Mieux vaut laisser les enfants choisir chaque jour s’ils veulent manger végétarien ou non à la cantine, et non leur imposer une inscription préalable pour le trimestre ou l’année entière, préconise Greenpeace dans une enquête publiée jeudi 4 mars.
L’inscription préalable peut les décourager d’adopter une alimentation moins carnée, estime l’organisation au terme d’une enquête menée du 7 décembre au 15 février, auprès de 35 communes et structures (20 villes, 3 collèges, 4 lycées…) proposant une option végétarienne quotidienne dans leur restauration collective. Si l’inscription préalable «a le mérite de faciliter la gestion des cantines et de limiter le gaspillage alimentaire dès le début de la mise en place d’une option végétarienne», c’est une «fausse bonne idée», estime-t-elle. Elle peut «décourager toute une partie» des élèves «de la prendre» et ainsi limiter l’adoption d’une pratique «flexitarienne», soit la «réduction des quantités de viande consommées», plaide Greenpeace.
Ainsi «dans les collèges et les lycées qui proposent plusieurs menus, l’inscription préalable est rarissime» et «les volumes nécessaires sont évalués en début d’année». Selon l’enquête, la «qualité gustative est le principal facteur de réussite», ce qui «demande du temps, de la patience» et «également de la formation»: 59% des structures interrogées ont ainsi bénéficié d’une formation spécifique, car les chefs ont longtemps été habitués à traiter les légumes en garniture. Selon Greenpeace, plus de 200 communes et des dizaines de structures proposent une option végétarienne quotidienne : «des hôpitaux, des écoles, des Crous, des prisons (…) de très grosses structures servant plusieurs dizaines de milliers de repas par jour», mais aussi «de petites cantines avec quelques centaines de couverts».
Et «quels que soient les freins éventuellement rencontrés et malgré des profils très différents, toutes ces cantines ont finalement réussi à mettre en œuvre avec succès cette nouvelle politique». Le gouvernement porte l’expérimentation de menus végétariens quotidiens dans les cantines scolaires dans le cadre de la loi Climat et résilience tirée des travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), qui défend «un choix végétarien quotidien dans les self-services à partir de 2022».
La mairie écologiste de Lyon a annoncé proposer un «menu unique sans viande» dans les cantines scolaires de la ville à la rentrée des vacances de février, au nom de la lutte contre le Covid.