Vingt-quatre heures après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la Martinique et les inondations qui s’en sont suivies, le niveau de vigilance est redescendu d’un cran, samedi après-midi, passant de l’orange au jaune, selon le bulletin publié par météo-France.
Malgré « une nette amélioration des conditions météorologiques », avec le retour du soleil, « la vigilance reste de mise » face à un temps particulièrement instable. De fortes pluies et orages ne sont d’ailleurs pas à écarter dans la nuit de samedi à dimanche, selon Météo-France.
Dans un communiqué publié samedi soir, le préfet a décidé « le maintien du COD (cellule de crise) en veille active en raison des cumuls d’eau depuis 48 heures car des difficultés localisées (éboulements sur les voies, glissements de terrain, inondations de maisons) ne peuvent être exclues ».
Fabrice Rigoulet-Roze, le préfet de Martinique, s’est rendu samedi soir à Rivière-Pilote, la commune du sud la plus touchée par les inondations de vendredi, auprès des populations sinistrées en compagnie du maire de la commune Raymond Théodose. « Je voulais témoigner à la population de la solidarité de l’Etat et voir avec le maire si les moyens mis en place par la commune étaient suffisant », a confié à le préfet Rigoulet-Roze.
« Tout le monde a pris part au nettoyage du centre bourg », a-t-il précisé en se félicitant d’un grand « mouvement de solidarité » manifesté par les habitants dès le matin. Interrogé sur le montant des dégâts provoqués par les inondations dans le centre-bourg de Rivière-Pilote, le préfet a indiqué qu’ils étaient « en cours d’évaluation ». Il s’est en outre fait l’écho d’une première estimation avancée par le maire de la commune selon lequel le centre bourg avait été impacté par les eaux et la boue à « 80-90% ».
1,5 millions d’euros de dégâts
Par ailleurs, dans plusieurs maisons du bourg, les habitants ont tout perdu. Certains n’avaient jamais vu cela. Même lors du cyclone Dean en août 2007, l’eau n’était pas montée jusqu’à 2 mètres, se souviennent des sinistrés.
Sur le réseau routier, la circulation a été rétablie sur les grands axes dès samedi en milieu de matinée. Seules subsistaient quelques difficultés sur les réseaux secondaires. Selon le préfet, les services des routes départementales ont estimé à 1,5 millions d’euros le montant des dégâts.
Serge Letchimy, président de région et député de Martinique, dans une lettre adressée samedi au Premier ministre, sollicitait « au vu de sa première évaluation » la mise en œuvre de la procédure de déclaration de catastrophe naturelle.
Manuel Valls a promis que les communes touchées seront bientôt classées en état de catastrophe naturelle, dans un communiqué. Alfred Marie-Jeanne, député de Martinique, faisait une demande identique au ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve. « Je vous demande, devant l’ampleur de ces intempéries exceptionnelles, (…) de décréter l’état de catastrophe naturelle afin d’ouvrir, dans les meilleurs délais, le droit à indemnisation aux victimes », a-t-il écrit.