L’Afrique du Sud se prépare à la disparition de l’ancien président Nelson Mandela, hospitalisé depuis 17 jours.
Nelson Mandela «est toujours dans un état critique à l’hôpital», a déclaré le chef de l’Etat Jacob Zuma devant la presse internationale à Johannesburg, répétant les termes utilisés la veille pour annoncer une brusque dégradation de l’état du grand homme. «Les médecins font tout leur possible pour s’assurer de son bien-être et de son confort», a-t-il ajouté, sans révéler le type de traitement ou de soins reçus par Mandela.
«Je suis allé à l’hôpital hier soir (dimanche) (…) Vu l’heure, il dormait déjà, nous l’avons vu, nous avons un peu discuté avec les médecins et avec sa femme Graça Machel. Je ne suis pas en mesure de vous donner d’autres détails, je ne suis pas médecin», a-t-il ajouté lors de ce point de presse prévu de longue date pour évoquer les élections de 2014.
Les traits tirés, il a évoqué «un moment difficile». Le héros de la lutte contre l’apartheid doit fêter ses 95 ans le 18 juillet. Mais il enchaîne depuis deux ans et demi les infections pulmonaires qui lui ont imposé une hospitalisation à quatre reprises depuis décembre. Au Mediclinic Heart de Pretoria, Nelson Mandela est veillé jour et nuit par Graça, son épouse depuis 15 ans.
Winnie Madikizela-Mandela, l’ancienne compagne de lutte contre l’apartheid dont Mandela a divorcé en 1996, s’est elle aussi de nouveau rendue, lundi après-midi à son chevet. Les photographes ont aperçu Winnie à sa descente d’une BMW signalée par des gyrophares, le visage un peu fermé et masqué par des lunettes noires, avec sa fille Zindzi. Zenani Mandela-Dlamini, autre fille de Nelson Mandela, est arrivée séparément.
La ministre de la Défense Nosiviwe Mapasi-Nqakula, également en charge de la santé des anciens présidents, a également rendu visite à l’ancien président. Nelson Mandela «est en paix avec lui-même», a assuré sa fille aînée, Makaziwe. «Il a tellement donné au monde. Je pense qu’il est en paix», a-t-elle dit. Evoquant la possibilité que cela puisse être les «derniers moments» d’intimité entre les enfants et leur père, elle a déploré la «frénésie des médias» ayant afflué du monde entier.
Aux abords de l’hôpital, comme à Soweto, haut lieu de la lutte anti-apartheid, la plupart des Sud-Africains acceptent à regret que la page Mandela puisse se tourner. Considéré comme le père de la jeune démocratie multiraciale sud-africaine, Mandela symbolise l’obtention pour la première fois du droit de vote pour la majorité noire en 1994 et la fin des souffrances endurées durant le régime raciste de l’apartheid.