« Habdaphaï – Dialogue avec le temps : Confiné, Déconfiné, Reconfiné » à La Galerie André Arsenec et Espace Christiane Eda-Pierre)
Entretiens avec Lydie Lorssery
Le confinement aura produit bien des choses inattendues, à commencer par ce livre […].
J’ai connu Habdaphai à la Bergerie de Soffin, sur le festival. du Chemin des Arts, où il venait faire une performance dansée et dessinée. La rencontre ne s’est pas produite immédiatement, comme souvent pour lui, comme souvent pour moi.
Heureusement, il est.devenu un fidèle du festival, alors on s’est revu, d’année en année.
Et du bal. du soir à la Shegellose, où nous nous sommes retrouvés infirmiers de campagne ensemble, en passant par les stages d’arts plastiques et, la cuisine antillaise, j’ai découvert quelqu’un de bien.
C’est pendant les stages d’été de juillet 2019, qu’il m’a demandé d’écrire un poème sur ses cerfs-volants. Nous avons beaucoup parlé. Il a lu mes poèmes, les a aimés, et m’a demandé d’autres collaborations.
Jusqu’à ce coup de fi.i en avril 2020, quand nous étions tous enfermés chez nous.
« Tu commences à bien me connaître, on pourrait faire ensemble quelques interviews, pour que les gens comprennent mon art. »
J’ai préparé des questions, trop contente, pour jouer au critique d’art. Mais Habdaphai avait des idées bien précises, dans la conduite :de nos entretiens, qui sont peu à peu devenus cette biographie, manifeste de sa Martinicanité.
Alors j’ai fait ce que je sais faire : j’ai puisé dans ma bibliothèque des citations pour aller avec ses images et j’ai fait des phrases. Des phrases qui racontent, qui commencent par une majuscule et se terminent par un point, des phrases qui laissent passer l’émotion et remonter les souvenirs.
Mais pas des phrases sur lui. Des phrases qui sont lui, comme il a vécu comme il entend le raconter aujourd’hui.
Alors, oui, il y a quelques répétitions, ces boucles où le souvenir s’attarde avant de repartir dans le déroulé du temps, ces boucles qui font la progression des apprentissages.
Lydie Lorssery