— Le n° 292 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Le gouvernement Borne–Macron, dos au mur, n’arrive ni à imposer sa contre-réforme, ni à convaincre la population. La répression renforcée ne changera rien à l’affaire. Mardi 28 mars, est une occasion de porter un nouveau coup au pouvoir, de montrer la puissance du rejet populaire.
Les différentes actions de terrain ont montré et continueront de montrer une détermination sans faille, contre une régression caractérisée de nos droits. Ce recul se fait au profit des grosses fortunes qui engrangent des profits, et qui se nourrissent, chez nous plus qu’ailleurs, des bas salaires, des retraites de misère, de la précarité, des mauvaises conditions de travail, du chômage, de l’abandon du service public.
Pour éviter des plans encore plus menaçants, nou toujou la ! Nou toujou Doubout.
Mardi 28 mars, ensemble, disons non à cette pwofitasyion, en commençant par arracher le retrait du plan scélérat contre la retraite.
MANIFESTONS PAR MILLIERS ! RENDEZ-VOUS 8 HEURES À LA MAISON DES SYNDICATS.
Départ de la manifestation à 9h.
CDMT, CFDT, CFE-CGC, CGTM, FSU, UNSA.
Quand le pouvopir perd la tête!
Nous avons peu de goût pour les analyses psychologisantes sur les chefs d’État qui défrayent la chronique du lamentable. Dans l’abondante littérature qui leur est consacrée, Macron, Trump, Bolsonaro, Poutine, Orban et autres Kim Jong-IL ne seraient que des fous, des déséquilibrés, des psychopathes.
Laissant l’exploration hasardeuse de leurs tréfonds psychiques aux spécialistes ou prétendus tels, nous observerons que ces personnages surgissent et s’imposent souvent, quand le rapport de forces entre les classes est incertain, que les classes dominantes tentent de trancher dans le vif pour pérenniser leur dictature.
Ainsi l’ultra libéralisme du sieur Macron, confronté aux dures réalités de la résistance ouvrière et démocratique, jette le masque et met à nu un autoritarisme féroce qui n’hésite pas à laisser sur le sol des dizaines d’éborgnés ou de mains arrachées, à la moindre crise de « gilets jaunes ».
Le dernier discours de Macron, devant deux journalistes visiblement choisis pour leur incapacité de poser les questions qui fâchent, n’a été que la couverture en cravate des brutalités policières qui se préparaient pour la manifestation du lendemain. Les termes de « factieux » et de « factions » utilisés pour désigner les contestataires, la comparaison provocatrice faite avec les vrais putschistes de Trump et Bolsonaro, tout cela n’était qu’une manière de feu vert donné aux excités de la police.
Les syndicats de la dite police oseront–ils se démarquer de ces « brebis galeuses »? Nous sommes à l’écoute.
En attendant, il y a peu de chance que cette répression fasse cesser une mobilisation, qui ne disparaîtra qu’avec le retrait pur et simple d’une loi scélérate non votée.
La grève est l’arme des travailleurs.ses!
La force du mouvement pour la défense des droits sociaux, est qu’il se base fondamentalement sur la grève. Grèves répétitives dans les journées décidées par l‘intersyndicale. Grève reconductible dans certains secteurs. Ces grèves sont appuyées par des manifestations, par des blocages de zones, de sites, par des opérations sur la voie publique.
En France, des centaines de milliers de travailleurs, et à certaines occasions des millions de travailleurs et travailleuses, sont dans l’action. La faiblesse, c’est qu’on n’est pas parvenu jusqu’à maintenant, à la grève générale reconductible qui forcera le pouvoir à mettre un genou à terre.
Devant, l‘entêtement du pouvoir, c’est le chemin à prendre si on veut donner tout son sens au slogan « sé pou la viktwa nou ka alé » ! Blocages, manifestations, sont des adjuvants indispensables, pas des substituts à la grève.
Mettre les forces en réserves dans le mouvement de grève, le structurer démocratiquement au sein de comités de grève élus par les grévistes, c’est le vrai chemin pour la victoire.
Jardin « Espace Camille Darsières » devenu Lakou kont non-lieu :
La seule issue, c’est la négociation !
Au moment de boucler cette feuille, nous apprenons l’arrêté pris par la ville de Fort-de-France de fermer l’espace Camille Darsières occupé depuis deux mois par des militantes et militants protestant contre le scandaleux non–lieu du tribunal parisien dans l’affaire du chlordécone.
L’emplacement, juste en face de la cour d’appel de Fort-de-France, en fait un vrai lieu contre le non–lieu, et les activités qui s’y déroulent sont en lien étroit avec ce combat, on ne peut plus légitime.
La longue intervention du maire pour justifier son arrêté, est fort embarrassée. Il évoque « des problématiques de sécurité civile, de salubrité, de nuisance sonore », et même de… « risques en cas de tremblements de terre ».
La seule chose qu’il n’évoque pas, c’est la négociation avec les militant·e·s sur les modalités d’une occupation des lieux, respectueuse de ces divers enjeux. Une vidéo le montre bien en pleine discussion avec acteurs et actrices, mais sans que la population puisse se rendre compte de la recherche ou pas d’un compromis, c’est-à-dire d’une solution qui ne lèse que le pouvoir colonial responsable de l’impunité honteuse des empoisonneurs et de leurs complices.
Il est encore temps de rectifier le tir.