“À la manière d’un palétuvier,
Je plante de nouvelles racines,
À mesure que s’étendent mes branches.
C’est ma seul façon d’Être
Vivant”.
Il a exploré la Soul, le Reggae, la Pop et le Reggae avec One Way to the sky. Avec Pié Coco’a, il a exploré l’univers du Jazz Caribéen, il s’est lié avec la Guitare Andalouse dans Biguine Flamenca, il a picoré des éléments de musique Amérindienne dans Native, il a construit Cœnesthésia autour des musiques Urbaines, Nicolas Lossen est-il une illustration de l’éclectisme culturel tel que le définit Pierre Bourdieu, s’agit-il d’omnivarisme culturel comme l’entend Richard A. Peterson ? Raphaël Confiant parle de diversalité. Nicolas Lossen, lui, préfère retenir le terme, plus modeste, de versatilité. Dont acte.
Madinin’Art : Bonjour Nicolas, merci de nous accorder cette interview. vous vous définissez comme un artiste très « versatile ». Pouvez-vous nous en dire plus sur l’origine de cette « versatilité » ?
Nicolas Lossen : Bonjour Madinin’Art, merci de m’inviter. En effet, la versatilité qui caractérise mes activités est assez naturelle. Depuis toujours, j’ai eu un besoin vital de voyager et de m’enraciner dans différentes cultures. Je suis originaire de Martinique, et nos racines sont très diverses, remontant jusqu’en Afrique, en Amérique précolombienne, en Europe et en Inde. Cette diversité est une richesse pour moi, et j’ai toujours eu le désir de l’explorer à travers mes activités.
M’A: Vous êtes musicien et producteur, pouvez-vous nous en dire plus sur votre approche de la musique ?
N.L.: Bien sûr, pour moi la musique est un moyen d’exprimer ma vision du monde et de partager mes expériences avec le public. Je ne me fixe pas sur un style unique, car j’aime explorer différentes sonorités et m’inspirer de diverses cultures musicales. Mon approche est donc très ouverte, et mes créations peuvent varier selon les périodes et les influences qui m’entourent.
M’A: Comment décririez-vous votre approche de la composition musicale ?
N.L. : J’ai réalisé après un certain temps qu’il y avait quelque chose d’anthropologique, de philosophique ou encore de spirituel dans ma façon de composer de la musique. C’est l’étude de l’identité humaine d’un Caraïbéen formé en anthropologie, en musique et ouvert au « Tout-Monde ».
M’A: Il paraît que vous cuisinez ?
N.L. : La cuisine, comme le voyage ou la musique, est pour moi une autre façon d’explorer les cultures et de partager des expériences. J’aime m’inspirer de la cuisine martiniquaise, mais également mélanger des influences d’autres cultures pour créer de nouvelles saveurs.
M’A : Pouvez-vous nous parler de vos projets ?
N.L. : En 2010 j’ai sorti “One Way To The Sky”, tresè axé sur le reggae et les musique noires d’Amerique. Mon premier album de Jazz, Pié Coco’a, The African American Jazz Tale, parle de nos origines africaines et de la dynamique de la colonisation. En même temps, j’ai créé le Festival JazZ à la PoiNTe, qui fête ses 10 ans cette année. J’ai plusieurs projets en cours, qu’il s’agisse de musique ou de voyages, etc. En somme, je continue d’explorer et de m’enrichir à travers mes activités, dans le but de nourrir ma vision du monde. Mon dernier projet, Native, est la deuxième partie du triptyque Jazz que j’ai initié avec Pié Coco’a. Il explore nos origines amérindiennes et le processus de colonisation du point de vue des premières nations de notre continent, l’Amérique.
M’A: Vous avez également créé Biguine Flamenca et Coenesthésia. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces projets ?
N.L. : Biguine Flamenca est un projet que j’ai co-créé avec Jorge Martinez, lauréat du Canadian World Music Award. Nous avons fusionné les musiques martiniquaises avec le Flamenco pour créer un son unique. Coenesthésia est mon nouveau projet de musique urbaine. Il est enregistré et nous avons mené quelques expériences en live à Tropiques Atrium l’année dernière. Nous nous apprêtons à sortir les premiers singles…
M’A : Décidément, vous êtes un musicien très « versatile » ! Mais qu’écoutez-vous, Nicolas Lossen, pour votre plaisir personnel ?
N.L. : Ahaha, c’est une question difficile. Je peux autant écouter des musiques actuelles, locales ou internationales que de la musique médiévale européenne, japonaise ou de la musique laotienne des années 60, par exemple 😀 !! Mais je dois admettre que j’ai un gros coup de cœur pour la country et particulièrement pour John Prine : j’adore sa façon d’écrire et son humour. Il me donne l’impression d’être dans un film de Clint Eastwood. Et c’est parfait pour digérer dans le hamac l’après-midi 😀 !
M’A: Où peut-on suivre votre actualité ?
N.L. : Il y a pas mal de beaux projets sur le feu. Pour ne rien rater des dernières mises à jour, je vous donne rendez-vous sur mes réseaux : https://linktr.ee/nicolaslossen«
M’A : Merci Nicolas Lossen pour cette interview.
N.L. : C’est moi qui vous remercie, Madinin’Art, et surtout : pa ladjé ! Je suis votre travail depuis longtemps et il est très précieux pour porter nos cultures aux yeux du monde !