— Source AFP —
Cette étude dévoilée mercredi 18 mai met en lumière un problème social souvent passé sous silence en France. Après avoir soumis 770 000 Français de toutes régions, âgés de 16 à 25 ans, à plusieurs tests, les responsables du programme au sein de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) ont découvert que près d’un jeune sur dix éprouve des difficultés de lecture et 4,3 % sont en situation d’illettrisme. Cette cellule rattachée au ministère de l’Éducation a profité de la Journée défense et citoyenneté pour mener cette étude. La fréquence des difficultés est plus prononcée dans les départements du Nord, entourant l’Ile-de-France ou plus encore en outre-mer et les garçons sont plus concernés que les filles.
Quelque 9,9 % des jeunes gens testés en 2015 présentent de « très faibles capacités de lecture » ou « des difficultés sérieuses » (4,3 %). Ces 4,3 % « peuvent être considérés en situation d’illettrisme », selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Ils se caractérisent par « un déficit important de vocabulaire ». 5,6 % ont un niveau lexical correct, mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits, ajoute la Depp.
Au sein de ce groupe de jeunes ayant de très faibles capacités ou de sérieuses difficultés figurent 11,3 % des garçons testés et 8,4 % des filles. Ces différences entre les sexes « s’observent en particulier pour les niveaux d’études les moins élevés », note le rapport. Pour les jeunes ayant atteint le niveau baccalauréat dans leur scolarité, les différences s’estompent.
Des différences régionales
Le pourcentage de jeunes en difficulté s’était réduit de 2010 (10,6 %) à 2014 (9,6 %) mais il a légèrement augmenté en 2015. Les comparaisons sont toutefois délicates selon la Depp, car les résultats ne portent pas sur le même groupe de jeunes testé chaque année, mais sur des populations nouvelles à chaque Journée défense et citoyenneté, avec des participants d’âges différents (de 16 à 25 ans).
La Depp relève par ailleurs des différences entre les régions. En France métropolitaine, la part des jeunes en difficulté de lecture s’élève à 16,7 % dans l’Aisne, 14,5 % dans la Somme, 12,9 % dans l’Oise et 12,7 % dans la Nièvre. En revanche, elle est en moyenne inférieure à 8 % dans les départements bretons. En Ile-de-France, cette part varie de 4,6 % à Paris à 11,5 % en Seine-Saint-Denis.
Ces pourcentages sont bien plus élevés en outre-mer : 30 % en Guadeloupe, Martinique et Réunion, 48 % en Guyane et 75 % à Mayotte.