— Tribune —
L’espérance trahie
Certes, nous n’ignorons pas qu’à l’issue d’une « bataille » électorale l’alternative qui s’offre aux postulants c’est : la victoire ou la défaite.
Lorsque cette dernière triomphe des idées, de l’engagement, de l’espoir… Il faut s’incliner, démocratiquement, devant le choix des électeurs. Mais, il convient aussi de tirer des enseignements du scrutin.
Le groupe Mi Chans Matinik a un projet construit, riche de propositions aussi concrètes qu’innovantes, avec de très nombreux jeunes et femmes, des personnes d’expérience dans la vie politique et la vie professionnelle.
Nous avons construit une relation intergénérationnelle et établi un lien entre le monde rural et la sphère urbaine, pour un développement plus harmonieux de notre pays. Cependant, notre vision n’a pas été partagée par nos compatriotes. Sans doute notre campagne d’explication n’aura-t-elle pas été suffisante.
Mais là n’est pas la seule observation !
Dans cette « bataille » électorale, nous ne considérions pas avoir des adversaires mais seulement des compétiteurs. Nous avons donc choisi de mépriser par le silence ceux qui ont bâti leur stratégie sur le mensonge, les insultes, la calomnie, voire la diffamation ; à notre endroit mais aussi envers d’autres candidats.
Nous préférons consacrer notre temps et notre énergie à échanger avec ceux de nos concurrents qui veulent bien débattre sur des idées propres à offrir un mieux-être à nos compatriotes et des perspectives de fierté à notre pays. Nous ne voyons pas l’utilité de revenir à des pratiques d’un autre temps, d’un âge dépassé…
Nous constatons, lucidement, que le résultat de cette consultation électorale ne répond ni à la hauteur de notre engagement, ni à l’ambition de notre projet pour la Martinique, pas plus qu’à l’implication, à la conviction de nos colistiers et à l’espoir suscité auprès de nos électeurs.
Mais nous savons que « la difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre »…
Partis et partisans
Notre principal adversaire aura été l’abstention. Il aura fait le jeu des partis politiques et de leurs militants.
En effet, au vu des résultats, il apparaît très clairement que seuls les partis politiques structurés, pouvant compter sur des militants, ont été placés en tête du scrutin.
Il en est ainsi tant du PPM que du MIM. Mais aussi de leur poursuivants immédiats qui -l’un (Ansanm Pou Péyi-Nou) ayant une partie du MIM, l’autre (La Martinique ensemble) une fraction du PPM- caracolent à la suite de leurs anciens partis.
Dans chacune de ces formations politiques les militants se sont déplacés pour voter unanimement pour ceux de leur camp.
Dès lors, la Martinique se retrouvera plongée dans des querelles et des luttes partisanes entre ces deux camps autonomistes et indépendantistes ; au détriment du développement économique, technologique et social auquel les martiniquais aspirent.
C’est précisément à cette spirale infernale que Yan MONPLAISIR et l’équipe de Ba Péyi-a An Chans ont voulu mettre un terme en 2015.
En signant ce contrat de gestion avec le Gran Sanblé, nous avions l’ambition de rassembler nos compatriotes, en toute transparence, au-delà des clivages politiques et des guerres statutaires, dans l’intérêt supérieur des martiniquais et de la Martinique. Mais le contrat a été déchiré par ceux que nous avions considérés comme des partenaires loyaux. Tout a été recentré autour d’un président autocrate qui s’est voulu le Président (absolu) de la Martinique, n’écoutant que lui-même et ne déléguant qu’à ses alter ego, espérant plus tard se passer le relais à lui-même.
De cette alliance -que d’aucuns ont qualifié de « contre-nature »– toute la classe politique et donc la Martinique aura tiré profit. Quel parti politique n’appelle pas aujourd’hui les autres à « agir dans l’intérêt de la Martinique, au-delà des clivages politiques » ? C’est aussi cela (cela surtout) que les historiens retiendront.
Les colistiers et sympathisants de Mi Chans Matinik, réuni le 21 juin 2021, ont décidé de ne donner aucune autre consigne de vote, sinon celle de demander aux martiniquais de se rendre aux urnes.
Yan MONPLAISIR a appelé chaque électeur, au nom de notre groupe politique, à remplir son devoir citoyen. Nul ne doit s’abstenir car ce serait laisser la porte ouverte à la rue. Ce sont les extrémistes de tous bords, ceux qui ne respectent ni les institutions, ni les symboles républicains, ni la démocratie qui imposeront leur loi par la violence, voire la terreur.
Le bulletin de vote est une arme de démocratie massive qu’on se doit de leur opposer de façon pacifique.
Mi Chans Matinik a été et entend rester une force de proposition constructive pour l’avenir de la Martinique.
Notre espérance a été trahie, mais notre rêve demeure : une Martinique plus unie, plus forte, plus solidaire, plus responsable, plus fière d’elle-même avec une gestion transparente, efficace agissant au profit du plus grand nombre, axée sur le développement d’une économie locale moins dépendante de l’extérieur.
Avec les jeunes de notre mouvement, nous serons présents pour que le relais de l’expérience passe aux mains de la jeunesse et que la Martinique retrouve la voie du progrès.
Mi Chans Matinik