maîtresse de conférences à l’université de Tours et présidente de l’association Black History Month, dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures noires.

Le Triangle et l’Hexagone
Réflexions sur une identité noire
Maboula Soumahoro
Le Triangle et l’Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d’une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l’autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l’histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d’Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle.

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Les quatre marqueurs et les trois impératifs

— Par Ali Babar Kenjah —

Vous avez dit « Changer de paradigme » ?

I. Jé-a bout !

Comme dirait Monchoachi, traduisant « Fin de partie » de Beckett : « Jé-a bout ! » Le déboulonnage de la raison politique postcoloniale et de sa gesticulatoire stérile par la contestation populaire, marque une étape majeure dans la décomposition politique de la société martiniquaise. Même si la contestation ne doit pas masquer l’enkystement d’un vote assimilationniste xénophobe qui doit nous inquiéter, et qu’il faut combattre. Mais l’expression majoritaire au premier tour a traduit une mobilisation de la jeunesse, du peuple et de la masse des victimes de la macronie, pour une transformation de la société.Ce message des urnes, s’il devait être confirmé lors des prochaines législatives, mettrait alors au premier plan de l’agenda politique la validation populaire (référendum) d’un programme de transition écosystémique. En vérité, la transformation urgente de la société martiniquaise exige de mener à bien trois révolutions : une révolution écologique, une révolution sociétale, une révolution politique.

La révolution écologique nous est imposée par la réalité planétaire du réchauffement climatique, par la fragilité de notre matrice micro-insulaire maltraitée et la nécessité stratégique de pourvoir autant que possible à nos différents besoins.

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Le Festival des Petites Formes

Du 15 au 26 mars Tropiques Atrium & Saint-Esprit

« Le théâtre c’est un futur possible que l’on fabrique comme une recherche fondamentale. »

Pierre Debauche

En créant le Festival Des Petites Formes, l’ambition était à la fois un lieu d’accueil de créations antillaises et un lieu d’explosions d’esthétiques audacieuses.

Depuis quelques années certains professionnels du théâtre l’ont bien compris !

Cette année les musiques viendront s’infiltrer de manière hardie aux mots du théâtre. Avec des thématiques universelles. Les décors resteront sobres mais les comédiens devront dépasser leur zone de confort pour nous faire vivre des textes puissants !

L’édition 2022 prendra le temps de questionner, d’interroger, voire suggérer des débats sur des thèmes du quotidien tel que l’absence, la tolérance l’amour…

Cette année nous réitérons le partenariat avec la ville du Saint-Esprit. 

La programmation, s’articulera autour de créations & de lectures

o Les cinq fois où j’ai vu mon père 😀
Texte et mise en scène de Guy Régis Jr Haïti
Interprété par un comédien de la Comédie-Française
Samedi 26 – 19h Tropique- Atrium

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« Samuel ou la nuit des gens libres »

Texte : Ali Babar Kenjah
Adaptation : Alfred Alexandre
Mise en lecture : José Exélis
Avec Rita Ravier, Charly Lerandy, Christian Charles-Denis, Joël Jernidier et David Khatile

Production : ETC Caraïbes

Kenjah a ainsi mené plusieurs conférences de restitution de ses travaux à Tropiques Atrium, dont la dernière, la conférence « De l’autonomie martiniquaise, 1646-1956 » a clôturé le cycle le mercredi 30 juin (plus d’infos).

La deuxième de ces conférences « Habiter la clameur » ayant été menée via un live Facebook, est encore en accès libre, en replay ici.

Ali Babar Kenjah – « La nuit des gens libres » – théâtre
Philippe Alain Yerro, dit Ali Babar Kenjah, est un poète martiniquais. Chercheur en sciences sociales et Rastafari, il interroge les relations entre sociétés et culture. Diplômé de sciences politiques, d’un DEA du GEREC et d’un master de l’EHESS, il poursuit une thèse populaire sur modernité et colonialité à Marseille, archéologie d’une infusion du capital colonial antillais dans la modernisation de la France.

Après le mouvement social de 2009, il s’installe à Marseille et entame en 2012 un recyclage décolonial de ses modes d’intervention.

