Nona Faustine a réalisé une série d’autoportraits où elle pose nue à New York dans des lieux emblématiques de l’esclavage. Des photos qui dérangent.
Dans une démarche insolite et plutôt osée, la photographe afro-américaine Nona Faustine a posé complètement nue dans certains lieux emblématiques de New York liés à l’histoire de l’esclavage.
Portraits.
La série d’autoportraits de Nona Faustine s’intitule « White Shoes ». « Chaussures blanches », comme celles qu’elle porte sur les photos où sa nudité est publiquement exposée. Avec les chaussures, un autre accessoire apparaît souvent : les fers, les chaînes, par lesquels les esclaves étaient contraints.L’histoire de l’esclavage dans la ville de New York est le thème de la série photographique de l’artiste. Nona Faustine n’a en effet posé que dans des lieux liés à cette histoire. Qui savait par exemple que Wall Street s’est bâti sur un ancien marché aux esclaves ? Que l’hôtel de ville de New York reposait sur un site où des esclaves étaient enterrés ? « Inscrit dans une tradition photographique tout en questionnant la culture qui a engendré cette tradition, mon travail traverse les lignes du passé et du présent », écrit Nona Faustine. « A travers l’autoportrait j’explore les questions du corps noir dans la photographie et dans l’histoire ».
« L’esclavage est de l’ordre de la controverse » expliquait aussi l’artiste dans une interview à Dodge and Burn. « C’est un sujet dont nous essayons de ne pas discuter en Amérique. Cela gêne les gens. Vous pouvez voir le changement sur leurs visages quand vous le mentionnez, et le rôle que cela joue sur nos psychologies abîmées. Le fait que l’on me dise de ne pas évoquer l’esclavage, qui a inspiré mon projet, m’indique tout ce que je dois savoir. Il y a des blessures qui ne sont pas encore complètement cicatrisées, et les conséquences négatives de cette histoire sont toujours avec nous ».Lire la Suite & Plus => Outre mer 1ère