DÉCRYPTAGE – Alors que les territoires d’Outre-mer peuvent vacciner depuis début janvier, le taux de vaccination demeure extrêmement faible par rapport à la France métropolitaine.
— Par Laura Andrieu —
À peine 4% de la population vaccinée à La Réunion, 3% à Mayotte ou, pire, 2,54% en Guadeloupe. La campagne vaccinale n’a toujours pas trouvé son rythme de croisière dans les territoires d’Outre-mer. À titre de comparaison, près de 11% de la population d’Île-de-France est désormais vaccinée alors même que la région affiche le taux de vaccination le plus faible de métropole. Le taux de la population vaccinée s’élève ainsi à 14,40% en Nouvelle-Aquitaine et à plus de 17% en Corse.
En Outre-mer, la première injection a lieu le 7 janvier quand Jérôme Viguier, le directeur de l’ARS Martinique, se fait vacciner. Pour Mayotte, il faut attendre le 28 janvier, soit pratiquement un mois après le démarrage de la campagne de vaccination en métropole, le 26 décembre. Ce démarrage plus lent ne suffit toutefois pas à expliquer pourquoi, encore aujourd’hui, les territoires ultramarins demeurent loin derrière. En plus d’une logistique encore plus difficile à mettre en place que dans l’Hexagone, certaines régions indiquent avoir reçu peu de doses au démarrage de leur campagne.
Mayotte, par exemple, n’a obtenu que 975 doses lors de sa première livraison. Dominique Voynet, ancienne ministre et désormais directrice de l’ARS Mayotte, assure que ses équipes ont «commencé à utiliser très rapidement ces doses afin de montrer qu’on pouvait vacciner vite». «Je suis contente d’avoir été entendue par le gouvernement», souligne-t-elle toutefois puisqu’elle reçoit désormais plus de flacons. Du côté de la Guyane, la directrice de l’ARS, Clara de Bort, regrette que son département ait été «le moins bien doté en doses de vaccin» pendant plusieurs mois en raison du peu de personnes âgées à vacciner. «Nous avions ouvert seulement trois centres de vaccinations parce que nous n’avions pas assez de doses pour pouvoir vacciner plus et lancer de grandes campagnes.»
Dans l’entourage du ministre de l’Outre-mer, Sébastien Lecornu, on nie cependant que le problème vienne de l’État : «On ne lésine pas sur le nombre de doses, elles sont livrées et continuent de l’être. On est à un peu plus de la moitié des doses qui sont consommées, sur celles livrées, dans certains départements, donc ce n’est pas un problème qui vient de l’État».
Accélération des livraisons
D’après les chiffres du ministère, 82,7% des doses livrées ont été utilisées à La Réunion au 29 mars, 55,5% en Guyane contre 36,5% à Mayotte et 39,5% en Martinique. Le ministère a, par ailleurs, promis…
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