— Par Mathilde Gérard —
Une vingtaine d’experts alertent, dans un rapport sur la nutrition en outre-mer, sur les inégalités sociales qui sous-tendent la forte prévalence de maladies dans ces territoires.
Pour réduire l’obésité, le surpoids ou le diabète qui frappent de façon disproportionnée les régions ultramarines, il faut s’attaquer aux inégalités sociales qui rongent ces territoires. C’est, en substance, le message envoyé par une vingtaine de chercheurs (épidémiologistes, nutritionnistes, médecins, économistes, sociologues), qui ont rendu public, mardi 19 novembre, un rapport collectif sur la nutrition dans les départements et régions d’outre-mer (DROM – Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique et Mayotte).
Les travaux avaient été confiés il y a dix-huit mois à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), qui a réuni des experts de différentes institutions et acteurs locaux, dans le but de dresser un état des lieux le plus précis possible de l’alimentation en outre-mer et de formuler des recommandations. L’expertise a été présentée lundi au ministère de la santé, qui devra en proposer, courant 2020, une traduction politique.
Le constat en termes de santé publique est alarmant. La prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population) des maladies chroniques liées à l’alimentation est beaucoup plus forte dans les DROM que la moyenne nationale et touche des territoires où les structures de soins sont déficitaires. L’hypertension artérielle concerne de 39 % à 45 % des habitants de Guadeloupe, Martinique, Mayotte et La Réunion, quand elle affecte 31 % de l’ensemble de la population française. La prévalence du diabète atteint 10 % en Martinique, 11 % en Guadeloupe et 14 % à La Réunion, contre une moyenne nationale de 5 %….
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