— Par Sarah Johannes Elisabeth *—
Nous reconnaissons que nos brèves années ne sauraient mesurer avec justesse l’éternité de votre engagement envers la jeunesse martiniquaise.
Quelles que soient vos formations politiques, vos ambitions personnelles, vos considérations intimes, vous nous avez régulièrement rappelé votre détermination à créer les conditions de notre épanouissement… futur.
Confrontés à un niveau de chômage structurellement et indécemment élevé, à une précarité angoissante et parfois même à une lassitude ankylosante, vous avez su, faut-il savoir le reconnaître, prouver votre capacité à vous rassembler sur ces sujets pour agir ensemble. Parfois. Lucides, vous avez pris conscience que vos seules actions ne suffisent plus, ni à satisfaire nos espérances ni à libérer nos entraves.
Nos expressions diverses ont permis d’aboutir à la parution d’un livre blanc « contribution de la jeunesse au PADM » soit un ensemble de propositions qui concerne notre avenir. Nous ne pouvions que nous réjouir de la reprise à un niveau politique des propositions issues du livre blanc comme le dispositif Migration Retour et le Césairus, bien que nous n’ayons malheureusement pas été associés au pilotage et à l’élaboration des projets.
Enthousiasmés par cette initiative, nous souhaitons aller au-delà de la consultation ponctuelle et poursuivre l’implication de la jeunesse martiniquaise dans la conduite de son avenir.
Nous partageons votre constat d’un manque de consultation et de représentation des jeunes Martiniquais dans l’élaboration des politiques publiques les concernant et dans les instances décisionnaires.
Enfin, nous avons la conviction que l’ensemble des Martiniquais gagnerait à s’impliquer d’avantage dans la conduite des affaires courantes afin d’enrichir la réflexion de ses représentants pas toujours inspirés.
A travers cette lettre ouverte, nous lançons un appel à l’ensemble de nos parlementaires afin qu’ils traduisent en acte, la farouche détermination de notre génération à se prendre en main et à contribuer concrètement à sa destinée. En d’autres termes, nous souhaitons que la parole des jeunes et leur association à la mise en oeuvre des politiques publiques qui les concernent soient institutionnalisées au sein de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Nous proposons dès lors, l’instauration d’un Conseil Territorial des Jeunes de Martinique, qui aura pour missions :
– d’être force de propositions auprès des élus,
-de porter des projets en faveur de la jeunesse,
– de donner son avis sur tout projet ou proposition de délibération de l’assemblée de Martinique qui identifie spécifiquement ou particulièrement les jeunes.
Pour y parvenir, nous avons adressé la semaine dernière à l’ensemble de nos parlementaires un projet d’amendement qui pourra être discuté dans les prochains jours dans le cadre du projet de loi sur la « Modernisation du droit des Outre-mer » .
Mesdames et Messieurs les élus, vous avez su nous faire confiance, nous souhaitons désormais croire en vous… Parce que nous valons mieux qu’une vaine bataille électorale.
* Sarah Johannes Elisabeth, pour l’association Lajénès Annou Pwan Douvan www.lajenesdouvan.com