La journaliste philippine Maria Ressa a été autorisée lundi 6 décembre par la justice de son pays de se rendre à Oslo pour recevoir en personne le Prix Nobel de la paix. Maria Ressa, 58 ans, bénéficie actuellement d’une liberté conditionnelle en attendant un jugement en appel après sa condamnation l’an dernier pour diffamation, ce qui l’a contrainte à demander à trois tribunaux la permission d’aller chercher son prix. La cour d’appel fiscale a estimé dans une décision rendue publique lundi que la cofondatrice du site d’information Rappler pouvait se rendre en Norvège du 8 au 13 décembre.
L’ancienne correspondante de la chaîne américaine CNN a réagi auprès de l’AFP en disant se sentir «très bien» après avoir franchi ce dernier obstacle judiciaire. Maria Ressa, qui ne ménage pas ses critiques à l’égard du président philippin Rodrigo Duterte, et le journaliste russe Dmitri Muratov, ont été récompensés en octobre pour leur combat pour la «sauvegarde de la liberté d’expression». La journaliste a notamment braqué les projecteurs sur les violences accompagnant la campagne antidrogue lancée par le président philippin Rodrigo Duterte, qui, selon les organisations de défense des droits humains, a fait des dizaines de milliers de morts.
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La cour d’appel en charge de l’affaire de diffamation avait accepté la semaine dernière qu’elle voyage, rejetant les «risques de fuite» avancés par les avocats du gouvernement. Maria Ressa avait aussi reçu la permission d’un tribunal régional, en charge d’une autre affaire, selon Francis Lim, l’un de ses avocats. Elle est l’objet de sept poursuites judiciaires au total, dont l’affaire de diffamation dans laquelle elle encourt jusqu’à six ans de prison.
Source : Le Figaro avec AFP