— Par Bruno Odent —
Arrêté il y a 42 ans, Mumia Abu Jamal, membre des Black Panthers et journaliste radio, a été condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Son histoire et son combat pour la justice et la poursuite de son engagement de journaliste militant sont l’objet d’un documentaire, diffusé jeudi 14 décembre.
Obligé de poursuivre son combat, en dépit d’un état de santé qui se détériore, Mumia Abu Jamal a plus que jamais besoin de solidarité.
Depuis le 9 décembre 1981, il y a 42 ans, Mumia Abu Jamal vit derrière les barreaux, victime du système raciste des États-Unis, pour un crime qu’il n’a pas commis. Son histoire, son combat pour la justice et la poursuite de son engagement de journaliste militant sont l’objet d’un documentaire qui sera diffusé ce jeudi 14 décembre à 20 heures au Louxor, dans le 10e arrondissement de Paris (métro Barbès-Rochechouart).
Membre des Black Panthers et journaliste radio, Mumia complétait, au moment de son arrestation, ses modestes revenus en se faisant chauffeur de taxi la nuit. Au cours d’un de ses périples nocturnes, il intervient dans une altercation. Une fusillade a lieu, un policier est tué.
Un juge obsédé par son désir de « faire griller le Nègre » sur la chaise électrique
Accusé d’être le meurtrier, le jeune homme d’alors 27 ans sera condamné à la peine capitale, en dépit de ses dénégations, par un tribunal sous influence. Il passera trente ans dans les couloirs de la mort avant que, suite à une intense mobilisation internationale, sa peine ne soit transformée en une condamnation à perpétuité.
Mumia Abu-Jamal, « la voix des sans-voix », en prison depuis 42 ans
Des documents d’archives, rendus accessibles fin 2022 à la défense du journaliste, dévoilent pourtant le rôle d’un juge, obsédé par son désir de « faire griller le Nègre » sur la chaise électrique. Au point de récuser, en toute illégalité constitutionnelle, tous les membres du jury noirs de peau. Accablant, mais sa demande d’un nouveau procès pour être enfin innocenté, appuyée par ses avocats, n’est pas déclarée recevable pour autant.
Obligé de poursuivre son combat, en dépit d’un état de santé qui se détériore, Mumia a plus que jamais besoin de solidarité. Connaître et faire connaître la vérité et son histoire en est une dimension essentielle. Avec l’Humanité, le collectif Mumia et Amnesty International invitent à
aller voir ce terrible documentaire. Un débat aura lieu à l’issue de sa projection.