Trois femmes de sa famille ont témoigné, soutenues par Audrey Pulvar, sa fille. Elles expliquent, dans une tribune, vouloir mettre un terme à l’« héroïsation du personnage », mort en 2008.
Les témoignages se multiplient en France sur des cas d’inceste. Marc Pulvar, grande figure du syndicalisme martiniquais, mort en 2008, est accusé d’avoir été un « pédocriminel » par trois femmes de sa famille. Elles expliquent, dans une tribune, vouloir mettre un terme à l’« héroïsation du personnage ».
« A l’âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d’un homme », écrit la conseillère territoriale Karine Mousseau avec ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd, dans ce texte consulté samedi par l’Agence France-Presse (AFP). « On l’encense aujourd’hui encore en Martinique, parce qu’il a été un militant, syndicaliste, défenseur des opprimés. »
« C’était l’oncle de la famille, le favori, adulé déjà, par tous. Une confiance totale, qui dure encore aujourd’hui de manière posthume, et que nous avons décidé de briser, une fois pour toutes », ajoutent-elles au sujet du père d’Audrey Pulvar, adjointe à la Mairie de Paris.
« En finir avec cette héroïsation du personnage, ne plus jamais lui rendre un quelconque hommage à l’avenir et, désormais, penser à lui comme il le mérite : Marc Pulvar, alias Loulou pour les intimes, était un prédateur sexuel. »
Professeur de mathématiques, Marc Pulvar a marqué le syndicalisme et la vie politique martiniquais en créant la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais puis en cofondant le mouvement La Parole au peuple, qui deviendra par la suite le Mouvement indépendantiste martiniquais. Il est mort en 2008 à l’âge de 71 ans.
Pulvar, au courant depuis vingt ans
Dans une déclaration à l’AFP, sa fille, Audrey Pulvar, déclare avoir « été mise au courant des crimes commis » par son père « il y a une vingtaine d’années quand mes cousines nous en ont parlé ». « Cela a été un choc très profond pour mes proches et moi. Tant qu’elles ne souhaitaient pas s’exprimer publiquement, ce n’était pas à nous, à moi, de nous substituer à leur parole de victimes », ajoute l’adjointe à la Mairie de Paris et tête de liste aux régionales en Ile-de-France.
« Elles sont en mesure et ont décidé de le faire aujourd’hui : je les soutiens pleinement et admire leur courage. Je souhaite qu’elles soient entendues et que leur parole soit respectée », poursuit l’ancienne journaliste.
La parole sur les cas d’inceste se libère depuis la publication du livre de Camille Kouchner, La Familia grande, dans lequel l’auteure accuse son ancien beau-père, Olivier Duhamel, d’avoir agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu’il était adolescent.
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Marc Pulvar, figure du syndicalisme martiniquais, accusé de pédocriminalité