Une tribune, diffusée par France Antilles, donne à s’interroger sur le degré de responsabilités de ces médecins libéraux, anonymes par peur de sanctions, qui s’autorisent de sanctionner l’ordre qui leur indique comment soulager la fin de vie d’un patient à l’agonie.
Outre le fait que même en Russie, les opposants ouvrent leur bouche quitte à se retrouver au goulag, nos médecins libéraux se voilent la face pour donner des leçons. Et bien non ! Dans la vie, on affronte ses responsabilités. Et s’opposer à l’ordre des médecins fait partie des actes qu’un médecin qui véritablement porte un sujet essentiel, doit assumer avec son identité. Un médecin peureux ? Mais alors, peut-il affronter la mort ? On s’étonne. Peut-il affronter l’idée qu’il puisse aider son patient à faire face dignement sans souffrance excessive à la mort ? Et puis, après tout, combien de temps le médecin libéral passe-t-il auprès de son patient ? Toute cette comédie est sidérante.
Récemment, un médecin du Robert, celui qui avait invité le préfet à déjeuner à sa table pour humer le fumet des sargasses, s’est exprimé à visage découvert pour dire et sa lassitude de voir mourir des patients, et son refus d’avoir à choisir, entre ceux-ci, celui qu’on tentera de sauver au détriment de tel autre, condamné à mourir…
Cette démarche-ci est honnête, humaine et humaniste. Qu’elle méconnaisse la situation de guerre dans laquelle nous nous trouvons est évident, qu’elle refuse de la cautionner l’est encore plus. Mais au moins, elle a l’immense mérite de poser – et à visage découvert – le problème de notre société : une société qui pousse celui qui soigne pour guérir à laisser mourir tout simplement parce qu’il manque de place. Faut-il le souligner pour des incultes, il ne s’agit pas de laisser mourir mais d’accompagner le mourant… Il ne s’agit pas de choisir mais de prendre tout le monde en charge.
Alors, faire un article pour dénoncer n’importe quoi, n’importe comment et montrer qu’on n’a pas compris quel peut-être ou non le rôle du médecin, ne laisse pas d’être inquiétant sur l’effondrement du niveau philosophique et moral d’une partie de notre corps médical et sans doute de notre société.
Profitons donc pour apprendre à penser, et comprendre pourquoi nous nous sommes toujours battus pour le maintien d’un haut niveau de philosophie en terminale. Cela coûte en effet mais rapporte bien plus en termes de qualité de société.
Yvon JOSEPH-HENRI
Président de l’association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe (A3C)
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