Mercredi 25 novembre à 17h 45 : « Au-delà de la haine »
Au-delà-de la haine pointe lui aussi son objectif vers la violence d’un certain ordre social et moral. En septembre 2008, François Chenu est assassiné à Reims par trois skinheads homophobes. Ce film d’Olivier Meyrou, tourné à l’époque du procès, nous montre une famille désireuse, passée la douleur du choc, de se reconstruire autrement que dans la haine et la soif de vengeance ; il fait aussi une belle part à un avocat – celui du coupable – remarquable de cœur et de finesse dans son rôle de médiateur indirect entre les deux parties.
De la haine à la tolérance par un cheminement éloquent.
Notre avis : La lumière blanche qui hante le documentaire d’Olivier Meyrou souligne toute l’ampleur du drame qui a conduit à la mort de François Chenu : celui de l’intolérance et de la violence gratuite. Un soir de septembre 2002, dans un parc de Reims, trois skinheads tuent un homme parce qu’ils n’aiment pas les homosexuels. Sans parti pris, Olivier Meyrou relate la détresse d’une famille et révèle le dispositif judiciaire qui entoure le procès des meurtriers de François Chenu. Au-delà de la haine montre le cheminement des parents, des frères et sœurs de la victime, à jamais marqués par la disparition d’un être qui leur était si cher. Surprise, incompréhension, révolte et ébauche d’un sentiment qui s’apparente au pardon se succèdent chez eux.
Les témoignages de Jean-Paul et Marie-Cécile Chenu s’intercalent avec ceux des proches des meurtriers et de leurs avocats. A travers leurs impressions, on découvre la vie des bourreaux, leurs mauvaises fréquentations, leur embrigadement dans une idéologie extrémiste et leurs propres drames familiaux. Meyrou n’interprète pas, il rapporte, avant, pendant et après, la réalité des sentiments des principaux protagonistes de ces trois jours d’Assises. Ses images épurées fournissent l’espace nécessaire pour s’investir dans ce récit et en explorer par soi-même les enjeux. Ce qui confère à Au-delà de la haine toute sa puissance sensibilisatrice. Le documentaire transpire le dépassement de soi illustrée par la capacité des parents de François à surpasser leur haine. Eux incarnent la tolérance dont n’ont pas su faire preuve les assassins de leur fils, comme pour fermer à tout jamais la parenthèse de la haine.
Falila Gbadamassi
http://www.avoir-alire.com/au-dela-de-la-haine
Mois du film documentaire à la BU du campus de Schoelcher
16ème édition du mois du film documentaire avec, en Martinique comme partout dans le monde, une programmation riche et variée en thèmes, en regards, en styles…
Le Mois du film documentaire se déroule pendant tout le mois de novembre et réunit 160 000 spectateurs dans 2 000 lieux en France et sur tous les continents.
Pour cette 16e édition, 2 000 lieux participents : médiathèques, cinémas, associations, universités, instituts français et autres lieux culturels, sociaux et éducatifs se mobilisent pour mettre en lumière la richesse du cinéma documentaire.
Cela se passe dans 1 102 communes en France mais aussi dans 35 pays à travers le monde. Les spectateurs peuvent découvrir une diversité d’oeuvres, récentes et de patrimoine, à travers des programmes originaux et éclectiques, tels que L’Homme face au climat, Les Génocides, Les sentiers de l’architecture, Cinéma de l’intime, Exil et migrations, Filmer le travail, Sociétés en mouvement, etc.
Le Mois du film documentaire rend compte d’une grande diversité de formes et de regards : 1 600 films sont proposés et 3 300 séances sont accompagnées de débats citoyens, de rencontre avec les auteurs, d’expositions, d’ateliers, de concerts et de conférences.
Le débat citoyen au coeur des programmes
Plus grand rendez-vous du documentaire, le Mois du doc est aussi un festival dédié au débat citoyen. Après chaque séance, un temps de discussion permet à tous les publics, novices ou initiés de partager leur point de vue sur le film et… sur le monde !
