— Par Isabelle Damico Alfonso – Leila Gonier pour Culture Égalité —
Dans le cadre de la 20e Campagne pour l’élimination des violences faites aux femmes, Culture Égalité, soutenue par le Collectif 8 Mars Martinique, a initié, ce samedi 23 novembre, un événement alliant performance artistique et manifestation participative. L’objectif était de sensibiliser et de conscientiser les femmes pour que les violences ne soient plus une fatalité.
La matinée a commencé par une appropriation créative de la place de l’Enregistrement. Des banderoles portant des phrases chocs aux couleurs vives interpellaient les passant·es sur des thématiques concernant les violences faites aux femmes. Et une vingtaine de militant·es les invitaient à participer à la fabrication d’un « plafond » coloré où chaque couleur revêtait un sens positif, soit quatre couleurs pour quatre combats : Femmes aux combats, Sororité, Société équitable, Joie et partage. La population s’est spontanément prêtée au jeu, chacun.e accrochant le ruban de son choix.
Puis, quatre artistes féminines d’horizons différents, issues de « Un OEuf, maison d’artistes », ont performé. Il s’agissait pour elles de mettre en scène les actes de violences conjugales quels qu’ils soient à travers une prouesse théâtralisée où les blessures et les coups étaient matérialisés par la peinture rouge. Un triptyque s’est peint peu à peu sous nos yeux, symbolisant la chute jusqu’à la renaissance. Une violoniste et une lanceuse de mots/maux rythmaient la performance. Celle-ci nous a fait voir les différentes étapes d’une relation « amoureuse », passant de l’enchantement au contrôle par « l’autre », jusqu’à l’effondrement… Puis l’attention, la sollicitude, la solidarité de femmes qui permettent de reprendre des forces, de se reconstruire jusqu’à être enfin soi, épanouie et puissante.
Le but était de produire un effet miroir et de permettre que les violences puissent faire résonnance en chacune pour aider les femmes victimes à sortir du déni, de la culpabilité et du silence qui l’accompagne.
Une fois de plus, la place de l’Enregistrement de Fort-de-France a vibré aux sons des choeurs de femmes, touchant plusieurs centaines de personnes.
Le sang versé de nos soeurs se transforme. Il jaillit pour irriguer un élan sororal et solidaire.