—- Déclaration de la CGTM —
Vendredi 25 octobre 2024, plusieurs organisations (CDMT, CGTM, Associations religieuses, RPPRAC) ont appelé à une marche unitaire allant du Marché de Gros de Dillon jusqu’à la zone commerciale Les Mangles où se trouve le siège du Groupe Bernard Hayot (GBH). Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre de la mobilisation pour dénoncer la “vie chère” et exiger l’augmentation des revenus (salaires, pensions de retraite, minima sociaux).
De son point de départ et jusqu’au niveau du concessionnaire Citroën, en passant les zones d’activités de Rivière Roche, de Jambette, de Californie, aucun acte de violence envers des personnes ou des entreprises n’a été rapporté. Plusieurs entreprises ont même baissé leurs rideaux sous la pression de leurs salariés en solidarité avec l’objet de la manifestation : la dénonciation de la vie chère et le bas niveau des revenus des classes populaires.
Arrivée à une centaine de mètres du siège du GBH, les manifestants ont eu droit
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un accueil musclé des forces de répression sous forme de tirs de gaz lacrymogènes. Ce qui entraina une réaction de ces manifestants qui poursuivirent leur progression, contraignant alors les forces de répression à reculer face à la marée humaine. A aucun moment, et dans les zones précédemment traversées, aucun des établissements du GBH : siège social, M. Bricolage, Decathlon, Norauto, n’a été ni vandalisé, ni dévalisé.
Pourtant le préfet de Martinique, agissant en qualité de garant de la défense des intérêts d’une minorité d’exploiteurs, s’est fendu d’un communiqué mensonger pour justifier son action menée par l’intermédiaire de ses hommes de main. Il a ainsi délibérément choisi d’ignorer le début du film pour ne garder que la fin dans le but de se justifier.
Il a ainsi délibérément choisi d’ignorer le début du film pour ne garder que la fin dans le but de dissimuler les intentions réelles du gouvernement qu’il représente
- préserver les intérêts de la plus grande fortune de Martinique !
En cela, le préfet est dans son rôle de laquais du capital. De tout temps, les capitalistes avec la connivence des gouvernements, sous couvert de missions
Confédération Générale du Travail de la Martinique
de paix et/ou civilisationnelle, ont usé des forces de l’ordre et militaires de l’Etat afin d’asseoir leur domination sur les populations et imposer leur modèle économique. Ainsi, ils peuvent en toute impunité poursuivre l’exploitation des masses.
Smedley Darlington Butler, un général de Marines des USA, a écrit en 1935, dans ses mémoires intitulé “War is a racket”, ce qui suit : « J’ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, et durant cette période, j’ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street, et pour les banquiers. En bref, j’étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme”. Et de citer les pays et régions où lui et ses hommes ont sévi pour servir les capitalistes : Haïti, Nicaragua, Mexique, Cuba, République Dominicaine, Amérique centrale, Chine, etc.”
C’est la même logique qui est à l’œuvre sur nos territoires : il n’y a que les noms qui changeant. Quand aux USA, les exploiteurs se nomment Brown Brother, Standard Oil pour les USA, ici en Martinique, mais aussi en Guadeloupe, à la Réunion, en Guyane, à Mayotte, en Afrique, dans le Pacifique, en Asie, etc., ce sont GBH, PARFAIT, SAFO, CREO, etc. qui rackettent les travailleur-ses.
Ainsi, le préfet, représentant de l’État et fidèle exécutant des ordres du ministre de l’intérieur, M. Retailleau, accomplit la besogne qui lui a été assignée
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protéger, quoi qu’il en coûte, les riches patrons, notamment les capitalistes békés, qui sévissent en Martinique, mais pas seulement, et cela depuis des années.
La CGTM :
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Condamne les actes de violence perpétrés à la zone “Les Mangles” vendredi 25 octobre 2024 contre des manifestants qui défilaient pacifiquement ;
- Dénonce les propos mensongers rapportés dans le communiqué du préfet ;
- Renouvelle son soutien à toutes celles et tous ceux qui réclament la baisse des prix des produits alimentaires ;
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Appelle les travailleurs, les retraités, les privés d’emploi, les bénéficiaires de minima sociaux à renforcer le mouvement pour exiger et obtenir des revenus décents pour vivre et non survivre.