— Le n° 287 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
C’est l’appel lancé par l’intersyndicale en Martinique avec ses dix centrales que sont la CDMT, la CFE-CGC, la CFDT, la CFTC, la CGTM, la CGTM-FSM, la CSTM, FO, la FSU et L’UNSA.
L’intersyndicale proclame : « LA RÉFORME MACRON, C’EST NON ! MOBILISATION ». … « Les sacrifices supplémentaires que Macron, Borne, le Medef veulent imposer aux travailleurs et surtout aux travailleuses, n’ont pour but que de permettre aux gros de recevoir plus de cadeaux en subventions et en dégrèvements sociaux et fiscaux ».
L’intersyndicale poursuit : « Pour imposer le retrait pur et simple du plan scélérat des profiteurs, poursuivons, amplifions, durcissons le combat, créons un rapport de force, en notre faveur ! … c’est l’affaire de toutes celles et tous ceux qui risquent d’être les victimes de la mise en application d’une telle mesure ».
Environnement : Anse Mitan, retrait du permis de construire
Environ 200 personnes ont répondu, dimanche 12 février, à l’appel lancé par l’Assaupamar en riposte à un permis de construction de 9 villas à l’Anse Mitan, dans une mangrove, c’est-à-dire dans le domaine public. Permis apparemment tombé du ciel, puisque le maire des Trois–Ilets, comme l’ONF et d’autres, se renvoient la balle.
Pourtant les camarades de l’Assaupamar et d’autres (élus, organisations diverses…) ont, au-delà des flagrantes contradictions du dossier, des mensonges et autres double-discours mis en évidence, dénoncé le scandale lié à ce permis, et demandé la suspension des travaux, ainsi que l’annulation du permis.
Également, rendez-vous a été pris pour que le 27 février à 18h aux Trois–Ilets, tous et toutes, viennent à la réunion du conseil municipal pour, non seulement demander informations et explications au maire Arnaud René-Corail, mais surtout pour exiger l’arrêt du chantier.
La population ne laissera pas les intérêts des promoteurs et autres, l’emporter sur celui de la commune et du pays.
Communiqué de Rèspé : combattons toutes et tous ensemble les féminicides !
Le dernier abominable féminicide du Gros-Morne a été dénoncé séparément par les deux organisations féministes les plus connues de Martinique.
Dans la population, la sidération le dispute à une accoutumance, noyée par les multiples problèmes qui nous assaillent.
Le mouvement social et politique RÈSPÉ, exprime à son tour sa solidarité avec la famille et les proches de la victime, sa dénonciation de l’insuffisance de moyens mis au service de cette cause pourtant déclarée «grande cause» par le pouvoir.
RÈSPÉ réclame qu’il soit analysé les enchaînements du parcours de cette femme depuis sa plainte, jusqu’à son assassinat, pour en saisir les failles, en tirer des leçons, et concrétiser des axes d’amélioration durable. Nous appelons enfin à un effort collectif impliquant tous les partis, toutes les associations, tous les mouvements associatifs dotés d’une élémentaire humanité, à lutter contre ce fléau qui n’a rien d’une fatalité et dont, en tout état de cause, on ne saurait accepter la perpétuation.
Pour RÈSPÉ
Marcel Sellaye.
Retraites : la jeunesse a droit à un autre avenir
Depuis quelques temps, la droite nous sert un discours visant à culpabiliser la jeunesse consciente : vouloir travailler moins pour travailler toutes et tous serait synonyme de fainéantisme.
Son objectif est de servir le patronat en augmentant la durée de travail. D’où son obstination à fustiger les jeunes, à ses yeux des « doucineurs et jouisseurs ». La réponse peut être tout autre : travailler moins, mais tous, pour produire mieux.
Pas question de perdre sa vie à la gagner dans des conditions encore pires que celles des parents, arrivant cassés vers 60 ans, à l’âge de la retraite, sans avoir profité de la vie, alors que la richesse globale de la société, répartie autrement, le permettrait aisément.
En réalité, cette fraction de la jeunesse (et de la population) refuse un mode de vie façonné par le capitalisme, et nourrit la perspective d’un autre modèle social où à peu près tout ne renverrait pas à la course au profit, à l’accumulation permanente sous formes diverses. Un modèle basé sur égalité, solidarité et liberté.
Grand salut à Gesner Mencé !
Le groupe Révolution Socialiste salue la mémoire de ce grand militant anticolonialiste que fut Gesner Mencé.
Gesner fut, il y a exactement soixante ans, un des emprisonnés lors de l’affaire de l’OJAM et dont il a laissé un témoignage écrit servant de référence à celles et ceux qui s’intéressent à cette grande page de notre histoire.
Instituteur, éducateur sportif, il a dans son enfance ducossaise, connu l’époque de l’amiral Robert.
Collégien au Saint-Esprit, il est en contact avec ses condisciples de tout le centre de la Martinique, il se crée alors, naturellement, un réseau pour son futur travail militant. Il est connu au Lamentin où il demeure, au François où il exerce, à Ducos sa commune d’enfance et d’adolescence, au Saint-Esprit où il passe ses années collège.
Normalien et jeune instituteur, il s’engage fortement dans la lutte des fonctionnaires contre les discriminations entre agents dits métropolitains et fonctionnaires locaux. Il est fortement impliqué, à 23 ans, dans la grève qui aboutit aux 40% attribués aux salairié·e·s de la fonction publique.
Il œuvre aussi dans les structures sportives et surtout le football.
On le retrouve aux premières loges dans les événements de décembre 1959, étant l’instituteur du jeune Betzi qui fut tué sur les marches du Morne Pichevin. Il participe au meeting interdit du 22 décembre 1959 chez Doré, au pied de la Croix du Morne Pichevin. Il est alors militant du parti communiste, dirigeant de jeunesses communistes, et aussi membre fondateur de l’OJAM.
Son arrestation en 1963 et sa déportation à Fresnes en région parisienne, causent un gros émoi dans les communes du centre-sud et favorisent la campagne de soutien mise en œuvre par les militants anticolonialistes.
Après sa libération et son retour à l’Éducation Nationale, cet excellent enseignant devient conseiller pédagogique, formateur à l’école normale, et aide précieuse pour les nouveaux instituteurs mis sur le terrain.
On le retrouve plus tard, à la fondation du Mouvement Populaire Franciscain (MPF).
Son intérêt pour l’histoire de la Martinique l’a conduit à solliciter le grand débat sur l’insurrection du sud entre Georges Bernard Mauvois, Armand Nicolas et Gilbert Pago.
Il est resté jusqu’à sa mort dans sa quatre-vingt-treizième année, un inébranlable militant anticolonialiste. Son décès laisse un grand vide.
Fort-de-France, le dimanche 12 février à 9 heures.
Gilbert Pago