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Ni Assimilation , ni Créolisation. Pour le Marronnage

— Ali Babar Kenjah —

Le récent débat pugilistique qui a médiatiquement opposé Jean-Luc Mélenchon à Eric Zemmour, a confronté les tenants de deux visions de la relation de la France à son ancien empire colonial, et aux migrations des indigènes qui en découle. Nostalgique de l’Empire,Eric Zemmour, reste fermement attaché aux vertus du « Nos ancêtres les Gaulois » et défend l’Assimilation comme principe d’intégration des étrangers dans la République.L’Esprit critique des Lumières, incarné par un Jean-Luc Mélenchon paradoxalement inspiré par Édouard Glissant, lui répond qu’en matière de société multiculturelle, l’expérience historique place les sociétés antillaises au premier rang d’un idéal souhaitable pour promouvoir le « vivre ensemble » (sic)… Du point de vue pugilistique, je prononce un match nul. Vraiment nul. Du point de vue intérieur de la colonie Martinique, je récuse ici tout éloge de l’Assimilation ou de la Créolisation comme proposant des modèles culturels souhaitables quant à leurs bénéfices humains, ou en terme de « paix sociale ».

Nous Antillais, sommes les meilleurs spécialistes de l’Assimilation à la française. Au même titre que près de cinq millions de citoyens de la République issus des derniers confettis de l’Empire.

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Péyi-a èk Jénès péyi a

— Par Philippe Kenjah Yerro Secrétaire wozo Marigot Péyi-a —

Des allégations prêtées à Jean-Philippe Nilor et à Marcellin Nadeau, à propos de l’action menée contre la rhumerie JM à Macouba par des militants martiniquais radicaux, tentent d’accréditer l’idée que Péyi-a, ou du moins ses leaders, tiendraient un double langage vis-à­vis de la jeunesse révoltée de Martinique. Je ne peux, évidemment, répondre à la place de mes camarades mais je tiens à partager la teneur des échanges que nous avons eu au sein du wozo (section) Marigot de Péyi-a à ce sujet. J’y tiens, parce que l’attaque est perfide, visant par sa malhonnêteté politique la cible où se situe précisément la plus grave menace pesant sur ses maniganceurs : à savoir, le réveil de la conscience au sein de la jeunesse martiniquaise, et la lame de fond électorale dont on redoute qu’elle l’accompagne. Réveil dont on craint qu’il soit défavorable aux thèses gérontocratiques actuellement défendues par le pouvoir exécutif de la CTM. Alors qu’on affiche un mépris de lambi vis-à-vis des militants radicaux, on lance l’opération « Sové Chaben ! » en pilonnant l’éventuel rapprochement d’une jeunesse, peu impliquée électoralement jusque-là, avec Péyi-a.

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« Xénophobie » et « misoxénie »

Wélélé à l’Anse Couleuvre

— Par Ali Babar Kenjah —

..Les événements récents qui se sont déroulés à l’anse Couleuvre, créant le buzz autour d’une ..altercation opposant des campeurs martiniquais, militants de la mouvance RVN, à un groupe de touristes dont les bagages ont été jetés à la mer, ont suscité une levée de boucliers dénonçant un acte de racisme. J’aimerais commenter ici cette accusation.

..Tout d’abord, pour reconnaître que cet acte peut être qualifier de xénophobique. Pour ensuite interroger cette « xénophobie », en la rattachant à une interprétation étymologique rigoureuse. En effet, on traduit généralement « xénophobie » par « haine de l’étranger ». Or, en grec, « phobos » ne désigne pas « la haine », mais « une peur panique ». En fait, « xénophobie » devrait être traduit par « peur de l’étranger » ; le radical indiquant la « haine » (miso-) donnant éventuellement « misoxénie » pour traduction littérale de « haine de l’autre ». Ce terme, je l’ai composé pour rendre compte de l’ambiguïté des interprétations quant à une restitution loyale des incidents.

