Le site LeCapital avait déjà publié une enquête sur la gestion de la Région Martinique, une autre étude réalisée par l’Institut Montaigne avec le journal Le Monde confirme qu’il existe une grande marge d’amélioration de la gestion de la région. L’Institut Montaigne (un « think tank » indépendant qui s’est donné pour vocation d’élaborer des propositions concrètes dans les domaines de l’action publique, de la cohésion sociale, de la compétitivité et des finances publiques) met en ligne un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions, à la veille des échéances des 6 et 13 décembre 2015 sur tout le territoire national.
La Martinique, la Guadeloupe et la Guyane sont étudiées par l’institut Montaigne. Des analyses sérieuses et documentées, sur lesquelles s’appuient les équipes dirigeantes pour tenter d’expliquer les difficultés rencontrées et qui fournissent des arguments à leurs opposants pour contester les choix qui ont été faits.
Pour la Martinique il est noté :
À l’aube de cette importante évolution institutionnelle, la structure financière de la région Martinique apparaît particulièrement dégradée en raison :
* d’une très forte hausse des dépenses constatée depuis 2009. Cette hausse a surtout été tirée par les dépenses de fonctionnement plutôt que par celles consacrées à l’investissement ; les crédits fléchés vers les services généraux ont ainsi connu une étonnante croissance ;
* d’un endettement en très forte augmentation : la Martinique est devenue, en moins de trois ans, l’une des régions françaises les plus endettées (si l’on considère le montant de la dette par habitant) ;
* d’un fléchage des crédits qui pourraient être redirigés non plus vers les services administratifs de la collectivité mais vers d’autres priorités.
Alors que le haut niveau d’endettement du Conseil général et du Conseil régional de Martinique réduit leurs marges de manœuvre, le projet de collectivité unique, envisagé dans un triple objectif d’efficacité, d’efficience et de qualité des politiques publiques locales, devra parvenir à relever trois défis :
* favoriser des politiques publiques qui répondent à l’urgence sociale martiniquaise – la lutte contre le chômage et le développement de l’activité économique ;
* réaliser des économies d’échelle sur les frais généraux pour mettre un terme à la hausse très rapide des dépenses de fonctionnement de la région Martinique ;
* enfin, enrayer le cycle d’endettement alors même que la région et département s’inscrivent dans des dynamiques divergentes : tandis que la dette de la région a explosé en trois ans, celle du département a diminué de près de 20% entre 2009 et 2013.
Accéder aux données complètes pour la Martinique et les autres territoires =>L’Institut Montaigne