À programmer en Martinique !
Avec Sosuke Ikematsu, Keitatsu Koshiyama, Kiara Nakanishi
Titre original Boku No Ohisama | 25 décembre 2024 en salle | 1h 30min | Drame
Synopsis
Tout public
Sur l’île d’Hokkaido, l’hiver est la saison du hockey pour les garçons. Takuya, lui, est davantage subjugué par Sakura, tout juste arrivée de Tokyo, qui répète des enchaînements de patinage artistique. Il tente maladroitement de l’imiter si bien que le coach de Sakura, touché par ses efforts, décide de les entrainer en duo en vue d’une compétition prochaine… À mesure que l’hiver avance, une harmonie s’installe entre eux malgré leurs différences. Mais les premières neiges fondent et le printemps arrive, inéluctable.
« My Sunshine » : L’éclat fragile de l’enfance
My Sunshine est le second long-métrage d’Hiroshi Okuyama, un jeune réalisateur japonais qui s’était fait remarquer en 2019 avec Jésus, une fable émouvante sur l’amitié entre un enfant et le Christ. Cette nouvelle œuvre, présentée en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024, plonge à nouveau dans l’univers de l’enfance, mais cette fois à travers les yeux d’un garçon rêveur et bègue, Takuya. Le film sort en salles en France le 25 décembre 2024, un choix de date qui résonne parfaitement avec l’atmosphère hivernale du récit.
L’histoire se déroule sur l’île d’Hokkaido, en pleine saison froide. Tandis que ses camarades se livrent à des matchs de hockey sur glace, Takuya, timide et malhabile, préfère observer Sakura, une jeune patineuse talentueuse. Absorbé par ses figures gracieuses, il décide de se lancer dans la pratique du patinage sous la tutelle d’Arakawa, un ancien champion reconverti en entraîneur. Ensemble, Takuya et Sakura s’entraînent pour un concours en duo, une expérience qui les rapproche, tout en dévoilant peu à peu les fragilités de chacun.
Avec My Sunshine, Hiroshi Okuyama poursuit son exploration des thématiques de l’enfance et de l’apprentissage. À travers les regards silencieux et les gestes subtils, le film capte la complexité des émotions de ses jeunes personnages, qui se découvrent eux-mêmes au fil de leurs entraînements. Loin de la compétition, ce film est une ode à la tendresse et à l’amitié, où le sport devient un moyen d’expression et de réconciliation. La caméra, tantôt intime, tantôt rêveuse, nous invite à plonger dans l’univers intérieur de Takuya, en mettant en lumière la beauté des moments partagés, mais aussi la fragilité de ce temps suspendu entre l’enfance et l’adolescence.
La réalisation, très soignée, utilise un format carré et une photographie qui oscille entre lumière douce et ombres hivernales, offrant au film une texture presque onirique. La neige, omniprésente, symbolise à la fois la pureté et l’éphémérité de l’instant, tandis que la musique, avec des touches de Claude Debussy, amplifie la poésie des scènes de patinage. Ces moments suspendus, où les personnages glissent en harmonie, incarnent la quête d’un équilibre, d’une connexion fragile mais précieuse.
Au delà d’un récit initiatique, « My sunshine » est un film sur la différence et l’exclusion. Takuya, Sakura et Arakawa sont des personnages en marge, chacun à leur manière. Leur relation, marquée par des non-dits et des gestes maladroits, est un chemin vers l’acceptation de soi et des autres, loin des normes imposées par la société. Le film aborde avec délicatesse des thèmes comme l’homophobie, les rapports de classe et la pression sociale, sans jamais tomber dans le didactisme, préférant laisser au spectateur la liberté de réflexion.
À travers ce trio de personnages attachants, Hiroshi Okuyama réussit à créer un espace cinématographique où les émotions se déploient en silence, mais avec une intensité palpable. Le film, tout en tendresse et en douceur, révèle l’importance de se libérer des contraintes extérieures pour pouvoir enfin s’exprimer pleinement. Un voyage poétique et touchant, un véritable rayon de soleil dans l’hiver glacial de l’île d’Hokkaido.
M’A