« J’avais 5 ans. 40 ans d’amnésie traumatique« , « Mon père. De mémoire, de mes 6 à 12 ans« , « J’ai pas trop l’habitude de faire ça sur les réseaux sociaux mais bon je me lance.. j’avais 12 ans, il en avait 21, c’était mon cousin« , « J’avais 8 ans quand tu as commencé à abuser de moi« , « J’avais entre 11 et 14 ans. C’était mon frère« .
Depuis ce samedi 16 janvier, des centaines de victimes d’inceste prennent la parole sur le réseau social Twitter avec le hashtag #MeTooInceste.
Trois ans après le hashtag #Metoo qui a permis à la parole des femmes d’accéder à l’espace public et médiatique au sujet des violences sexuelles, la publication du livre de la juriste française Camille Kouchner, « la Familia Grande », crée un nouveau mouvement de prise de parole massive et publique sur Twitter.
Une violence fréquente et genrée
Il y a quelques jours, Les Grenades publiaient une enquête sur le sujet : L’inceste, une violence fréquente et genrée.
“Comme pour le mouvement MeToo sur les agressions sexuelles en 2017, je préfère dire qu’on commence à écouter les victimes plutôt que de dire qu’elles commencent à parler. Car les victimes ont toujours parlé. Pourtant, on a l’impression à chaque fois que la société redécouvre ce sujet”, nous expliquait la juriste Miriam Ben Jattou qui a fondé l’association belge Femmes de Droit.
« C’est très fréquent. On estime que deux à quatre élèves par classe sont concerné.es”, soutient également Miriam Ben Jattou. En Belgique, pour l’année 2019, l’asbl SOS Inceste Belgique a compté 1.255 appels téléphoniques, 453 entretiens et 61 nouveaux dossiers ouverts.
D’après SOS Inceste, on retrouve une proportion de 80 % de femmes et 20 % d’hommes parmi les victimes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 96% des agressions incestueuses sont perpétrées par des hommes.
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