L'entrelacs du rêve et de la mémoire
— Par Christian Antourel—
Il a étudié l’art plastique et a l’aptitude professionnelle à l’enseignement. A vrai dire cela se voit. On ne voit d’abord que cela : « les techniques peinture, photographie, dessin, pyrogravure, assemblage, installation, révèlent ma pratique multiple, comme les choses qui m’inspirent, ou les artistes qui m’influencent. »
Compliqué, érudit, intello en un mot, l’art de ce jeune artiste perceptible au tout début dans des expos collectives dès 2010 commence pourtant à prendre forme et à s’incarner dans un travail aux contours énigmatiques et « métaphysiques ». D’influences en audaces, cet art pose ses jalons en imposant des protocoles de performances qui ménagent une place à une verve jaillissante. Lui qui ne cherche pas à faire de ses œuvres des explications de texte, ne peut tout dire avec des mots. Alors dans une libre et vivace relecture interprétée de « l’être et le néant » perçue comme des contrariétés dans une logique du pourrissement bien rodée, il nous livre de la matière à penser artistiquement modifiée dans l’entrelacs du rêve et de la mémoire. « Mes dessins accentuent cette notion de destruction. Les ruines, les catastrophes naturelles, la menace sont récurrentes dans mon travail ». Quand l’existence précède l’essence, les échos du passé revivent dans le présent. Au fil du cheminement des œuvres de l’artiste, on voit les traces d’un passé douloureux, comme dans « Airbus négrier », « Les feuilles mortes » ou d’une époque plus alerte dans « Imbécile heureux »et « Derrière les palissades »
D’un monde en fusion, l’artiste crée des mondes sans fin.
La dialectique du départ- vers l’ailleurs- et- du rester là- est très présente dans son travail. Extrapolant une évolution déviante, presqu’une erreur de la nature qui limite le temps et les choses, son choix des techniques n’est pas anodin. Partout des assemblages variés nous montrent la diversité des médias utilisés par Mathieu Guerart. Ainsi l’utilisation de portes et fenêtres, chargées de l’histoire de maisons du temps jadis, de crabières, sommiers, jouets, objets jetés, comme supports pour de la peinture sur photographies, sur diapositives et éléments métalliques assemblés, pyrogravure, que côtoient l’encre de chine, l’acrylique sur toile, et autres incrustations de coraux. D’un monde en fusion l’artiste crée des mondes sans fin que seule limite l’imagination. Il réhabilite des matériaux hors d’usage et du temps en inventant un univers unique aux confins de la poésie.
DIASPORA
« Entrainée par les conflits, les discriminations, l’esclavagisme, la colonisation, les catastrophes naturelles, l’argent….nombreuses sont les raisons qui poussent les peuples à se disperser….Quitter ses racines, aller vers l’autre rive…devenir un anonyme…chercher des convictions.
Avec la diaspora, au-delà des humains qui se dispersent, il y a avec eux, leurs cultures, leurs histoires, leurs expériences, leurs croyances… »
Exposition visible du vendredi 7 au 27 février 2014. Du lundi au samedi à la salle « LA VERANDA » 1er étage de l’ATRIUM. Entrée gratuite.
Photos : DR
Information au :0596. 60. 78. 78.
Ou Mattieu Guerart : 0696. 90. 88. 59.
Christian Antourel