— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Mille…
Mille pages entrouvertes du long livre de ma vie…
Mille blessures ouvertes du long cours de ma vie,
écrites avec du sang, de la sueur et des larmes…
Mille poésies brandies comme des armes
pour exorciser les spectres cannibales de l’esprit…
Mais aussi mille moments de joie, d’extase et de passion
pour n’en rien oublier, pécher par omission…
Comme un vieil album photo devenu familier
qu’on ne se lasse pourtant jamais de feuilleter…
Mille et une nuits du poète
qui, pour ne pas perdre la tête,
ne se laissent conter
qu’au travers du prisme irisé
par la magie de sa poésie
qui rend la vie plus belle,
qui rend la vie plus vraie
et les rêves réels
et qui donne des ailes
quand on est tellement fatigué de marcher
qu’on ne voudrait plus jamais
devoir se réveiller…
J’ai ciblé l’impossible et tout mis dans le mille !
Parole
La parole est la vie
comme l’eau l’est aussi…
Elle s’écoule en mots,
chantant semblable au flot
d’argent d’une rivière.
Silence n’est pas d’or
mais juste une eau qui dort
quand la source est tarie !
Lorsqu’elle hésite encore
en paresseux méandres,
son apaisant murmure
qui l’âme rafraîchit,
à l’oreille susurre
le doux temps du repos…
Mais soudain voici l’onde
qui déborde et puis gronde,
en crue crie sa colère,
déferlant en cascades
et dangereux rapides
faisant alors grand bruit
avant de retrouver,
avec un cours limpide,
tout son calme à nouveau…
Parole est comme l’eau
absorbée par le sable,
indispensable à l’homme
qui veut communiquer
avec tous ses semblables,
dispenser sa pensée
au fil de ses humeurs…
De la vie, c’est en somme
l’essence de l’envie :
sans parole, l’on meurt !
Patrick Mathelié-Guinlet