Musique, société et pouvoir dans les Antilles de colonisation française

Café-débat le jeudi 15 mai 2014 à 19 heures à la Casa del tango

— Présentation par Bernard Camier, ethnomusicologue —
cafe_social_club_tangoAux Antilles de colonisation française la musique et le pouvoir ont eu des relations complexes dont l’histoire n’a souvent retenu que des schémas simplificateurs. Partant de la situation caractéristique du XVIIIème siècle on peut mettre en évidence la diversité des relations entre musique et pouvoir colonial. Mais la période de racisation du XIXème qui lui succède occulte cette richesse pour lui substituer une image durable d’immobilisme. La conception d’une histoire figée prévaudra jusqu’au XXème siècle. Faisant le ménage dans la musicologie d’inspiration néocolonialiste il paraît possible désormais d’envisager une analyse radicale de la fonction sociale de la musique dans les sociétés créoles de colonisation française, à partir d’outils théoriques actuels, c’est du moins l’ambition que cet exposé s’attachera à rendre crédible.

Autres informations:
Les médias ont diffusé l’information selon laquelle l’épandage aérien aurait été interdit pas le Conseil d’Etat annulant ainsi le texte ministériel sur l’épandage signé le 23 décembre dernier. C’est une belle victoire pour toutes les associations s’étant opposés à la pratique de l’épandage aérien et surtout pour des associations comme Envie santé et l’Asfa de Béatrice Ibéné.
Mais un autre problème tout aussi grave se pose, celui du projet de loi sur la biodiversité. Le CAGI sous l’impulsion notamment de Pamela Obertan avec l’aide du Dr Henri Joseph et de bien d’autres appelle à une extrême vigilance sur cette question. En effet, dans ce projet, les populations concernées n’ont pas été consultées. La biodiversité est une richesse à venir et pour la France, cette richesse se trouve à 80% dans les territoires ultra-marins. Un tel projet risque de limiter l’accès aux ressources pour les petites entreprises d’Outre-mer. Le CAGI appelle à une réunion vendredi prochain à 15 heures à Miquel.
Le problème de fond est celui de l’évolution du capitalisme en néolibéralisme, lequel n’est pas la simple continuation du premier. Cette transformation a pris de court les théories habituelles de la libération avec la modification de la domination, la puissance extrême des multinationales et surtout le pillage, c’est-à-dire l’expropriation des biens communs et le phénomène est grave en Amérique-Latine déclenchant de nouvelles formes de luttes dans ces régions. Nous, Guadeloupéens, Martiniquais et Guyanais, allons-nous laisser faire cette expropriation sauvage, qui rappelle le mouvement des enclosures ? La lutte pour la protection de notre environnement et la défense de nos biens communs ne s’avère-t-elle pas essentielle dans le moment présent ? Nous reviendront très rapidement sur ce débat.

L’épandage aérien de pesticides dans le collimateur du Conseil d’Etat
Le Monde.fr | 07.05.2014 à 18h49 • Mis à jour le 08.05.2014 à 09h40 |