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Martinique : Histoire & Mémoire, statues de Schœlcher et de quelques autres…

Récapitulatif provisoire de 86 contributions au débat

Sur l’abolition de l’esclavage : fausses querelles et vrais problèmes — Par Édouard de Lépine —

S’appuyer sur une mémoire partagée pour bâtir une vision ambitieuse de l’avenir — Par Olivier-Ernest Jean-Marie —

Casser les statues de Schoelcher est une démarche qui méconnaît une part de l’histoire de la fin de l’esclavage!Par Gilbert Pago —

Points de vue sur un évènement marquant de ce 22 mai 2020 France Antilles du 22 mai 2020 :  l’événement à Fort-de-France

A bas Schoelcher ! Alors faut-t-il sortir du cocon de l’état-providence français ? — Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le débat ce n’est pas ça ! — Par Fola Gadet, écrivain et universitaire

Schoelcher : détruire une statue est-il toujours illégitime ? — Par Catherine Bertho Lavenir —

Une intéressante contribution au débat Tribune de Myriam Cottias

Mauvais geste, saine révolte Déclaration de Louis Maugée après le saccage des statues de Victor Schœlcher

Statues de Schœlcher : n’y aurait-il aucune oreille ? — Par  Anique Sylvestre, écrivaine —

La statue foyalaise de Schoelcher : une œuvre d’anciens esclaves. — Par Yves-Léopold Monthieux —

Cet enfant qui a grandi… — Par Ali Babar Kenjah —

Blablas, leçons et donneurs de leçons.

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Systémique

Contribution au débat sur l’histoire martiniquaise

— Par Ali Babar Kenjah —

La controverse qui accompagne salutairement le déchoukaj organisé le 22 mé dernier par les résistants radicaux RVN, a pour mérite d’ouvrir spectaculairement un nouveau champ de confrontation où chacun est sommé d’argumenter sa position, révélant ainsi les divergences d’approches et les perspectives opposées des uns et des autres. Par un réflexe corporatiste, de nombreux spécialistes des questions historiques ont préféré ignorer la légitimité de ces analyses alternatives pour porter la critique sur ce qu’il considère comme un anachronisme, tout à la défense de la pensée académique qui a soutenu le culte du Libérateur. Culte de la personnalité au service d’une entreprise d’aliénation. Cette posture défensive, le plus souvent arc-boutée à une pratique datée et obsolète de l’histoire, pose de nombreuses questions quant à la bulle de confort intellectuel qui provincialise et ringardise la connaissance du passé de nos sociétés. A mes yeux les tenants de l’historiographie académique martiniquaise pâtissent de quatre tares invalidantes, toutes liées à une approche formatée de leur discipline. Approche que je qualifie d’historicisme et qui privilégie une suite séquentielle de conjonctures au détriment d’une compréhension globale de l’histoire longue.

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Cet enfant qui a grandi…

— Par Ali Babar Kenjah —

  1. Ceux qui croient qu’une statue de Victor Schoelcher a été déboulonnée à Fort~de~France le 22 mé dernier sont des aveugles persistant dans l’aveuglement. Aveugles qui persistent à ne pas voir que cette œuvre ne portait pas sur le présumé libérateur, qu’en vérité cette œuvre traite d’un projet de « libération », que ce projet décrit une relation et qu’à ce titre l’œuvre implique symboliquement deux personnages. Le premier prend toute la lumière, on ne voit que Lui; il domine le second de toute sa taille et son geste protecteur a l’enveloppement bienveillant des grandes personnes qui savent. Car l’autre personnage est un enfant. Personnage subalterne généralement considéré comme décoratif, simple objet d’un amour dont le grand homme est le sujet. Or ce petit personnage donne tout son sens à l’œuvre qui est une pétition, l’œuvre qui est un discours exalté, un tract. Nous le savons bien, certains en ont même fait un patrimoine : ce grand « Libérateur » est une incarnation du génie français; et ce petit enfant c’est la Martinique. La Martinique, décor mineur d’un projet universel et « révolutionnaire »: l’Empire colonial français du XIXème siècle…
  2. Dans cette œuvre, le grand homme, austère comme un Père blanc, est l’homme de la France (la mère), son génie civilisateur, tandis que l’enfant symbolise une Martinique orpheline dans la morve de son innocence.

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Antenor #1

Revue éphémère d’analyses décoloniales / avril 2020

— Par Ali Babar Kenjah —

Vrai nom

Je nommerai désert ce château que tu fus, Nuit cette voix, absence ton visage,

Et quand tu tomberas dans la terre stérile Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté. Mourir est un pays que tu aimais. Je viens

Mais éternellement par tes sombres chemins. Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire, Je suis ton ennemi qui n’aura de pitié. Je te nommerai guerre et je prendrai Sur toi les libertés de la guerre et j’aurai Dans mes mains ton visage obscur et traversé, Dans mon cœur ce pays qu’illumine l’orage.

