Dans une tribune publiée dans « Le Parisien », 14 médecins jugent « très regrettable de ne pas utiliser ces moyens efficaces et accessibles » alors que des « signaux faibles commencent à apparaître » sur une possible reprise de l’épidémie en France.
Masqués mais en liberté !
« La première vague du Covid-19 est passée, avec toutes les conséquences humaines, économiques et sociales que nous connaissons. Pour nous tous, la tentation est grande et compréhensible de reprendre une vie normale, d’oublier le virus, de profiter de l’été, des plages, des soirées entre amis et de la proximité retrouvée. Malheureusement le virus, lui, ne nous oublie pas, et cherche encore à se répandre partout où il le peut. La moitié des habitants de la planète ont été confinés il y a peu, plus de 500 000 personnes sont décédées dans le monde dont 30 000 en France.
Dans le monde, d’ailleurs, le pic de la première vague de la pandémie n’est pas encore atteint, et tous les pays n’ayant pas assez confiné connaissent un nombre de décès considérable et croissant. En France, les indicateurs sont encore au vert pour la plupart, mais des signaux faibles commencent à apparaître et doivent nous alerter sur un possible redémarrage massif des transmissions.
Or, c’est à ce stade qu’il faut agir pour éviter une nouvelle vague massive et meurtrière. Quand les clusters seront plus nombreux et non contrôlables, il sera trop tard pour éviter un nouveau confinement, plus ou moins complet. La deuxième vague de demain se prépare donc aujourd’hui. Nous, soignants, serons à vos côtés pour vous prendre en charge comme nous l’avons fait pendant la première vague, mais nous ne voulons plus compter les morts comme nous avons dû le faire.
Contrairement au début de l’année, nous savons maintenant qu’une mesure de prévention efficace est le respect des gestes barrières dans les lieux clos très fréquentés. Le port du masque est ainsi une condition importante pour limiter la diffusion du virus. Nous y sommes habitués, même si cela reste inconfortable, et nous avons aujourd’hui les stocks nécessaires. Le port du masque ne vise pas qu’à se protéger soi-même, mais aussi à empêcher la diffusion du virus ; à condition que tout le monde le porte ! Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour vos parents plus âgés, votre frère ou sœur hypertendus ou vos proches fragiles chez qui le virus pourrait être mortel. N’oublions pas aussi vite que nous avons probablement vécu et traversons encore la plus grande catastrophe sanitaire de notre siècle.
Il serait donc vraiment très regrettable de ne pas utiliser ces moyens efficaces et accessibles que sont : le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos, la distanciation physique autant que possible, et le lavage des mains. Beaucoup d’entre nous ont relâché leurs efforts depuis quelques jours ou semaines, nous voulons leur dire et leur redire, pour éviter un nouveau confinement : #MasquésMaisEnLiberté ! »
Pr Antoine Pelissolo (psychiatre) et Dr Jimmy Mohamed (médecin généraliste). Cosignataires : Pr Philippe Amouyel, médecin de santé publique; Dr Francis Berenbaum, rhumatologue; Pr Eric Caumes, infectiologue; Pr Robert Cohen, pédiatre; Pr Anne-Claude Crémieux, infectiologue; Pr Gilbert Deray, néphrologue; Pr Vianney Descroix, odontologue; Pr Philippe Juvin, urgentiste; Pr Axel Kahn, généticien; Pr Karine Lacombe, infectiologue; Pr Bruno Megarbane, réanimateur; Pr Christine Rouzioux, virologue