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La maîtrise des règles de référence, et plus particulièrement celles de grammaire, a baissé au cours des cinq dernières années, selon le Baromètre Voltaire.
Les Français sont décidément fâchés avec l’orthographe. Et selon un baromètre paru jeudi dans Le Parisien, la tendance n’est pas à une amélioration. Cette étude se base sur les résultats à un test proposé dans le cadre du Projet Voltaire, premier service en ligne personnalisé de remise à niveau. Depuis 2008, 2 millions de personnes ont suivi ce programme. Ainsi, en 2010, 5000 personnes ont été interrogées sur 84 règles d’orthographe jugées de référence. Résultat: ils ont obtenu une moyenne de 10,13 sur 20. Cinq ans plus tard, la note au même examen est à présent de 9,08 sur 20. Cette tendance est certes à relativiser, le nombre de participants à ce test ayant dans le même temps bondi pour s’établir à près de 85.000 en 2015.
En première ligne: les règles grammaticales. C’est dans ce domaine que le niveau a le plus baissé. «Les Français retiennent plus facilement les règles lexicales que les règles grammaticales, et pour cause: il est plus aisé de mémoriser l’orthographe d’un mot, indépendamment du reste, que de prendre en compte les liens qu’entretient ce mot avec les autres en mobilisant des connaissances», expliquent les auteurs du baromètre. Les «élèves» éprouvent plus particulièrement des difficultés quand il est par exemple question d’accorder un participe passé suivi d’un infinitif ou de différencier indicatif et conditionnel. Il faut en moyenne près de 10 exercices aux participants du programme Voltaire pour déterminer s’il faut écrire «je ferai» ou «je ferais».
Le langage SMS en question
Le phénomène est bien connu et il est plus particulièrement sensible à l’école. Ainsi en 2007, le ministère de l’Éducation nationale avait soumis à des élèves de CM2 une dictée donnée vingt ans plus tôt à leurs aînés. Conclusion: le nombre de fautes a aujourd’hui augmenté. Les écoliers faisant plus de 15 fautes sont passés de 26% en 1987 à 46% vingt ans plus tard. Le nombre de fautes de grammaire est en moyenne passé de 7 à 11. «Le travail de fond n’a pas encore été fait au niveau de l’enseignement. La communication numérique, qui offre via les SMS ou Twitter, du langage sur un mode différent, vient parasiter la maîtrise du français classique», justifie Pascal Hostachy, cofondateur de la société Woonoz et initiateur du Projet Voltaire.
Les experts sont néanmoins plus partagés sur la question. «On n’a jamais autant écrit qu’aujourd’hui, on ne peut plus vivre sans taper sur son clavier. Autrefois, c’était plutôt réservé aux gens instruits. Forcément, on voit plus de fautes», explique la grammairienne Bénédicte Gaillard, interrogée par Le Parisien
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