19 novembre à 19h 30 au T.O.M. de Foyal
Avec Alchimie
Poésie & Musique
Romancière martiniquaise la plus prolifique, Nicole Cage-Florentiny a publié quatre romans : C’est vole que je vole (1998), Confidentiel (2000), L’Espagnole (2002) et Aime comme musique ou comme mourir d’aimer (2005). Nicole Cage-Florentiny est également poète et dramaturge ; son talent à mettre en espace ses textes et à les faire vivre par le public est remarquable. Elle monte un spectacle autour de C’est vole que je vole. Elle écrit également des chansons qu’elle présente en spectacle dans différentes bibliothèques.
C’est vole que je vole traite de la folie et de l’enfance massacrée. La jeunesse et l’histoire sont au cœur de cette oeuvre qui met en avant les travers et les atouts de la société martiniquaise pour une avancée résolue vers le futur. L’un de ces atouts, ce sont les femmes, dont les métaphores poto mitan et fanm doubout prennent tout leur sens sous la plume de l’auteure. Les femmes chez Cage-Florentiny sont souvent décrites dans des situations extrêmes, traduisant la volonté de l’auteure de créer une « mythologie interne » ainsi que son aspiration à une société plus humanisée, bâtie sur une redéfinition des rapports hommes-femmes.
Incisive, la plume de l’auteure la révèle non seulement comme une excellente observatrice de sa société mais également une actrice engagée et déterminée. D’ailleurs, étudiante à l’Université des Antilles et de la Guyane (Schœlcher) dans les années 1980, Nicole Cage-Florentiny fonde avec Marius Etilé le « Mouvement Étudiant Contre l’Apartheid ». Ses ateliers d’écriture comme thérapie offerts au public jeune et moins jeune témoignent de son engagement continu en faveur de son peuple.
Dans ses textes, Nicole Cage-Florentiny expose des thèmes contemporains et parfois tabous – l’inceste, la toxicomanie, la folie, la pédophilie, la drogue, la prostitution, l’adultère et le lesbianisme – dont la pertinence est de nature à susciter la confiance en soi et le réveil des consciences.
Elle participe fréquemment aux Salons du livre, comme ceux de Pointe-à-Pitre (2000) et de Paris (2004), et aux Festivals de Poésie : de Medellín (Colombie, 2001 et 2004), de Curtea de Arges (Roumanie, 2002), « La tente d’Ali Ben Geddhem » (Tunisie, 2003), de Xela (Guatemala, 2004) et de Trois-Rivières (Canada, 2005). Lors de telles rencontres, comme à d’autres colloques et rencontres d’écrivains et poètes (au Mexique, au Salvador, en Macédoine, en Albanie et, bien sûr, en Martinique), il lui arrive de lire de ses poèmes – en français, créole et espagnol – et de les mettre sur scène.
Nicole Cage est une écrivaine de Martinique très récompensée. Elle reçoit une mention spéciale du Jury du Prix de Poésie Jeunesse du Ministère de la Jeunesse et des Sports et de la Maison de la Poésie à Paris en 1993, pour son recueil de poèmes pour enfants intitulé Lavalas. Lauréate du Prix Casa de las Americas pour son recueil de poèmes-jeunesse, Arc en ciel, L’espoir, elle est également l’une de trois poètes nominés pour le Prix International de poésie de Roumanie (2002) et lauréate du Prix Oe Neu Mi de poésie en République de Macédoine (2002). En mars 2004, le Prix de la Créativité lui est décerné au Liban par la Fondation Naaman pour la Culture.
Son talent d’écrivaine et la portée esthétique et thématique de ses textes continuent d’être reconnus : ses poèmes sont traduits par la poétesse cubaine Nancy Morejón et le poète américain Jack Hirschman ; Aime comme musique ou comme mourir d’aimer fait partie des cinq romans finalistes pour le Prix Gros Sel en décembre 2005.
– Hanétha Vété-Congolo
Extrait de: http://ile-en-ile.org/cage/