Non au masque de la censure sur les violences policières !

Déclaration

La loi visant en fait à interdire de filmer les violences policières fait l’objet d’une vive et légitime opposition en France. À dire vrai, si l’article le plus contesté de ce projet de loi entrait dans les faits ce serait, même avec les amendements tactiques discutés, l’une des atteintes aux libertés les plus graves depuis la guerre d’Algérie.

Cette loi a une apparence. Elle serait une mesure destinée à protéger les membres des forces de l’ordre des appels à la vindicte populaire.

Elle a une réalité plus sinistre. Empêcher la diffusion de vidéos sur des violences policières qui n’ont cessé d’émailler les derniers mois dans l’hexagone comme aux colonies.

Dans ces dernières, il est de notoriété publique que la lumière jetée sur les méfaits de la répression est l’instrument principal de lutte contre l’impunité qui a trop souvent bénéficié à leurs auteurs.

L’hypocrisie de l’argument officiel n’a échappé à personne. L’arsenal juridique permettant de punir les éventuelles mises en danger de l’intégrité des policiers est trop abondant pour qu’on puisse croire à la nécessité de le compléter.

Sortir de la vue de la population les hauts faits de la répression, réduire à néant les affaires de brutalités contre Keziah, les gilets jaunes éborgnés leurs mains arrachées, les Adama Traore et Chouviat torturés à mort : tel est le but poursuivi.

Carte blanche pour les caméras de la police mais prison et amendes pour celles des journalistes, des militantEs, voire des simples observateurs/trices.

Une observation superficielle ferait croire que ce projet liberticide serait une bonne affaire pour la police, la gendarmerie, le parquet, l’ordre établi.

En réalité la couverture qui serait ainsi offerte aux « brebis galeuses » risque plutôt de jeter la suspicion sur l’ensemble de la police, de saper la confiance dans « l’état de droit ».

La levée de boucliers contre ce projet doit se généraliser. Journalistes, Démocrates, MilitantEs, CitoyenNEs, Parlementaires toutes et tous doivent faire front contre la menace dont cet article scandaleux n’est qu’un exemple éloquent.

Non à la censure ! Non au recul du droit à l’information !

Les premièrEs signataires

Philippe Pierre Charles – Gilbert Pago – Marie Jo Sellaye Hardy-Dessources – Max Dorléans – Louis Félix Osier-La Fontaine – Max Rustal- Jacqueline Tally – Félix Relautte – Malou Broche – Fabrice Célestin – Patrick Chamoiseau – Valery-Ann Emond-Mariette – Francine ALIMELIE – Frédéric Constant – Renée Ravoteur – Emmanuelle Clément – George Arnauld – Muriel Ameller – Laurent K. Ursulet – Laurent Troudard – Alexandre Goffin – Marcel Sellaye – Rita Bonheur – Isabelle Hilaire – Daniel Justin – Raphael Constant – Edmond Lerider. Roland Sabra.