Monsieur Stanislas Cazelles, Préfet de la Martinique
Les associations signataires, réunies ce 11 décembre 2011 à Fort-de France, à l’occasion de la journée internationale des Droits Humains, dénoncent les conditions d’accueil et de séjour réservées aux personnes migrantes qui arrivent en Martinique.
Elles rappellent que ce sont les guerres, les crises politiques, économiques, ou encore sanitaires, les discriminations diverses qui contraignent des hommes et des femmes de tous âges à quitter leurs pays dans l’espoir d’un avenir meilleur et souvent même pour sauver leur vie.
Aussi, les différentes associations qui accompagnent les personnes migrantes – quels que soient l’origine, le statut, le sexe, l’âge, l’orientation sexuelle de celles-ci – dénoncent les entraves de plus en plus nombreuses qui se dressent face à ces personnes dans l’exercice effectif de leurs droits et appellent l’État Français et plus particulièrement le Préfet de la Martinique à montrer plus de considération humaine dans le traitement des dossiers car il n’est pas conforme aux droits humains de ne plus recevoir ces personnes et de les faire attendre durant des délais inacceptables les réponses à leurs demandes ; de multiplier des récépissés sans autorisation de travailler – ce qui les condamne à la précarité et les jette à la merci de violences économiques et sociales.
Aussi, ces associations demandent instamment à l’État Français et plus particulièrement au Préfet de la Martinique :
– de mettre en place un accueil physique garantissant une prise en compte digne et respectueuse des situations (arrêt des rendez-vous internet imposés et des refus d’accès au guichet),
– de garantir des mises à l’abri pour les femmes migrantes victimes de violences conjugales, quelle que soit leur situation administrative au regard du séjour,
– de prendre en considération les droits des femmes acculées à la prostitution et victimes de violences à bénéficier de mesures de protection et d’accompagnement,
– de garantir la sécurité aux personnes homosexuelles pourchassées dans leurs pays,
– de tenir compte de la situation actuelle de pandémie pour garantir aux personnes étrangères la santé et la sécurité, – de considérer, dans l’accueil des femmes migrantes haïtiennes, le contexte de violence extrême que subissent actuellement en Haïti les filles et femmes,
– de s’assurer de la formation effective des policiers et gendarmes chargés de l’accueil des femmes et filles victimes de violence,
– de mettre à disposition des associations en charge des victimes de violence des référent.es qui puissent faire remonter les difficultés rencontrées, et de leur donner les moyens pour assurer leur mission.
En même temps, les associations appellent les Martiniquais et Martiniquaises à combattre les discours et les agissements racistes et xénophobes, à s’élever contre la politique anti-immigration – particulièrement envers les Haïtiens et les Haïtiennes – et à considérer la présence de ces populations caribéennes sœurs comme une richesse pour la Martinique.
Le samedi 11 décembre 2021,
Noms des associations