— par Janine Bailly —
Traditionnellement, le dernier mois du printemps voit fleurir les représentations dites “de fin d’année”, celles des plus petits comme celles des plus grands leurs aînés qui ouvrent le chemin, témoignages de ces semaines studieuses où l’on s’est retrouvé pour, en amateurs débutants ou éclairés, mettre au point un spectacle digne de la scène. Saluons l’audace de celles et ceux qui, osant se confronter au regard d’un public, font ainsi vivre au plus près de nous les arts, musique, danse, ou théâtre, et ce parfois en dépit du trac qui soudain, au moment du jeu, vient les surprendre et leur nouer le ventre.
D’une belle assurance font preuve les comédiens de la compagnie Courtes Lignes, venue comme chaque année de Guadeloupe participer au Festival du théâtre amateur de Fort-de-France, avec cette fois une pièce qui en 2011 recueillit trois Molière : Le repas des Fauves, de Vahé Katcha, écrivain d’origine arménienne qui, en 1960, alors que s’éloignait en France le spectre de l’occupation allemande, put parler, avec aisance et un humour de bon aloi, de cette période difficile, et de la Résistance.