— Transmis par Robert Saé —
L’affaire n’a pas eu l’écho mérité, mais elle est emblématique d’un combat idéologique qui fait rage aujourd’hui. A l’occasion d’une exposition, le Musée parisien du Quai Branly s’apprêtait à diffuser massivement et gratuitement, en particulier aux enfants scolarisés, une brochure dans laquelle on pouvait lire : « que les esclaves avaient été vendus à des européens par des africains », que ceux-ci « vendaient leurs frères et sœurs noirs », que parmi les esclaves, « certains étaient très malheureux et maltraités alors que d’autres avaient une vie plus agréable», que « la discrimination raciale avait pris fin aux Etats-Unis en 1964 ». Heureusement, la vigilance et la mobilisation de militants panafricanistes a fait échouer l’opération*.
Imaginez que l’on vous dise : « La bourgeoisie capitaliste n’est pas responsables du véritable esclavage subi par les enfants dans les mines européennes au 19° siècle car c’étaient leurs parents eux-mêmes qui vendaient ceux-ci aux patrons » ! Imaginez que vous lisiez dans une brochure : « Ce sont les Français, les blancs, qui ont livré leurs frères et sœurs aux nazis ! ». Comme toute personne sensée, vous attribueriez immédiatement ces propos à des individus ignares, imbéciles, racistes et provocateurs. Comment comprendre, alors, que les thèses négationnistes propagées par les colonialistes occidentaux pour nier leur responsabilité – entière et déterminante- dans les crimes massifs contre l’humanité que sont le commerce triangulaire et l’esclavage, puissent être autant banalisées. Le plus extraordinaire, c’est qu’il se trouve des afro-descendants pour colporter de telles vomissures ! On ne saurait accuser « les français » ou « les blancs » d’être responsable des cruautés perpétrées dans les camps de concentration, au prétexte que la collaboration ait été une réalité sous l’occupation. Parler de responsabilité des « noirs » dans la traite négrière et l’esclavage c’est du racisme et du négationnisme. Non ! Les peuples d’Afrique n’ont absolument aucune responsabilité dans le fait que des criminels venus d’Europe aient pu utiliser des supplétifs, qu’ils armaient, pour organiser leurs rafles.
*Interpellée, la directrice de communication du Musée du Quai Branly a courageusement rejeté la faute sur le Editions Fleurus spécialisées dans le secteur jeunesse et pédagogie (!!!!) et annoncé la destruction de ces livrets qui comportent « des phrases maladroites et non complètes, pouvant prêter à malentendu ou interprétation malheureuse »
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