Martinique : La violence aveugle, un phénomène social sur le terreau d’une société en crise.

–Par Combat Ouvrier–

La « Région Martinique » a organisé du 16 au 23 janvier une campagne de sensibilisation et de prévention contre la violence, avec notamment des affiches ayant comme slogan «La violence en Martinique j’aime pas ! Je m’engage pour la non-violence». Son objectif est «de mobiliser l’ensemble de la population», à savoir : les familles, les jeunes, les écoles, mais aussi, les médias, les artistes, les associations, les organisations politiques, les entreprises et le sport.
En effet, depuis plusieurs mois, on assiste à une recrudescence de faits violents commentés régulièrement dans le quotidien France-Antilles ou sur les ondes. Cette violence inquiète de plus en plus la population, notamment celle des quartiers populaires. La violence se manifeste dans les établissements scolaires, ou encore parmi les jeunes, souvent des petits délinquants sans repère, en chômage pour la plupart, qui se laissent entrainer par le phénomène de la drogue ou de l’alcool.
A tel point que la Région souligne que c’est un «fléau d’autant plus inquiétant qu’il se veut en crescendo et divers (agressions sous la menace d’armes, braquages en tout genre, règlements de compte à l’arme blanche, viols etc.). La Martinique, la Guadeloupe et la Guyane enregistrent des taux de vols avec violence largement plus élevés que dans l’hexagone, le constat est donc sans appel ! Pour ce qui est des violences avec armes, l’ensemble de l’hexagone affiche un taux de 13%, la Guadeloupe se distingue avec 47%, la Guyane attire l’attention avec 42 % et la Martinique n’éclaircit pas le tableau avec un taux de près de 30%».
On comprend l’inquiétude des familles, des personnes âgées qui ne sont pas tranquilles lorsqu’elles se déplacent. Et personne n’est épargné par cette recrudescence de la violence qui vient frapper pour certains à leur porte.
Alors, bien sûr, cette campagne de sensibilisation contre la violence regroupe certainement des personnes de bonne volonté, profondément choquées à juste titre par ce qu’elles voient ou vivent directement. On peut cependant remarquer qu’elle est muette sur les responsabilités, et donc les responsables, en chair et en os, de cette dégradation dans une société sans avenir.
Il n’y a donc pas lieu de se faire des illusions sur ses résultats et sur une éventuelle diminution de la violence. La crise de la société dirigée par la classe des capitalistes  engendre bien des maux qui à leur tour engendrent la violence : la montée du chômage, des licenciements, la vie chère, les bas salaires et les difficultés pour un nombre de plus en plus grand de familles. Ces dernières ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Il faudra bien plus que des campagnes d’affichage pour se débarrasser des maux de cette société  qui poussent sur un terreau d’injustices de toutes sortes.

Sur Combat ouvrier