Outremer :un enfant sur deux vit avec un seul parent, le plus souvent sa mère

En 2023, près de trois enfants sur dix en France vivent avec un seul de leurs parents, une tendance qui a progressivement augmenté au fil des années. Si cette proportion reste stable depuis 2018, elle représente un véritable bouleversement par rapport à 1990, où seulement 11 % des enfants grandissaient dans une famille monoparentale. La situation se décline en plusieurs formes, avec une large majorité des enfants vivant dans une famille monoparentale où la mère est généralement le parent référent.

D’après les données de l’Insee, parmi les enfants de parents séparés, seule une minorité bénéficie de garde alternée (14 %), la plupart étant élevés principalement par un seul parent. En 2023, 67 % des enfants vivent dans une famille dite « traditionnelle », avec les deux parents, tandis que 23 % évoluent dans une famille monoparentale, et 10 % dans une famille recomposée.

Les familles monoparentales, souvent plus vulnérables, sont caractérisées par des conditions de vie moins favorables comparées aux familles « traditionnelles ». En effet, ces foyers connaissent fréquemment des difficultés d’emploi et de logement, avec une proportion importante de mères vivant dans des situations de précarité. De plus, ces familles sont plus sujettes à la suroccupation de logement : près de 18 % des familles monoparentales vivent dans des conditions de logement précaires, bien au-delà de la moyenne des autres types de familles.

La répartition des familles monoparentales varie considérablement selon les régions. Par exemple, dans les départements d’Outre-mer, elles représentent 47 % des foyers, contre seulement 23 % en métropole. En parallèle, la situation dans les grands centres urbains montre également des disparités : les familles monoparentales sont plus présentes dans les zones urbaines tandis que les familles recomposées se trouvent de manière plus homogène à travers tout le territoire.

Les familles recomposées, bien que représentant 10 % des foyers dans certains départements, ne sont cependant pas exemptes de défis. Elles sont souvent confrontées à des difficultés économiques similaires à celles des familles monoparentales, bien que dans une moindre mesure. Ces familles, qui accueillent des enfants issus de différentes unions, ont souvent un nombre d’enfants plus élevé, ce qui peut ajouter une pression supplémentaire sur les ressources disponibles. Dans ces situations, les logements sont parfois trop petits, et le taux de propriétaires est également plus faible que dans les familles dites « traditionnelles ».

Ces évolutions sociales et familiales soulignent l’importance d’adapter les politiques publiques et le soutien social aux réalités variées des foyers français, en particulier pour accompagner les familles monoparentales et recomposées, qui rencontrent des défis économiques et sociaux considérables.