Nous sommes tous d’une île

Par Yves Untel Pastel

Nous sommes tous d’une île !
Île poussière, Ou vaste continent !
Île, fragment disséminé en mer, Ou enclave en pleine terre.
Nous sommes peuples pluriels, en nos myriades d’archipels,
Dans tous les antipodes diasporiques.

Mais, En nous résonne, Un ADN COMMUN,
Une vibration singulière
Gouvernant notre empire intérieur,
C’est le battement millénaire
Du tambour matriciel originel.

Oui, c’est ainsi que nous savons, Qu’au-delà des frontières,
Nous sommes frères et sœurs, Enfants d’une même mère, l’Afrique.
Et c’est cette fraternité fondamentale que nous avons célébrée,
Que nous célébrons et célébrerons encore
Aujourd’hui, partout et toujours,
En évoquant, en honorant, En faisant vibrer, en faisant parler,
Ce cœur qui nous est commun : LE TAMBOUR

Voilà des millénaires Que le Tambour matriciel résonne,
A travers nos tambours singuliers, Chantant aux pieds des baobabs,
S’interpellant d’écho en écho,
De continent en continent.

Tambour mandingue, tambour zoulou,
Tambour kongo, Tambour bantou, en leurs pulsations originelles,
Mais aussi, survivant aux affres de toutes les déportations,
Dans la forge mortifère de tous les échanges triangulaires.

Tambour maloya (réunion),
Tambour ravann (Maurice),
Tambour des tonadas trinitarias (Cuba),
Tambour batucada, du brésil,
Tambour vaudou et Rara(haïti),
Tambour bèlè-Djouba (Martinique),
Tambour GwoKa (Guadeloupe),
Tambour kasé ko, Tambours kawaina (Guyane),
Tambour nayabingui (Jamaïque) !
Tambour, tambour, tambour,
Tambour stellaire, Tambour sans frontière.

Voilà des millénaires que parlent nos tambours
Inscrivants nos humanités fraternelles singulières
Dans nos terres d’enracinement,
Matrices nouvelles d’un génie civilisationnel
Qui ne se cesse de se réinventer à l’infini :
Le Tambour est notre voix, notre « voucoum »,
Notre cœur universel, et il n’a jamais cessé de parler,
En dissidence, en résilience, en résistance,
Tambours indomptés de tous nos indomptables Marronnages,
Tambours immortels !