— Par Wladimir Garcin-Berson —
A l’occasion du premier Conseil de défense écologique, le gouvernement a annoncé une réforme du code minier, qui devrait être présentée en décembre prochain. Le projet «Montagne d’or» a également été jugé «incompatible» avec les objectifs fixés en matière de transition écologique.
C’était une décision très attendue. A la sortie du premier Conseil de défense écologique, et à quelques jours des élections européennes, le ministre chargé de la Transition écologique, François de Rugy, a déclaré que le gouvernement constatait «l’incompatibilité du projet minier» guyanais Montagne d’or «avec les exigences de protection environnementale» fixées par l’exécutif. Une déclaration confirmée par la suite par le premier ministre Édouard Philippe: «Le projet actuel ne nous apparaît pas compatible avec les exigences fixées de préservation de la biodiversité», a-t-il ainsi déclaré. Si la compagnie minière Montagne d’or souhaite faire vivre son projet, elle devra, a minima, l’adapter et le modifier en profondeur, sous peine de le voir enterré.
Au-delà de ce cas particulier, l’exécutif souhaite «intégrer les exigences environnementales dans tous les processus miniers» à l’avenir: une réforme du code minier devrait donc être présentée en conseil des ministres en décembre prochain.
Cette constatation confirme l’orientation perceptible ces derniers mois. L’exécutif s’était montré, en effet, de plus en plus frileux quant à l’exécution de ce projet controversé. «A l’heure actuelle, ce que je sais du projet n’est pas compatible avec l’ambition que je viens de fixer» en terme «d’ambition écologique», déclarait Emmanuel Macron début mai. La secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, dénonçait de son côté un «projet du passé» et considérait qu’il «n’aurait pas lieu». Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, prévoyait de se rendre sur place en juin «pour rencontrer aussi les communautés amérindiennes opposées au projet». Une décision était à l’origine attendue «après le mois de juin», mais le calendrier s’est ensuite accéléré.
Répondant aux critiques, la compagnie Montagne d’or, qui porte le projet en Guyane, s’était à l’époque dite «plus que jamais ouverte à un échange constructif avec le gouvernement afin de poursuivre l’amélioration» de son projet. L’entreprise «n’a de cesse, en concertation avec la population et les forces vives guyanaises, d’oeuvrer à son amélioration pour en limiter les impacts environnementaux et favoriser le développement d’une activité créatrice de richesse et d’emplois pour le territoire guyanais», avait-elle asséné.
La décision a été prise à l’issue du premier Conseil de défense écologique. Tenu ce jeudi, il réunit les «ministres principalement concernés par les sujets écologiques», sous la présidence d’Emmanuel Macron, et en présence d’Edouard Philippe. «Le but, c’est de réussir à mettre en cohérence toutes les politiques de tous les ministères avec les objectifs écologiques», expliquait François de Rugy sur Twitter. «Placé au sommet de l’Etat, le conseil de défense écologique sera l’outil décisionnel ultime», pour «irriguer» les politiques publiques par la préoccupation écologique, a précisé durant son compte-rendu…
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