— Communiqué de la CGTM —
Lundi 12 juillet, lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a fait des annonces pour gérer la crise sanitaire persistante. Il s’est aussi exprimé sur des mesures économiques et sociales qui ont été presqu’occultées.
S’agissant de la gestion de la crise sanitaire, Macron a donc annoncé qu’il instaure l’obligation vaccinale pour les soignants, sous peine de sanctions graves l’extension du pass sanitaire et la fin de la gratuité des tests de dépistage. L’obligation vaccinale assortie de sanctions est une attaque directe contre une catégorie de travailleurs ayant été au front dès les premiers jours et ayant toujours répondu « Présent » : les soignants.
S’il y a des femmes et des hommes qui ont assumé leurs responsabilités dans cette crise, ce sont bien ceux qui nous ont soignés au péril de leur santé et de leur vie !
S’il y a des femmes et des hommes qui ont dû faire preuve d’imagination pour s’équiper dans les hôpitaux, les Ehpad, etc. en recourant au système D (sacs poubelle de 120 litres en guise de surblouse, fabrication de masques face à la pénurie masquée par les mensonges du gouvernement sur son inutilité, etc.), ce sont bien les soignants. Dévouement et esprit de solidarité : voilà ce qui a caractérisé leur attitude.
Aujourd’hui, face à la persistance d’un virus qui ne cesse de muter, Macron et son gouvernement, aidé par des média amnésiques, désignent à la vindicte populaire celles et ceux qui hier ont assumé pour limiter les dégâts. Ils menacent de les suspendre, de les priver de salaires, de les licencier. Ils exercent une pression psychologique, un chantage, pour imposer sa politique, allant jusqu’à les accuser « d’irresponsabilité professionnelle » ! Ces menaces de sanctions sont ignobles et inacceptables !
Comme l’a été toute la gestion de cette crise par les gouvernants qui se sont réfugiés dans la communication pour tenter de faire oublier leur manquements et leur incurie. La santé et le bien-être des malades n’ont jamais été pas la priorité du gouvernement : Externalisation de certaines activités, fermetures de lits, économies dans tous les services et dans tous les domaines : voilà les véritables préoccupations du gouvernement qui recourt à la pression, à la menace pour imposer sa politique aujourd’hui.
Une majorité de soignants ont des doutes et des peurs. C’est humain. Mais ce n’est pas en les jetant en pâture que leurs craintes seront levées. Car nous avons tous en mémoire certains scandales retentissants comme celui du Médiator. Oui, des capitalistes ont amassé des centaines de millions au détriment de la santé de malades qui ont fait confiance. Et les organismes de contrôle officiels gouvernementaux ont été incapables d’assurer leur mission de surveillance. C’est la pugnacité d’un médecin, Irène Frachon, par ailleurs fervente défenseure de la vaccination pour combattre le Covid, qui a mis à jour ce scandale.
Cela dit, à la CGTM comme dans toute la population de Martinique et d’ailleurs, il y a des « pro-vaccins » et des « anti-vaccins ». Cependant, chacun doit se sentir libre de son choix personnel. Nous pouvons en discuter librement entre nous, comme nous discutons de tout, chacun avec ses idées. Alors le pire serait la division dans la lutte.
Quelle que soit l’opinion des uns et des autres sur le vaccin, nous devons rester unis sur des objectifs communs à tous les travailleurs et frapper ensemble contre l’état d’esprit répressif du gouvernement et sa politique déjà ancienne de sabotage de la santé publique.
Aujourd’hui, les responsables de cette gestion calamiteuse de cette crise vont sur le terrain de la morale pour s’attribuer le beau rôle. Là encore, c’est ignoble et inacceptable !
Dans les hôpitaux, comme dans beaucoup d’autres secteurs, ce sont les règles de la gestion capitaliste qui sont imposées : on parle de « rentabilité », « d’équilibre des comptes », de « contraintes budgétaires », on ne parle plus de « patients », mais de « clients ». Etc.
Face à cette orientation imposée, face à l’offensive gouvernementale et médiatique, nous travailleurs devons faire preuve de discernement, pour faire le tri entre celles et ceux sur qui repose le fonctionnement du système sanitaire, et ceux et celles qui mentent au quotidien et le sabotent.
Nous travailleurs ne devons pas s’associer à celles et ceux qui veulent faire oublier leur gestion catastrophique de cette crise en jetant l’opprobre sur celles et ceux qui ont tenus la baraque en période de gros vents. S’il y a des comptes à demander, c’est à ceux qui dirigent la société qu’il faut s’adresser. Ne marchons pas dans la manipulation qui vise à dresser une partie des travailleurs contre une autre. Ne nous trompons donc pas de cible !
Nous travailleurs unissons-nous pour exiger :
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Le recrutement massif de personnel dans les hôpitaux et autres établissements similaires !
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La mise à la disposition des établissements hospitaliers des équipements indispensables à leur bon fonctionnement
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L’augmentation des salaires !
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La publication des contrats signés et des gains des fabricants de vaccins et de tests !
Retrouvons-nous autour de ces exigences, car nous avons les mêmes intérêts à défendre.
Mais aussi, du refus de toutes menaces de sanctions pour défaut de vaccination qui seraient appliquées aux soignants et plus largement à tous les travailleurs.
Participons massivement aux mobilisations destinées à dénoncer cette orientation répressive du gouvernement. Et notamment celle du mercredi 21 juillet 2021 appelée par les syndicats de la santé