— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —
La DEAL a convié à la Préfecture pour le jeudi 20 octobre 2022 : des Associations de défense de l’environnement, des élus de différentes collectivités, dont la CTM, ainsi que les carriers, afin de participer à l’élaboration du nouveau Schéma des Carrières, réunion que la Secrétaire Générale de la Préfecture a animée. À l’exception d’Entreprises et environnement, de PUMA, ni les élus, ni les associations de protection de l’environnement n’étaient présents à cette rencontre
Ce qui est regrettable c’est de constater que certains de nos élus réclament plus de pouvoir, tout en refusant de se trouver dans les instances où se construisent la base même de l’organisation de ce changement et l’adaptation actuellement au débat institutionnel à la CTM. Comment la Société civile peut-elle faire savoir, son savoir faire à ces élus dans l’intérêt général ?
Après la présentation, un débat de bonne qualité a permis de constater certaines contradictions entre les différents Schémas d’Urbanismes existants, y compris le SAR qui est toujours en révision à la CTM.
Constatant l’absence du changement climatique dans la discussion, nous PUMA, avons attiré l’attention de l’assistance sur les inévitables bouleversements du réaménagement de notre territoire, du fait de l’élévation du niveau de la mer, des vagues de submersion, du manque d’Eau pour l’agriculture et du réchauffement climatique.
Au moment où au niveau mondial de nombreux Scientifiques ayant participé à la rédaction de différents rapports font des actions de désobéissance civile pour faire entendre raison à nos dirigeants, nous constatons encore de la réticence chez certains à admettre cette réalité scientifique.
Ça y est nous y sommes !!! L’année 2022 nous a permis de voir comment au niveau international, les prévisions du Groupe d’Experts Intergouvernemental du Climat (GIEC), se vérifient. Depuis plus de 30 ans le GIEC évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements attendus. Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées. Cette production Scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la Société civile. En France, de nombreuses équipes de recherche travaillent sur ces sujets, impliquant plusieurs centaines de scientifiques. Certains d’entre eux contribuent à différentes phases d’élaboration des rapports du GIEC.
La Nature nous prouve qu’elle ne décrète jamais de texte de loi pour se protéger des dégâts prévisibles que l’HOMME génère à travers ses activités, il lui suffit de quelques secondes pour démolir ce que nous avons mis des années à construire.
C’est à ce titre que nous avons attiré l’attention des Services de l’Etat pour que soit pris en compte :
– son bornage pour établir le trait de côte, qui inévitablement va continuer à se déplacer et fera malheureusement l’objet de très nombreux conflits.
– l’entretien des rivières, des berges, des bassins et des embouchures.
– dans le cadre de l’économie circulaire, que soient valorisés les sables de rivières qui se trouvent dans les bassins.
Selons les experts, d’ici 2030, 2040, les parties basses du littoral des Îles connaîtront deux phénomènes : l’élévation du niveau de la mer de plus d’un mètre dans certaines zones, la submersion des vagues, qui pourront lors des cyclones atteindre plus de 10 mètres de hauteur, dans ces conditions, les Communes de notre littoral sont concernées.
La Martinique aura besoin d’un incalculable volume de matériaux pour procéder aux différents enrochements et autres remblais, pour se protéger de l’élévation du niveau de la mer. Ce Schéma des Carrières devra manifestement permettre au bon sens de l’ensemble des usagers de le coconstruire Pour Une Martinique Autrement afin de faire face aux aléas climatiques.
Plus besoin de faire de démonstration pour tenter de convaincre les plus récalcitrants, il y a URGENCE, la responsabilité de nos élus est engagée, finis les ‘’cancans’’, la CTM en charge de l’aménagement de notre Territoire a demandé plus de pouvoir, le moment est venu pour lui permettre de préserver nos biens, nos vies, notre économie. Afin d’éviter tout retard, il est important de coconstruire tous les projets avec les Services de l’État et la Société civile. Quand on regarde les textes législatifs, nous ne pouvons qu’accompagner la CTM dans sa demande d’adaptation, en espérant que certains ‘’pense petit’’ ne viennent pas détourner cette initiative.
Il nous faut retenir que nous avons un énorme retard sur les études à mener pour protéger par des digues les zones, telle la Baie de Fort-de-France et tout son bassin versant, du simple fait que c’est là où se trouve tout le poumon économique, administratif, social et stratégique de la Martinique. Tous ces lieux sont pratiquement au même niveau de la mer à savoir : la piste d’atterrissage de l’aéroport, le Grand Port de Fort-de-France, EDF, la Capitale, etc. En termes de savoir-faire, nous avons localement les entreprises, les intelligences pour faire face à ce titanesque chantier. Nous continuons à attirer l’attention sur le fait que nos élus auront à faire face aux ‘’agités de l’ego’’ qui ont déjà commencé à polluer le débat, cette attitude irresponsable est néfaste.
Faut-il tout laisser à l’État ?
Les exemples de la gestion des Sargasses, du trait de Côte du Domaine Public Maritime (DPM) de l’Économie, de l’accès à la Commande publique, du chômage, des pesticides dans l’eau du robinet, l’entretien des rivières, etc. sont des éléments justifiants l’adaptation des textes législatifs et réglementaires que nos élus proposent dans le Congres.
Tous les indicateurs sont au rouge, le saccage social est visible, les nombreux experts qui se sont penchés sur ce malade ne s’écoutent pas pour tenter de comprendre, ce qui a transformé les plénières de la CTM en échelles à perroquets savants, donnant le tournis. Concernant le DPM, la France a lancé des programmes de protection de plus de 180 communes de son littoral, où sont les travaux pour la protection des Îles Françaises ?
À charge pour nos élus de cogérer toutes nos côtes.
La gestion calamiteuse de la Martinique par certains, nous a fait prendre un énorme retard sur la gestion des conséquences des aléas climatiques, les projets structurants ne figurent pas au tableau, le non-payement de nos entreprises a favorisé le dysfonctionnement de la Commande Publique.
Cette réalité impose de modifier l’accès aux marchés, pourquoi ne pas expérimenter l’ouverture des offres en prenant un accord avec la CGSS et les Impôts concernant la délivrance des attestations ? Au moment de payer les prestations exécutées et conformes à la commande, les charges seront prélevées à la source, à charge pour les entreprises de s’organiser avec les banques et autres fournisseurs.
Le caractère itératif de nos politiques publiques sera mis à mal par le changement climatique, aussi, Pour Une Martinique Autrement, il y a une obligation d’action rapide de nos dirigeants pour briser la ‘’parolite’’ dans l’intérêt général.
Pour l’association écologique PUMA
Le Président
Florent GRABIN