Noyades en Martinique : les plages à risque et les mesures de prévention essentielles

Le 26 novembre dernier, un couple a tragiquement trouvé la mort par noyade sur la plage de Dizac, au Diamant, en Martinique. Cet incident, malheureusement pas isolé, met en lumière les risques de noyade sur l’ensemble de l’île, et souligne la nécessité d’une vigilance accrue. En effet, entre janvier et mai 2024, 17 noyades en mer ont déjà été enregistrées, touchant principalement des touristes de plus de 65 ans, victimes de malaises liés à des chocs thermiques.

La plage du Diamant, avec sa houle particulièrement forte, est connue pour ses dangers. 90% des noyades dans cette commune se produisent entre la plage de Dizac et l’Anse Caffard, une zone à haut risque. Cependant, le Diamant n’est pas la seule commune exposée. Les conditions météorologiques, comme la houle venant de l’Est, rendent potentiellement dangereuses toutes les plages de l’île, y compris celles habituellement considérées comme sûres. Ainsi, la côte caraïbe, par exemple, a récemment vu des plages normalement protégées devenir subitement risquées.

Certaines plages sont particulièrement sensibles en raison des courants marins. Parmi elles, on retrouve la plage du Diamant, la zone au-dessus du Carbet et Grand’Rivière, ainsi que des secteurs de la côte atlantique comme entre l’îlet Cabrits et au-dessus du Vauclin, les Salines, l’Œil Bleu à Sainte-Anne (un site strictement interdit à la baignade), l’Anse Trabaud, et la plage du Cap Macré. Ces plages sont les plus fréquemment surveillées par les secours.

Face à cette situation, faut-il interdire la baignade sur ces plages ? Le maire du Diamant, Hugues Toussay, a répondu par la négative, soulignant les impacts économiques et touristiques d’une telle mesure. La solution, selon lui, repose davantage sur une meilleure sensibilisation du public, notamment des touristes, aux dangers liés à la baignade.

En termes de prévention, plusieurs gestes simples mais cruciaux doivent être respectés pour éviter les accidents : consulter la météo et prendre en compte les avis de vigilance, prévenir ses proches avant de se rendre à la plage, ne pas nager lorsqu’on est fatigué, éviter de s’éloigner du rivage et être attentif aux indications de balisage, notamment dans les zones des 300 mètres. Ces règles sont essentielles, mais la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) alerte sur l’absence de surveillance sur presque toutes les plages de Martinique, un problème majeur. « C’est un gros problème », confie la SNSM, « nous avons des plages ouvertes toute l’année, et l’absence de surveillance expose les baigneurs à un danger constant. »

En 2023, la Martinique a déploré 30 noyades, dont 21 en mer et 9 en piscine. Pour sécuriser les baignades, il est impératif d’agir pour améliorer la surveillance des plages et d’intensifier la sensibilisation à la sécurité en mer. La question de la sécurité des plages martiniquaises reste donc un dossier prioritaire pour les autorités, afin de garantir la protection des baigneurs, qu’ils soient résidents ou touristes.