Yves Bonnefoy

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Pas de Justice, Pas de Paix !

— Par Ali Babar Kenjah —

Qu’on se le dise : le bon temps des colonies touche à sa fin aux Antilles. Certes la pwofitasyon a encore quelques jours devant elle mais les nostalgiques de l’antan où les subalternes savaient se tenir (dans l’ombre, l’opprobre et la misère de leur race), ce temps là est révolu. Désormais le sucre vous sera amer et votre rhum blanc, de plus en plus sombre. Il fallait bien qu’un jour les consciences s’ouvrent à la prédation et à la domestication dont elles sont l’objet, de père en fils et de mère en filles depuis plus de quatre siècles. Car objets traités et manipulés ils ont été, objets maltraités et manipulés ils demeurent, créatures (véritable étymologie latine du mot « créole ») d’une civilisation de barbarie et d’iniquités. Une civilisation qui organisa la terre pour la prédation et l’humain, dans sa part nègre, pour la domestication et le confort des élites. Il était inévitable, voire même attendu, qu’émerge un désir de justice des profondeurs du razyé historique où la négation permanente de ce peuple a forgé le désespoir des enfants et ankayé la volonté des dirigeants.

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Solidarité avec EcoloJah, école pilote du Bénin

Samedi 1er juin 2019  de 18h à minuit au TOM (Croix-Mission) FdF

— Par Ali Babar Kenjah —

Le 24 avril dernier EcoloJah a brûlé. Un appel international à la solidarité a été lancé pour assurer la rentrée de septembre 2019. EcoloJah est une école pilote fondée il y a près de vingt ans par la Famille Jah, dans la région de Ouidah (Bénin) sur une concession octroyée par le gouvernement béninois dans une zone protégée. Cette structure hors norme accueille près de deux cents enfants orphelins, déshérités ou non-scolarisés. On y applique une pédagogie originale axée sur l’éveil aux défis que doit relever la jeunesse africaine du XXIème siècle : l’autonomie alimentaire et énergétique, la transmission des savoirs traditionnels, la connaissance de l’histoire panafricaine, l’estime de soi et l’action collective. En dépit de la faiblesse des moyens disponibles, les résultats sont spectaculaires et reconnus par les populations et institutions du pays. EcoloJah est une luciole qui illumine comme un phare la renaissance de la jeunesse africaine ; cette école ne doit pas mourir. Mieux, elle doit renaître plus forte du courant de sympathie et de solidarité dont nous devons entourer nos courageux pionniers de la cause du Retour en Afrique.

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Astérix au bantoustan

— Par Ali Babar Kenjah —

Katjil asou péyi a…

Comme de nombreux Martiniquais j’ai suivi avec attention le lancement du nouveau parti, Péyi-a, co-présidé par J-Ph. Nilor et M. Nadeau. Non seulement avec attention, mais également avec bienveillance parce que la Martinique est véritablement en attente de relève, d’une nouvelle énergie de mobilisation. C’est donc porté par un préjugé favorable que je partage avec le pays ces quelques réflexions mitigées. Car l’attente, sans doute trop empressée, s’est trouvée déçue par une série de détails qui ne s’amalgament pas pour faire sens, mais qui s’entêtent à me poser question. Deux points attirent mon attention plus particulièrement, le premier mineur et l’autre plus sérieux.

1. Le premier point qui me gratte dans la démarche amorcée, c’est son timing. Que personne n’essaie d’argumenter la bonne foi et le hasard du calendrier : l’agenda proposé est un agenda électoraliste ! Cette démarche est lancée anba fèy depuis un certain temps, des mois, voire des années, pourtant elle s’est volontairement inscrite dans ce timing-là comme si de rien n’était ! C’est ignorer le degré de lassitude du peuple face à la perversion de la politique, et la finesse de sa compréhension globale.