Plus de 500 réalisateurs vont silloner la France
Auteurs confirmés et jeunes cinéastes, ils sont nombreux à sillonner les routes à la rencontre du public. Certains d’entre eux font l’objet de tournées nationales ou régionales. Parmi eux Nicolas Philibert, Nurith Aviv, Mariano Otero ou encore Jean-Gabriel Périot.
Un rendez-vous phare pour le jeune public !
10 % des spectateurs du Mois du doc fait partie de la jeune génération ! 500 séances leur sont destinées, accompagnées d’ateliers pratiques et de rencontres. C’est l’occasion pour eux d’être sensibilisés au cinéma et plus particulièrement au documentaire.
Les programmes interactifs à l’honneur : le Mois du WEBdoc, 4e édition
Le Mois du webdoc est la section spéciale du Mois du film documentaire entièrement dédiée aux nouvelles formes documentaires en ligne. Douze webdocumentaires produits dans l’année sont visibles à partir du 1er novembre sur le site et concourrent pour trois prix. Une sélection thématique et des événements live sont organisés un peu partout !
Avant-premières et sorties salles, mais aussi rétrospectives et films de patrimoine !
Le Mois du film documentaire est une date clé pour les sorties en salles de films documentaires. On peut voir sur les écrans : Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot, L’Image manquante de Rithy Panh, On the other side de Roberto Minervi, Le Bouton de nacre de Patricio Guzman… Mais aussi des films de patrimoine restaurés de Werner Herzog, Agnès Varda, Alain Cavalier, Chris Marker…
Retrouvez le programme sur www.moisdudoc.com Mois du film documentaire
Lundi 30 novembre à 17h 45
Les règles du jeu
Un film réalisé par Patrice Chagnard, Claudine Bories
La Croix :
En ces temps d’impuissance politique à résorber le chômage, le documentaire de Claudine Bories et Patrice Chagnard vient, à point nommé, éclairer l’un des aspects les plus préoccupants de la question : l’incapacité des jeunes générations à s’insérer sur le marché du travail. Dans une société où le diplôme n’est plus une garantie d’employabilité, les auteurs se sont plus spécifiquement attachés au devenir de ceux que le système scolaire a relâchés sans bagage – ou si peu.
Un CDD de trois mois est une véritable victoire qui éclaire les visages.
Salués en 2010 pour Les Arrivants, Claudine Bories et Patrice Chagnard savent planter leur caméra dans des lieux apparemment dénués d’intérêt cinématographique pour, derrière la fastidieuse litanie des démarches administratives, faire surgir la vérité des visages, des voix, de chaque côté du bureau ou du guichet.
Dans Les Arrivants, c’était à l’intérieur d’une structure d’accueil pour demandeurs d’asile. L’action des Règles du jeu se déroule au cœur d’une agence privée sous contrat avec l’État, chargée d’aider des candidats orientés par Pôle emploi à trouver un stage, une formation… Un CDD de trois mois est une véritable victoire qui éclaire les visages.
Au plus près des jeunes chercheurs d’emploi
La tâche est difficile. Il faut apprendre à rédiger son CV, mettre en avant ses qualités, accepter de quitter ses baskets… Parfois, il faut même apprendre à sourire, à dire bonjour. Les mots les plus simples manquent. Quelques jeunes visages forment l’entrelacs de vies qui peu à peu impose un terrible constat : celui d’adolescents ne disposant pas des outils les plus élémentaires pour espérer franchir durablement les portes du monde du travail. Questions de ponctualité ou d’hygiène, problèmes familiaux ou psychologiques s’ajoutent à l’absence de diplôme et à la difficulté à « se vendre »…
La caméra attrape souvent les jeunes à leur entrée dans les locaux, les raccompagne vers la sortie. Pour le reste, elle observe les échanges, à très courte distance, invitant le spectateur à s’asseoir sur une chaise, entre l’aidé et l’aidant, sans juger, sans plaindre, sans toiser. Pour un moment de cinéma qui dessille les yeux et renvoie brutalement à certaines réalités sociales.
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Tout le programme ici et sur le site de la BU
Séance publique et gratuite. Venez nombreux !