Le plus ancien musée de la Martinique, fondé en 1933 par le volcanologue et philanthrope américain Frank A. Perret et propriété de la ville de Saint-Pierre, fait actuellement l’objet d’une rénovation complète dans le cadre d’une délégation de service public de sept ans attribuée en décembre 2018 à la fondation Clément.
Le musée, consacré à l’éruption de la montagne Pelée qui détruisit la ville et ses habitants le
8 mai 1902, avait déjà subi une modernisation en 1969 puis une rénovation en 1988 au moment de l’obtention par Saint-Pierre du label Ville d’art et d’histoire. Depuis, les conditions d’accueil du public et de conservation et d’exposition de la collection s’étaient lentement dégradées et ne répondaient plus aux exigences de l’appellation Musée de France dont bénéficie l’institution depuis 2004. Le musée n’accueillait plus que
16 000 visiteurs par an au moment de sa fermeture en décembre 2018.
Le musée est situé sur le site exceptionnel de l’ancienne batterie d’Esnotz, qui domine la ville
et s’ouvre sur le large panorama de la baie de Saint-Pierre dominée par la montagne Pelée. Cette esplanade fera aussi l’objet d’un réaménagement urbain et paysager.
Le projet de la fondation Clément prévoit la réhabilitation complète du bâtiment sous la direction de l’architecte martiniquais Olivier Compère. Avec un parti architectural contemporain assumé, la nouvelle façade en bois brûlé selon la technique traditionnelle japonaise du shou-sugi-ban sera un geste symbolique à la fois sobre et puissant au coeur de la ville.
Le parcours Le parcours de visite sera entièrement repensé par une équipe composée de la muséographe Delphine Bailly, de la scénographe Corinne Marchand et du graphiste Bastien Morin
sous la direction scientifique de Marie Hardy-Seguette, historienne à la fondation Clément et responsable des collections du Musée Frank A. Perret et de Jeanne Cazassus-Bérard, chercheuse indépendante et fondatrice de JCB-Lyannaj, ingénierie du patrimoine et du tourisme culturels.
Un important chantier de conservation des collections a été entrepris à l’occasion de ces travaux et un nouvel espace de réserve a été aménagé à proximité du musée. Un programme d’étude des collections a été initié et se poursuivra sur plusieurs années.
Grâce à une convention de dépôt signée entre l’État et la ville de Saint-Pierre le 5 avril 2019 en présence du ministre de la Culture, M. Franck Riester, l’exposition permanente du musée présentera vingt-huit nouveaux objets mobiliers issus des fouilles archéologiques menées à Saint-Pierre depuis trente ans et jusqu’alors conservés au Centre de conservation et d’étude du Service régional de l’archéologie de la Direction des affaires culturelles de la Martinique.
La dénomination « Mémorial de la catastrophe de 1902 » viendra s’ajouter au nom historique du fondateur du musée Frank A. Perret. Il s’agira de marquer la nouvelle orientation du lieu, moins tournée vers un contenu à caractère géologique et volcanologique déjà traité par plusieurs institutions muséales à la Martinique au profit d’une approche plus culturelle de la catastrophe qui mettra en avant l’expérience vécue par les Martiniquais et son retentissement mondial. Enfin, ce nouveau lieu de mémoire présentera les noms de 7 045 victimes identifiées à ce jour grâce aux travaux effectués par l’Association martiniquaise de recherche sur l’histoire des familles (AMARHISFA), l’Association généalogie et histoire de la Caraïbe (GHC) et les Archives territoriales de la Martinique depuis 2002.
La rénovation du Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret s’inscrit dans une nouvelle dynamique de développement culturel et patrimonial de la ville de Saint-Pierre en partenariat avec des institutions privées et sera complétée par le projet de ravalement des façades du centre-ville retenu par la Fondation du patrimoine dans le cadre de la mission Stéphane Bern pour 2019.
Le Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret sera géré par le fonds de dotation Culturabam, un organisme sans but lucratif spécialement créé par la fondation Clément avec un budget de travaux d’environ 1,5 millions d’euros. Il sera ouvert au public 365 jours par an et emploiera quatre personnes dont deux issues de l’ancien musée avec le soutien technique des équipes de la fondation Clément et le mécénat de compétence de GBH.
La fondation Clément, fondation d’entreprise de GBH, est depuis trente ans le principal opérateur culturel privé de la Martinique. Elle mène des actions de mécénat en faveur des arts et du patrimoine culturel dans la Caraïbe et l’outremer français. Elle soutient la création contemporaine en produisant des expositions à l’habitation Clément et gère d’importantes collections documentaires réunissant des archives privées, une bibliothèque et des fonds iconographiques sur l’histoire de la Caraïbe.
Elle publie des ouvrages à caractère culturel et assure la gestion patrimoniale de quatre habitations traditionnelles à la Martinique dont trois sont protégées au titre des monuments historiques.
www.fondation-clement.org