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Le temps des Tyrans

— par Ali Babar Kenjah —

Nous n’allons pas nous plaindre du retrait américain de Syrie. Mais il nous faut noter la méthode et ses invraisemblances, car elles sont riches d’enseignement. Il est, par exemple, significatif de noter la sidération du camp américain, face à la décision solitaire de son commandant en chef, sidération exprimée à travers la lettre de démission du ministre de la défense, le général J. Mattis. Il est tout aussi significatif de noter la satisfaction de V. Poutine et de ses alliés locaux. Un éditorial du Monde (26 déc.) commente : « C’est comme si Donald Trump avait pris sa décision seul, en fonction des intérêts de Moscou et d’Ankara, et sans rien négocier en échange. » A l’orée de la séquence qui s’annonce, les deux grands gagnants du nouveau statu quo sont la Turquie et l’Iran, nouveaux parrains de la région appelés à se partager les zones d’influence. Le régime d’Assad y gagne accessoirement sa survie, totalement zombifié sous la férule de Moscou et de Téhéran.

Le retrait unilatéral américain abandonne en rase campagne les troupes Kurdes, envoyées en première ligne combattre l’Etat Islamique.

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Les trois échecs d’E. Macron

 — Par Ali Babar Kenjah

Le Pdt E. Macron va jouer son sort et celui de la France sur sa prochaine intervention. Focalisant sur lui toutes les attentions, il peut potentiellement retourner la situation à son avantage. Il joue donc ce soir à quitte ou double. Quitte, comme lui susurre certains gilets jaunes ; ou double comme la double peine infligée par un régime dos au mur, qui refuse de se réformer et prolonge son agonie, à qui on demande du rêve… Quel que soit le lapin qui sortira du chapeau présidentiel, E. Macron sera considérablement fragilisé par cette séquence « Gilets Jaunes ». Son jeu présidentiel a aimanté les rancœurs, il a personnifié la colère populaire jusqu’au lynchage carnavalesque sur les réseaux sociaux. Cette descente aux enfers du dieu de l’Olympe résulte, en réalité, d’un triple échec de la stratégie macronienne.

  1. L’échec du « en même temps », dernier espoir de la social-démocratie libérale. La percée foudroyante d’E. Macron surfait sur le rejet concomitant de la droite et de la gauche, signant l’échec de trente-cinq ans de pseudo alternance.

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Oui, j’étais à Génipa…

— Par Ali Babar Kenjah —

Ce ne fut pas seulement un coup de tonnerre, mais un coup de maître. Le tonnerre est toujours précédé de l’éclair qui illumine les ténèbres. Ensuite vient le son. « Faites du bruit » invitent les MC pour réveiller l’assistance. Un coup de tonnerre donc… Secouée dans sa léthargie paresseuse, la société martiniquaise n’a pu ignorer le coup d’éclat mené par une centaine de jeunes martiniquais-e-s et des militants du mouvement panafricain. Les commentaires qui continuent de fuser de toutes parts attestent que les buts poursuivis ont été atteints : créer un rapport de force qui ira crescendo ; marquer les esprits et obliger chacun à choisir son camp ; annoncer le début d’une nouvelle ère dans notre rapport au système colonial : la fin de l’hypocrisie quant à la complicité coloniale objective d’une partie de la population martiniquaise et le début d’une contestation radicale de la pwofitasyon de quatre siècles. Dans les propos qui s’échangent sur les réseaux sociaux, beaucoup d’interrogations sont posées qui préludent à une intense période d’explication et de confrontations de point de vue.

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Kemi SEBA à Génippa : la cause indépendentiste a-t-elle marqué des points?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
A une commémoration de la mort de Frantz Fanon, deux personnalités étrangères avaient été invitées par des anticolonialistes martiniquais. J’avais observé alors que l’évènement n’avait concerné qu’une chapelle et que des militants connus de l’anticolonialisme en avaient été écartés. Je m’étais interrogé sur ce que pouvaient penser les filles de CHE GUEVARRA et de MALCOM X (je crois) à leur retour dans leurs pays respectifs, d’un pays à décoloniser, champion de consommation, comme la Martinique.
Ainsi que l’avait confié un journaliste russe invité en Martinique par un grand parti anticolonialiste, elles pourraient se dire que si tous les pays à décoloniser étaient comme la Martinique, elles signeraient tout de suite pour leur maintien en l’état. En effet, le visiteur russe (URSS) sortait de table. Iil venait de profiter d’agapes inattendues à Clairière de la part des dignitaires du parti. Après avoir vu ce qu’il avait vu du pays, cette débauche de table avait achevé de le déconcerter. Celui qui le reconduisait en fin d’après-midi à son hôtel crut devoir faire un crochet à Volga Plage pour lui montrer un peu de la misère du pays, histoire de remettre l’opinion de son hôte dans le bon sens.

