En Haïti, Médecins sans Frontières (MSF) a été contrainte de suspendre ses activités au Centre d’Urgence de Turgeau, un quartier proche du centre-ville de Port-au-Prince, à la suite d’une attaque brutale perpétrée le 12 décembre. Un groupe d’individus armés a arrêté une ambulance de l’organisation, extrait violemment un patient gravement blessé et l’a exécuté de plusieurs balles à bout portant, avant de prendre la fuite.
Cet incident a conduit MSF à analyser les causes de l’attaque et à réévaluer les risques sécuritaires pesant sur ses opérations. En conséquence, le Centre d’Urgence de Turgeau restera fermé pour une durée indéterminée. Benoît Vasseur, Chef de Mission pour MSF, a déclaré : « MSF demeure l’une des dernières organisations internationales à fournir des soins de santé dans la capitale haïtienne. Pour travailler, nous avons besoin que les structures médicales, le personnel et les patients soient respectés et protégés. Nos équipes ne peuvent pas continuer à soigner sans un minimum de sécurité. »
Les faits se sont déroulés lorsqu’un convoi de deux ambulances transportant des patients, dont l’homme récemment admis en état critique, a été attaqué à quelques mètres du Centre d’Urgence MSF. Des individus armés ont bloqué le convoi, frappé le véhicule de tête, tiré des coups de feu en l’air, inspecté l’intérieur de l’ambulance, et finalement exécuté le patient après l’avoir roué de coups.
Benoît Vasseur souligne l’importance de l’acceptation par la communauté des programmes humanitaires, indiquant que la sécurité de MSF repose sur la confiance des bénéficiaires et des communautés locales. Il appelle à respecter l’espace humanitaire et médical, soulignant que « l’ambulance ne doit pas être la cible, les hôpitaux et le personnel médical ne doivent pas être attaqués. »
Malgré la suspension des activités à Turgeau, MSF continuera d’offrir des soins médicaux gratuits à Port-au-Prince dans d’autres établissements, dont l’hôpital de Cité Soleil de Carrefour Drouillard, la clinique traumatologique et de prise en charge des brûlés de Tabarre, ainsi que la clinique SGBV Pran Men’m de Delmas. Les cliniques mobiles maintiendront également leurs interventions dans divers secteurs de la capitale et les camps de déplacés. Dans la péninsule du Sud, les équipes de MSF poursuivront l’accueil des femmes enceintes dans leur maternité de Port à Piment.
La situation en Haïti demeure préoccupante, avec une montée de la violence attribuée à des groupes armés qui contrôlent une grande partie de la capitale. En réponse à cette crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’envoi d’une mission multinationale dirigée par le Kenya, prévue pour arriver au cours du premier trimestre 2024 afin d’aider la police haïtienne.
M’A