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Grenoble et l’esclavage antillais, pour une lecture décoloniale de l’Histoire locale

— Par Ali Babar Kenjah —

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Voici la tranquilité assurée pour nos îles, tant pour la traite que pour la liberté des nègres il n’y aura de changements que dans l’Administration et la Justice. Nous avons envoyé à l’Assemblée Nationale notre lettre d’adhésion, au nombre de douze habitants de St-Domingue qui sommes à Grenoble, pour la remercier du décret favorable
qu’elle a rendu pour nos îles.
Antoine Dolle, dit L’Américain (3 avril 1790)

Abandonnez les colonies, au moment où vos établissements sont fondés sur leur possession, et la langueur succède à l’activité, la misère à l’abondance : une foule d’ouvriers, de citoyens utiles et laborieux passent subitement d’un état aisé à la situation la plus déplorable ; enfin, l’agriculture et les finances sont bientôt frappées du désastre n’éprouvent le commerce et les manufactures.
Antoine Barnave, (mars 1790)

 

La colonialité dans l’imaginaire des villes des France

La déconstruction des formes de domination qui accablent la société contemporaine impose à la pensée de prendre la mesure exacte du moment décolonial qui s’affirme chaque jour davantage comme le moment d’une convergence ; convergence théorique, qui pose la colonialité historique de l’État français comme matrice de ses pratiques sécuritaires contemporaines et comme noeud indéfectible de son alliance impériale avec la fraction mondialisée de la bourgeoisie nationale.

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La mobilisation s’amplifie contre l’atteinte à la mémoire de l’esclavage

institut_tout-monde_logo370 signataires à la pétition « Stop au bricolage législatif sur la mémoire de l’esclavage : retrait de l’amendement 132 »

Relevé du 20.11.2016, INSTITUT DU TOUT-MONDE / CHANGE.ORG

Le 9 octobre dernier, suite à l’appel lancé deux jours auparavant sur Mediapart et relayé par Madinin’art, l’ITM suscitait une pétition sur la plate-forme Change.org : « Stop au bricolage législatif sur la mémoire de l’esclavage : retrait de l’amendement 132 », demandant le retrait de cet amendement au projet de loi sur l’Égalité réelle outre mer, portant gravement atteinte à l’équilibre trouvé en 2006 et dans l’inspiration de la loi Taubira de 2001, autour de la mémoire de l’esclavage. Depuis sa mise en ligne, la pétition a recueilli plus de 370 signatures. Aujourd’hui, nous mettons en ligne un rapport d’étape de cette pétition, concernant les signataires de cette mobilisation. On trouvera ici la liste sélective des signataires prenant en compte les intellectuels, universitaires, écrivains et artistes ; sur le site de l’ITM, vous pourrez consulter en complément une liste générale de l’ensemble des signataires ainsi qu’un relevé des commentaires laissés par quelques-uns des signataires, sur la plateforme Change.org,

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Et voilà Laurence Rossignol !

— Par Gilbert Pago —

laurence_rossignol-2Laurence Rossignol ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes juge utile de répondre à une interview sur les vêtements de mode islamique mis en vente par des grandes marques européennes. Nous n’avons pas à redire de son droit de s’exprimer encore qu’il existe en ce temps de crise sociale et de matraquage du droit du travail, des thèmes bien plus immédiats à aborder dans les atteintes aux droits des femmes.

Elle monte en première ligne contre les longues robes, le voile, les foulards, le burkini, en justifiant cela par le refus « du contrôle social sur les corps des femmes » et la dénonciation de « l’enfermement du corps des femmes ». Elle veut nous faire accroire que ce sont dans leurs habits que les « franco-musulmanes » (sic !) font le plus de mal à la cause féministe dans ce monde qu’elle et son gouvernement livrent à la sujétion du capitalisme mais aussi dans bien des aspects au patriarcat.

L’interviewer l’interroge alors sur les femmes qui choisissent seule de porter le voile, Laurence Rossignol s’insurge : « Il y avait aussi des nègres afric… et des nègres américains qui étaient pour l’esclavage… ».

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